Chapitre 16 : Des soins particuliers

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La jeune pirate ne se réveillait pas. Trois jours après l'opération, le capitaine des Heart accostait sur Punk Hazard. Prenant ses vacances, il décida de prendre la patiente avec lui, à la grande surprise de son équipage qui ne connaissait pas l'identité empruntée de la jeune fille. 

Il l'avait installé dans la pièce voisine de sa chambre, pour pouvoir la surveiller. Il avait passé deux jours et deux nuits à purger son corps du poison. Certes, comme médecin il était doué, voire excellent, mais ce poison, même faible, sur un corps aussi frêle risquait de laisser des traces. Il venait la voir toutes les trois ou quatre heures pour voir si elle s'était réveillée, mais rien n'annonçait un retour de conscience de sa part. 

Une semaine après son débarquement sur Punk Hazard, il entendit du bruit dans la chambre voisine, par chance il ne dormait pas encore. En réalité, il était plongé dans un traité de médecine antique, remontant avant le siècle perdu, ce pavé le passionnait par ses dessins ultras réalistes et ses descriptions très précises de toutes sortes de blessures plus hideuses et mortelles les unes que les autres. Le bruit dans la chambre voisine le força à se lever et rendre une petite visite à sa patiente. Lorsqu'il ouvrit la porte il la vit agenouillée par terre les talons contre les cuisses.

William se réveillait à peine, elle ouvrit les yeux et battit mollement des cils pour éclaircir son champ de vision. Elle entreprit de compter ses membres, un bras droit, un bras gauche, une jambe droite qui était toute engourdie, et une jambe gauche qui la fit souffrir lorsqu'elle voulut la bouger, lui tirant presque un cri de douleur. Elle tourna la tête et détailla la pièce où elle se trouvait. Les murs, le plafond, et les sols étaient d'un blanc Sali presque gris, semblables à du béton. Elle était allongée dans un lit en métal très simple mais très hospitalier avec juste à côté une tablette avec une lampe et un livre, une chaise et son sac avec son sabre. Elle gelait, elle n'avait pour se couvrir qu'un drap et une fine couverture, elle maudit consciencieusement Rock star qui l'avait emmené ici, il savait pourtant qu'elle était frileuse.

Elle repoussa le drap et poussa ses jambes vers le sol avec un gémissement de douleur. Les pieds par terre elle décrispa ses mains et essaya de se mettre debout, elle ne réussit qu'à s'étaler.
La porte s'ouvrit devant elle, par réflexe elle prit difficilement son sabre et tenta de le jeter sur, Trafalgar Law qui la regardait avec un sourire moqueur. Elle s'arrêta et le regarda attentivement.

- Ce n'est pas comme ça que tu vas me tuer.
- Trafalgar. Laisse-moi tranquille.

Elle parvint à se trainer jusqu'à son lit ou elle se recoucha plus ou moins difficilement, toujours sous l'inquiétant regard du pirate. William ne supportait pas d'être affaibli en sa présence, de plus son immunité ne tenait que sur un coup de bluff. « Je suis la fille de Shanks le roux ! » Qui y aurait cru cette éventualité possible, mis à part la marine, peu réputée pour son discernement.
Voyant que le médecin ne quittait pas la pièce elle se redressa péniblement et tourna la tête vers lui. 

- Si tu veux me violer fais le maintenant, je suis fatiguée. En plus ça risque d'être plus dur quand je pourrais à nouveau bouger les jambes. 

Le regard surpris du jeune homme faillit la faire sourire. Il s'approcha et dégaina son katana e faisant un cercle de la main.

- Room. 

Il lui trancha la jambe droite sans qu'elle ne sente rien, mais le voir partir avec son mollet sur l'épaule lui causa quand même un sacré choc.

- Eh ! Rends-moi ma jambe tout de suite ! 

Sa « requête » fut accueillie d'un éclat de rire et d'un signe de son propre pied.
Ses soins étaient flippants, il lui découpait une partie de la jambe et repartait avec, puis la lui rendait. Au début, le médecin se réfugiait dans sa chambre/bureau/bibliothèque, et purgeait méthodiquement le bout de chair du poison. Puis il venait le recoller au reste du corps de sa propriétaire. Au bout de deux jours, il avait fini de purger du poison les jambes de sa patiente, excédée par son alitement forcé. A bout de nerf, elle avait demandé à Trafalgar de lui apporter de quoi lire. A la surprise du jeune homme elle était plongée du matin au soir dans les traités de médecine. 

Nommée WilliamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant