Ray tape un code sur un petit écran, je n'arrive pas à voir la combinaison. La porte s'ouvre dans un déclic métallique. Il entre directement, je le suis. J'ai à peine le temps de franchir le pas de la porte que je m'arrête tout de suite. La salle ressemble à une sorte de bibliothèque mais au lieu que ce soit des livres qui soient exposés ce sont des armes en tout genre. Ray se dirige directement au fond de la grande salle. Je commence à parcourir les étagères de métal et j'aperçois des arbalètes, des guns, des couteaux, des katanas, des shurikens et d'autres armes que je n'arrive même pas à reconnaître. Dire qu'il y a plusieurs salles comme celle ci dans les sous terrains. J'arrive au fond de la grande salle où se trouve une sorte de grand atelier avec un petit salon où les canapés en cuir s'accordent bien avec l'ambiance de la pièce d'arme. Ray est en train de démonter un gun, il est dos à moi. Je dois résister contre l'envie que j'ai de le dévorer du regard, surtout que sa chemise noire moule à la perfection les muscles de son dos... Je m'approche doucement.
- Pourquoi je ne devrais pas faire partie de la communauté ? Je demande doucement.
Il arrête de démonter son arme et regarde devant lui. Il se tourne doucement vers moi, charge l'arme et me la met dans les mains avant de disparaître derrière des étagères. Je fais la moue. J'observe le gun qu'il m'a donné. Noir brillant avec des finitions argentées, je le tourne dans mes mains quand Ray revient avec deux lames de la taille de mon avant bras et un petit couteau, bref le genre d'arme avec lequel on aimerai pas être blessé. Il les pose sur le plan de travail en bois avant de se retourner pour s'appuyer dessus et me regarder droit dans les yeux, je ne bronche pas face à son regard si transperçant.
- Parce que les règles qui y sont imposées ne conviennent pas.
- Ne te conviennent pas. Je le corrige.
Il serre la mâchoire. J'ai vu juste apparemment. Je m'approche de lui. Notre conversation de l'autre jour me revient en mémoire. Les mots sont sortis sans que je ne puisse les retenir.
- Ray c'est quoi ces règles ?
Je tente d'être calme dans ce que je dis, de mettre la rancoeur de côté. Ses yeux ne quittent pas les miens mais je ne sais pas décrire ce que j'y vois. Il resserre sa prise sur le bois de l'atelier, les muscles de ses avant bras se tendent et je me vois en train de passer mes doigts sur sa peau...
- Si tu acceptes de te liguer dans leur rang tu...
Il secoue la tête avant de se retourner et de saisir la petite lame. Il ne finit pas sa phrase et s'approche de moi. Les centimètres qu'il laisse à présent entre nous me semblent si fragiles. Sa main frôle ma hanche quand il glisse la lame dans ma ceinture. Il s'apprête à me contourner mais je saisi son poignet dans ma main froide.
- Qu'est ce que je risques Ray.
Le contact de sa peau contre la mienne me fait un drôle d'effet, la nostalgie s'empare petit à petit de moi. Son regard se pose sur ma main qui entoure toujours son poignet.
- Tu leur devra la plus grande partie de ta vie, tu t'engages à rester parmi eux pendant une durée d'au moins 20 ans. C'est pour maintenir ce refuge que cette règle a été mise en place.
Un silence se glisse entre nous. Je le regarde se retourner vers moi, son corps est proche du mien, bien trop proche... Mon coeur accélère son rythme.
- Et je refuse que tu restes ici pendant autant de temps. Murmure-t-il.
En même temps que de prononcer ces mots, il a rapproché son visage du mien. Nos souffles s'emmêlent, je commence à perdre mes moyens et je sens mes jambes qui ne vont pas tarder à me lâcher avec cette chaleur qui ne cesse de grandir dans mon bas ventre. Nos lèvres ne sont plus qu'à quelques millimètres quand je reprend de la contenance.
- Ce choix m'appartient... Je murmure à mon tour.
Ses yeux plongent dans les miens et il me faut un courage impressionnant pour me décider à m'éloigner de lui. Je met une distance entre nous, c'est pour mon bien, je ne dois pas le laisser gagner. Pas cette fois. Mon regard descend le long de son cou, j'y vois une ancienne cicatrice, celle que l'IA lui avait infligé pour le rappeler à l'ordre il y a quelques mois. Les manches relevées de sa chemise me permettent de voir tout ce qu'il a enduré, toutes les marques qu'ont laissé ses combats sur sa peau. Comment est il capable d'encaisser autant de coups sans jamais flancher ? Ma respiration se coupe quand je le vois avancer vers moi doucement. Je dois trouver quelque chose, je dois l'oublier...
- Pourquoi est ce que j'ai une chambre à part ? Je suis censée être avec les autres dans l'Abri. Je lui dis.
Je vois alors un léger sourire en coin, si peu visible qu'on dirait bien que j'ai rêvé. Heureusement, il s'arrête à quelques mètres de moi.
- J'ai parlé avec Ark de ce qu'on allait faire de toi, et il m'était inconcevable de te laisser dormir avec des inconnus dans une case. Me répond-il.
Je fronce les sourcils.
- Tu n'as pas à décider pour moi Ray. Je ne suis plus une enfant.
Il me regarde avec curiosité. Pourquoi me regarde-t-il comme cela d'ailleurs ? Il se remet à avancer. Merde. Je jette un coup d'oeil autour de moi, pour essayer de trouver quelque chose pour m'échapper. Néanmoins je ne bouge pas d'un poil et lui fait face sans broncher. Il ne me fait pas peur. J'affronte son regard perçant.
- J'ai grandi, tu n'as plus besoin de t'occuper de moi tu sais.
Il ne reste que quelques centimètres entre son corps et le mien.
- Je le sais mieux que personne... Murmure-t-il.
Je ne recule pas quand je le vois se pencher vers moi, nos regards ne se quittent pas. J'ai l'impression que l'attraction qu'il y a entre nous n'a fait que grandir ces derniers jours... Il plonge son visage dans mon cou sans pour autant me toucher. Je suis pétrifiée et je lutte encore contre le fait de me laisser aller contre lui car cette envie me dévore de l'intérieur. Je sens son souffle dans mon cou, cette sensation ne m'aide pas à contenir la chaleur qui monte en moi. Je dois me reprendre sinon cette histoire va mal finir. Je prend une grande inspiration et j'attrape ses avant bras pour le faire reculer. Mais pour la deuxième fois, j'ai cette étrange sensation quand nos peaux sont en contact.
- Ray...
Mon coeur rate un battement quand je vois que ses yeux ont changé de couleur. Je ne me lasserai jamais de regarder ce rouge vif qui m'intimide tant. Il me faut encore plus de courage pour réussir à rompre notre contact et reculer. Je résiste contre cette chaleur qui me réchauffe le corps et sors de la salle, le laissant derrière moi. Mais qu'est ce qu'il se passe...
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Epsilon [Tome 3]
Ficção CientíficaQuand j'étais petite, je croyais aux monstres dans la nuit, aux démons dans la pénombre et aux succubes dans l'obscurité. Je me suis rendu compte que les véritables montres étaient humains... Alors je me suis battue, dans quel but ? Libérer un peupl...