Epsilon [Tome 3]

Chapitre 30 - Couverture

Je me dépêche de rejoindre ma chambre mais c'est super dur de courir avec la couverture qui se prend dans mes pieds. Soudain, la lumière s'éteint pour laisser place à une lumière rouge clignotante pour que les couloirs se teintent d'une couleur rouge et une alarme assourdissante retentit. J'accélère encore le pas, il faut que je parte dans une équipe de combat mais il doit me rester environ une dizaine de minutes. J'arrive enfin à ma porte de chambre, j'essaie de l'ouvrir mais rien n'y fait elle reste bien fermée.

- C'est ça que tu cherches ?

Cette voix... Je me retourne et mon cur rate un battement. Il est là, appuyer contre le mur. Je ne peux pas m'empêcher de le dévorer des yeux. Il est nonchalamment appuyé contre le béton, une mèche de cheveux lui tombe devant les yeux, lui donnant un incroyable air mystérieux et insaisissable. Son tee shirt noir lui colle au torse, laissant apercevoir la forme de son corps sous le tissu. Il penche légèrement la tête sur le côté et je sens mon corps se réchauffer. Pourquoi est ce que j'ai si chaud soudainement ? Ma respiration s'accélère quand il se redresse pour s'approcher de moi, sa carrure me laisse si frêle... Il lève le bras pour montrer mes clefs entre ses doigts. C'est à ce moment là que mon regard plonge dans le siens, j'y vois comme une noirceur pleine de désir. Je ne dois surtout pas m'en approcher, il a été clair là dessus : nous sommes amis.

Je ressers la couverture autour de mon corps pour couvrir un maximum de peau de son regard qui me réchauffe. Je dois vite rentrer pour échapper à ses yeux qui me mettent à nue. Je lève le bras pour récupérer mes clefs, mais il ne les lâche pas. Mon coeur accélère son rythme. Je dois m'échapper. Je glisse mes doigts entre les anneaux de métal froid. Ma peau s'électrise quand je sens le bout de mes doigts entrer en contact avec sa peau si chaude. Sans m'en rendre compte, je me mord la lèvre inférieure, son regard est capté par ce simple geste. Je saisi mes clefs entre ses doigts avant de doucement les lui retirer, il ne m'oppose aucune résistance. Je recule doucement, il se contente de me regarder faire.

On entend alors des pas se rapprocher, ce sont des gens qui courent dans le couloir. Je jette alors un regard à me tenue, affolée. Je me tourne vers ma porte de chambre, je ne pourrais jamais l'atteindre à temps !! Si des gens me voient dans cette tenue je suis ruinée !! Une bonne dizaine de personne débarquent dans le couloir, je n'ai pas le temps d'en voir plus que je suis tirée vers l'arrière. Mon dos entre en contact avec le mur en béton avant que Ray ne vienne se placer face à moi de façon à ce que personne ne puisse voir que je suis entre lui et le mur. Il place ses bras de chaque côté de mon corps. Des cris résonnent et je me crispe, en espérant que personne ne me voit. Les lumières éteintes et l'alarme rouges créent une pénombre bienvenue dans ce genre de moment. Je ferme les yeux en me recroquevillant dans ses bras. Je compte 12 personnes passer en courant, leurs bottes claquent sur le sol à toute vitesse.

Le bruit s'éloigne rapidement, me permettant de revenir à la réalité. Le rouge me monte directement aux joues quand je comprend comment je me suis mise. Je suis presque entièrement collée contre lui, une main sur son bras et l'autre contre son ventre. Oui oui, j'ai bien lâché ma couverture, seul rempart entre son regard brûlant et ma peau. Heureusement que le tissu est posé sur mes épaule et simplement ouvert sur le devant. Mon regard est attiré par le sien... Mon Dieu... Je m'échappe dans un mouvement vif.

- Hum... Merci. Je murmure.

Je me détourne pour ouvrir ma porte tout en sentant son regard dans mon dos. Sans le vouloir, je me remémore les mots qu'Ark m'a dit avant de partir, je ne dois pas rester seule. Je ferme un instant les yeux, pourquoi cela devait tomber sur lui... J'ouvre la porte en grand puis je me retourne vers lui, ma nervosité monte en flèche.

- Je... Euh... Ark m'a dit de ne pas rester seule après ce qu'il s'est passé.

Cette lumière rouge n'arrange en rien la tension qu'il y a à présent entre nous deux. J'espère sincèrement qu'il peut comprendre mon sous entendu. Je le vois s'approcher de moi une nouvelle fois.

- Je ne comptais pas te laisser toute seule. Me dit il en me frôlant pour entrer.

Je suis comme hypnotisée par son parfum, cette odeur unique qui le caractérise si bien... Je me reprend rapidement, ferme la porte et saisi de quoi me changer. Je constate que je n'ai pas d'endroit pour me changer dans la pièce, même la douche est ouverte sur le reste de la chambre. Je me tourne, embarrassée, vers lui. Il faut absolument qu'il arrête de me regarder comme il le fait sinon je vais définitivement perdre mes moyens et mon sang froid face à lui.

- Il faut que je m'habille, tu pourrais te retourner ? Je lui demande en essayant de cacher les tremblements de ma voix.

Ma question le fait légèrement sourire, mais il ne proteste pas et se retourne. Je laisse tomber la couverture à mes pieds en espérant qu'il ne me regarde pas à ce moment là. Menteuse tu voudrais qu'il revienne vers toi pour te tenir chaud... Je secoue la tête pour faire taire ma conscience. Ce n'est pas ce que je voudrais... enfin je crois. J'enfile rapidement mon jean slim noir avant de me retourner et attraper un sweat. Qu'est ce qu'il voulait dire par "Je ne comptais pas te laisser toute seule" ? Il avait prévu de garder un oeil sur moi ? Ou alors Ark lui a rapidement dit de ne pas me lâcher après ce cauchemar horrible. Je n'ai pas le temps de passer le sweat par dessus ma tête que je sens sa peau entrer en contact avec la mienne. Mon corps se crispe quand ses doigts viennent doucement glisser le long de ma peau nue au niveau de mes côtes.

Je me surprend à apprécier cette sensation, si douce et si simple. J'enfile le vêtement pour l'empêcher de recommencer, une fois fait je ne me retourne pas parce que je sais ce qui m'attend si je le fait. Et cette chaleur dans le creux de mon ventre n'y est pas pour rien. C'est alors que, sans prévenir, il me saisit par les hanches pour que je sois face à lui. Je m'apprête à me sauver quand il me plaque contre le mur derrière moi, je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit que ses lèvres se posent sur les miennes. Mon coeur chavire mais mon corps, lui, accueil avec grand plaisir ce contact oublié. Cette chaleur refait surface avec d'autant plus de violence, elle s'empare de l'entièreté de mon corps et me fait lâcher un gémissement contre ses lèvres. Il glisse ses bras sous mon sweat pour me coller encore davantage à lui, ce contact peau à peau m'électrise. Je n'arrive plus à penser correctement en plongeant mes doigts dans ses cheveux.

Je ne répond plus de moi quand je répond à son baiser ardant qui devient sauvage. La sensation est exquise, je ne m'en lasse pas. Un bruit dérangeant vient troubler ce moment que je pourrais prolonger encore et encore. Je me retiens de lui arracher son tee shirt quand il me mord doucement la lèvre inférieure. Le bruit ne veut pas s'arrêter. Soudain, je reviens à moi. L'alarme. Je prend appuie sur le mur pour le repousser de toutes mes forces encore disponibles. Je suis essoufflée, lui aussi. Il me regarde, les cheveux en bataille et le regard plein de désir et c'est une torture de devoir résister à cet appel qui me dicte de me jeter sur lui en me fichant des conséquences. Mais je ne peux pas faire ça pendant que des gens meurent là, dehors.

Je ne le laisse pas faire un pas que je me faufile par la porte, en prenant bien soin de laisser la clef sur la serrure et ce Dieu vivant dans ma chambre.