Chapitre 4

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Je m'étais réveillée bien trop tôt, le soleil commençait à peine à pointer le bout de son nez, mais j'étais bien trop excitée pour me recoucher. Après avoir avalé un déjeuner consistant, je tournai en rond dans le salon, avec ce petit stress que je connaissais avant les compétitions. J'avais besoin de sauter ou de courir dans tous les sens pour évacuer l'angoisse et penser à autre chose. Je n'avais pas peur de ne pas réussir, mais c'était toujours comme ça avant une course.

Dans la voiture, j'exaspérai mon père en parlant à toute vitesse, et il fut délivré quand je descendis pour rejoindre les autres coureurs qui s'échauffaient déjà. Je ne savais pas si je devais être soulagée ou inquiète de voir que la grande majorité des concurrents étaient beaucoup plus âgés que moi. La plupart avait entre trente et cinquante ans. Alors moi, avec mes dix-sept ans et mon corps peu mature, je passai vraiment pour le bébé qui n'avait rien à faire là. Cependant, je savais ce que je faisais, je m'étais préparée et je n'allais pas reculer devant leurs regards étonnés.

Il restait dix minutes avant le départ, et je sautais dans tous les sens, au milieu des autres coureurs sur la ligne de départ. Je ne tenais plus en place, je voulais que ce foutu organisateur donne le coup de départ qui ferait disparaître mon stress et laisserait place à la compétition.

« Diane ? fit une voix juste derrière moi. »

Je me retournai et tombai dans de beaux yeux bleus profonds et brillants, que je ne mis pas longtemps à reconnaître.

« Nikola ? Je ne savais pas que tu faisais cette course ! répondis-je, visiblement aussi étonnée que lui.

– Et moi, alors ? Je croyais que tu faisais seulement des courtes distances.

– C'était le cas, mais j'avais envie de me tester.

– C'est une bonne idée ! »

Un silence s'installa entre nous. En dehors du lycée, je ne le croisais presque jamais, et comme nous n'étions pas vraiment amis, nous ne nous adressions jamais plus qu'un sourire gêné. Mais le voir ici, dans un milieu qui nous plaisait à tous les deux, fit tomber la barrière du malaise.

J'examinai Nikola du regard : il était bien plus grand que moi et ses vêtements moulants s'occupaient largement de me rappeler à quel point il était musclé. Sa tenue noire faisait ressortir ses yeux océan et ses cheveux blonds brillaient au soleil comme des fils d'or. Ce qu'on disait sur lui ne m'avait jamais paru aussi vrai : il était carrément canon.

Lorsque je reportai mon attention sur ses yeux, je constatai qu'il avait entreprit la même analyse que moi et son regard me scrutait avec une intensité presque effrayante. Je sentis mes joues s'empourprer et détournai aussi vite le regard pour me remettre dans les conditions de la compétition.

« Départ dans cinq minutes ! cria une voix au micro. »

Inconsciemment, je me remis à sautiller sur place et du coin de l'œil, je vis Nikola avancer à côté de moi.

« En tout cas, tu as l'air en forme ! relança-t-il. Ça fait dix minutes que tu bouges dans tous les sens !

– Je fais ça quand je stresse, c'est incontrôlable !

– Tu stresses ?

– A chaque course. »

Sa main se posa sur mon épaule, me figeant instantanément. Je n'avais pas froid, mais je sentais sa chaleur dans tout mon bras. Je me forçai à lever les yeux vers lui et trouvai un sourire calme et rassurant sur son visage.

« Tu n'as pas de raison de stresser. Tu t'es entraînée, et ça va payer ! Tu vas y arriver, Diane. »

Je haussai les épaules, peu convaincue et Nikola me lâcha doucement. Punaise ! Cette satanée course ne commenceraient donc jamais ?!

Diam [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant