Nous arpentâmes d'abord la Grande Terre. Augmentant la prolifération des végétaux, laissant les forêts recouvrir le sol. Avec notre nouvelle apparence, cela nous prit un temps incommensurable, même si pour nous le Temps agit bien différemment que sur toute autre chose créer ici-bas.
Gëah était vaste et durant longtemps, les Iurdas ne se côtoyèrent que très peu. Ce fut à travers ces voyages qui nous menèrent partout où s'étendait la Grande Terre, que chacun de nous forgea son individualité dans la matière, trop occupé aussi à voir la vie proliférer silencieusement, transformer le monde. Autrefois ne résonnaient que l'Inkante des Abnars. Au-dessus du hurlement des vents, du murmure des profondeurs, au-dessus du langage des Elémentaires, du souffle des plantes, du craquement de la terre. Du lever au coucher d'Irh, ainsi échangeaient les Iurda entre eux, alors même qu'un monde pouvait les séparer, et ainsi nous étions toujours ensemble, sans plus l'être vraiment.
Après que nous eûmes chacun au moins une fois atteint les limites de la Terre, nous entreprîmes de nous retrouver à nouveaux, nous guidant au moyen de l'Inkante afin de nous retrouver. Neuf autres mondes étaient pris dans la danse d'Irh, et bien des cycles s'étaient écoulés.
Lorsque nous nous revîmes, chacun se trouva différent, et nouveaux à percevoir, bien que nous ayons toujours été en contact depuis toujours, nous n'étions plus les mêmes.
Nous décidâmes d'une manière de vivre, à présent que nous étions certains que plus rien ne pouvait enrayer les cycles d'expression de la vie.
Nous comprimes, qu'à présent prisonnier de la matière, nous étions en quelque sorte soumis à elle, et à ces propres cycles, nous n'étions d'ailleurs plus aussi candide qu'aux premiers temps de nos incarnations.
Nous comprimes aussi qu'à nous dix seuls, bien qu'ayant la capacité d'étendre nos conscience à toute la Grande Terre, nous prendrions des milliers de cycle pour ensemencer toute la Grande Terre, il fallait d'autres comme nous afin d'accomplir la volonté d'Aloa.
Enfin nous comprimes, qu'il était important pour nous de nous retrouver, quel que soit notre tâche et le temps qu'elle prenait, nous nous réjouissions ensemble des bienfaits produit en présence d'Aloa.
Nous restâmes quelques temps ensembles, puis nous dispersâmes à nouveau sur la Grande Terre. Cette fois-ci le voyage n'était plus solitaire.
Farah décida de s'en aller avec Borohar. Vilvara s'en alla avec Faraan.
Lorna partie avec Arro. Ghilraë suivie Moroar et Gaïa choisie de m'accompagner.
Nous errâmes longtemps à travers la Terre, nous redécouvrant à chaque fois, et nous laissant aller à ce qui nous plaisait durant près d'une ou deux voire trois révolutions, jusqu'à ce que Gaïa me prévienne qu'elle était prête à enfanter le premier de la nouvelle génération.
Nous nous arrêtâmes donc, le temps pour elle de donner la vie, nous qui n'avions pas même encore cultivé la terre.
Lorsqu'Hanos naquit, le Créateur lui-même vint et le béni, sa joie et la nôtre illuminait littéralement notre lieu de vie. Le premier des Abnars née dans la chaire. Le miracle de la vie.
Lorsque le petit eut trois révolutions et qu'il sut marcher, Gaïa et moi décidâmes qu'il était temps pour nous de commencer nos travaux respectifs.
Nous nous séparâmes donc, Hanos s'en allant avec sa mère.
Je choisi une vaste plaine traversé par un fleuve et bientôt je me mis à défricher le sol, mon Inkante s'élevant dans le ciel afin que tous sachent que ma tâche était entamée.
Je ne savais tout d'abord pas ce que j'allais planter. Je retournais donc toute la terre de la vallée, afin de la faire respirer et de faire remonter les éléments favorable à la croissance des végétaux.
J'entrepris aussi de creuser de nouveaux bras au fleuve, afin que celui-ci puisse irriguer tout mon champ.
Il n'y avait personne sur cette terre, pas même des Elémentaires car ces derniers n'occupaient un lieu durablement qu'après le passage d'un Abnar.
Grâce à la Connaissance que nous transmis le Créateur, je me mis ensuite à façonner des graines. Je leurs transmis comme couleur, l'or brillant des yeux de Gaïa, de petit, je les laissais grandir, long et fin, afin que leurs fibres puissent me servir bien après leurs récolte. Je les fis nourrissante et facile à consommer, porteuse de force et d'endurance. Je les plantai, appelant à moi la pluie afin d'arroser mon champ.
Les jours ne passèrent pas sans que je ne communique avec mes frères et sœurs, mon fils et ceux qui furent après nous. Nos Inkante voyageaient sur toute la Terre.
Nos champs et nos jardins s'agrandirent. Grandirent sans cesse.
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Les Récits Recensés (Cycle 1er) : Les Terres Fracturées
FantasyVous qui tournez ces pages, Vous découvrirez les premiers pas d'un univers autre que le nôtre, Vous voyagerez à travers des contrées fracturées, enclavé dans sa propre réalité. Vous connaîtrez le mal qui ronge les êtres au point de les pousser à co...