Chapitre 26 : Un grand vide.

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William n'était pas sotte et savait depuis longtemps que la coque était pleine de prises pour descendre ou monter depuis sa fenêtre. Elle avait emballé son peu d'affaires et rangé sa chambre. Elle avait pris son sabre et son poignard, empoché sa montre à gousset, premier butin obtenu à bord. Et avait quitté la pièce après avoir déposé une lettre sur son bureau et sa peluche, un ours en peluche râpé mais tout doux qui ne la quittait que rarement.
Une fois sur le quai, elle prit rapidement le chemin du centre-ville, elle devait disparaitre.

Ben entra doucement dans la chambre et son mauvais pressentiment se révélait être une excellente intuition. La pièce était déserte et désertée. Il ferma la porte et courut avertir le capitaine. Ses pires craintes se confirmaient, William avait fui. Shanks ramassa l'enveloppe et trembla quand il vit posé dessus la gourmette gravée qu'il lui avait offerte. Il la ramassa et l'empocha tristement.
Il ouvrit la lettre en se laissant tomber sur le lit de sa petite.

William ne tarda pas à trouver la personne qu'elle cherchait. Law se tenait attablé avec son équipage, dans un restaurant, une magnifique serveuse lui faisant de l'œil et laissant pencher son giron dans le champ de vision du jeune homme. William serra dans sa main son pendentif et tourna les talons. Elle s'enfonça en plein dans la zone de non droits.


« Papa ou capitaine, tu seras toujours un peu des deux à mes yeux.
Je n'en peux plus de rester confinée sur le navire, je crois que j'ai besoin de m'émanciper un peu. Je n'irais pas sur son bateau si c'est ce qui t'inquiète. Je vais me forger ma propre expérience et grandir loin de toi et de l'équipage. Je me suis rendue compte que je ne suis pas celle que j'espérais être et je t'ai déçu, je te demande pardon. J'ai refusé de te croire, tu ne pouvais pas parler des jeunes pirates comme ça, tu ne pouvais pas avoir été comme eux. Je te demande juste de ne pas me chercher et de ne pas m'empêcher de partir. J'espère que tu vas retrouver Makino et enfin trouver du temps pour ton bonheur.
Ben, merci pour tout ce que tu as fait pour moi, m'avoir entrainé et conseillé, ça n'a pas dû être facile de me supporter moi et mes bêtises.
Yasopp, si je croise ton fils je lui transmettrais le bonjour et lui indiquerais ou vous trouver, c'est dommage que tu ne le connaisses pas. Il n'a pas de chance de connaitre son père comme je le connais. Au fait je compte m'entrainer au tir, mais ne te fais pas d'illusions je serais sans doute toujours aussi nulle.
Lucky, je te promets de manger et de prendre soin de moi. Merci pour tout.
Expliquez à l'équipage pourquoi je suis partie. Ils méritent de savoir la vérité. Je n'ai jamais été malheureuse avec vous, mais je dois m'éloigner.
Et papa, inutile de faire récurer le bateau de la cale au nid de pie, je te promets d'être prudente et de revenir. Je vous aime très fort.
William.
P.S : papa, je te laisse Gros tas. Tu prendras bien soin de ma peluche en mon absence, j'en suis sure.»
Le capitaine du Red Force serra avec force le nounours contre lui et lut la lettre une bonne dizaine de fois, avant de la poser et de sourire.

William entra doucement dans le sub-nautilus. Elle s'arrêta et chercha la cabine de Law. Elle la trouva après une dizaine de minutes de recherches. Très propre et bien rangée, elle lui rappelait beaucoup la chambre qu'il occupait sur Punk Hazard. Elle s'assit sur le lit et tira de sa besace une lettre. Elle la posa sur l'oreiller du beau corsaire et attrapa le hoodie du chirurgien qu'elle avait fini par rendre. Elle plongea son visage dedans pour sentir à nouveau l'odeur du jeune médecin. Retenant ses larmes, elle le replia et le posa à côté de sa lettre puis elle quitta le sous-marin silencieusement.

Shanks avait réuni l'équipage dans la salle commune du Red Force. Il avait la lourde charge de leur annoncer le départ de la jeune William. Quand il prit la parole, tout l'équipage remarqua son visage peiné, et personne n'entendit la voix moqueuse de William pressant le capitaine de finit pour pouvoir aller manger. Il leur expliqua clairement ce qui s'était passé. Il avait refusé d'admettre un fait incontestable, William n'était plus la gamine qu'elle était à son arrivée, et provoqué le départ de cette dernière.

William s'était assise par terre à une centaine de mètres du sous-marin de Law. Elle pleurait doucement, quitter l'équipage lui faisait beaucoup de peine. Elle serrait ses poings sur sa poitrine, elle avait mal. Elle se redressa et repris sa route, séchant ses larmes sous le regard inquiet de Bepo, l'ours blanc et second de Law qui l'observait depuis le pont du navire.

Law revenait du restaurant, il se sentait préoccupé et fatigué. La serveuse lui offrait la possibilité d'une nuit sportive et intéressante. Mais la voir exposer ses charmes de la sorte repoussait le capitaine. Elle était vulgaire et se vendait à chaque client. Son esprit vagabonda jusqu'à William, elle n'avait pas conscience de l'effet quelle produisait sur les sens du jeune homme, elle paraissait expérimentée dans le domaine des relations sentimentales alors qu'en creusant un peu, il avait bien remarqué qu'elle était encore très innocente. Il chassa de son esprit ces réflexions stériles et se concentra sur son navire. Il remarqua tout de suite Bepo sur le pont du sub-nautilus, quand il fut en vue. Il se dépêcha un peu et arriva en quelques minutes à la hauteur de son second.
- Capitaine ! La jeune fille que vous avez prise avec vous sur Punk Hazard, elle est entrée dans le sous-marin. Elle est entrée dans votre chambre et est repartie, elle avait l'air toute tourneboulée.
Le jeune capitaine fonça dans sa cabine et trouva sur son sweet bien plié la lettre de la jeune fille. Il congédia le second et ferma les yeux. Il connaissait chaque trait de son visage pour les avoirs observés pendant qu'elle dormait et qu'il partait vaquer à ses affaires. Il ouvrit la lettre et déplia le message.
« Désolé. Je ne t'appartiens peut être pas comme tu l'aurais souhaité et je crois que c'est mieux ainsi. William »
Le jeune homme ferma les yeux pour chasser sa colère et son ressentiment. Si ce maudit empereur n'était pas intervenu, William serait encore à lui.

William était encore adossée à son arbre quand un vieil homme s'arrêta face à elle. 

- Tu ne devrais pas ressasser tout ça. Tu n'as rien fait de mal. 

La jeune fille leva la tête et répondit au vieil homme sur la défensive. 

- Vous ne savez rien ! Je vous connais pas, fichez moi la paix.
- Doucement, j'ai juste senti ton aura. Enfin, j'ai été attiré par ton aura.
- Mon aura ? Vous feriez mieux de partir, avant que je vous découpe. Demanda la jeune fille septique avant de se renfermer. 

Le vieil homme s'assit face à elle. 

- Je ne suis pas un pervers. Je voudrais te proposer de t'apprendre à développer ton esprit. Tes pensées sont naturellement dissimulées derrière une armure, tu affiche une grande confiance en toi et une vive intelligence. Je peux t'aider à découvrir une nouvelle partie de ton esprit. 

Devant l'air dubitatif de la jeune fille, il préféra lui faire une démonstration. Il désigna une branche tombée au sol qui se souleva à une quarantaine de centimètres du sol. 

- Je peux t'aider, fais-moi confiance même si c'est difficile. Je peux t'apprendre la télékinésie, la télépathie et la métamorphose. Dis comme ça c'est prétentieux, rit le bonhomme, mais je peux t'apprendre à modifier ton apparence physique ou celle d'objets mineurs. Ton esprit est parfait mais il te faudra t'entrainer dur. 

William compris que l'offre du vieillard était sérieuse, et réelle. Elle réfléchit et acquiesça. 

- Je vous suis.


Nommée WilliamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant