Diam [TERMINÉE]

Chapitre 22

J'adorais la période de Noël et plus encore lorsque je la passais en France. La neige n'avait pas encore recouvert la côte de sa fine pellicule immaculée, mais les guirlandes lumineuses sur toutes les maisons donnaient au quartier un air de village du Père Noël. Le sapin qui trônait au milieu du salon resplendissait et scintillait de mille feux. Louise, Cécile et Anthony, ses parents, avaient du passer un temps phénoménal à le décorer, ainsi que tout le reste de la maison. Une guirlande d'étoiles dorées suivait la montée d'escaliers. De petites branches de sapin étaient accrochées çà et là, aux quatre coins du rez-de-chaussée, et parfumaient les pièces de cette délicieuse odeur de fête.

Vêtue du pull que m'avait offert Cécile l'année passée, arborant la silhouette d'un rêne et des brodures au fil doré, je me fondais parfaitement dans ce décors digne des plus beaux films de Noël. Les bleus sur mes avant-bras commençaient à s'estomper, à virer au vert pour certains, mais mes cousins n'avaient pas fait une remarque à ce sujet. J'avais laissé Louise onduler mes cheveux, et j'adorais les boucles qui tombaient sur mes épaules.

« Avec un joli bonnet à pompon, tu seras à craquer ! avait affirmé ma cousine. »

En ce premier jour de la semaine, nous avions décidé d'aller faire les boutiques en ville, à la fois pour s'occuper des derniers cadeaux et pour profiter de l'ambiance festive de Saint-Brieuc à quelques jours de Noël. J'avais la ferme intention de trouver le cadeau idéal pour Liam, quitte à passer la journée à fouiller la moindre boutique de fond en comble.

« Alors, elle est prête, la Reine d'Angleterre ? me charia Pierrick derrière la porte de la salle de bain.

− Sa Majesté a besoin de temps ! lui répondis-je en sortant avec un regard hautain.

− Alors, zou ! On ne traine plus, ou il n'y aura plus rien dans les boutiques ! »

Je dégringolai les escaliers à toute vitesse derrière mon cousin, attrapai mon bonnet d'une main, mon écharpe de l'autre et pris la direction du garage.

« Une minute ! m'arrêta Pierrick en pilan devant la porte. J'ai oublié de prévenir les parents. Tu t'en occupes pendant que je sors la voiture ?

− C'est comme si c'était fait ! »

Je fis demi-tour et trottinai jusqu'à la cuisine d'où s'échappaient les voix discrètes de mon père et de Cécile. Je passai la tête par l'embrasure pour ne pas couper brusquement leur discussion. Mais alors que je m'attendais à une simple conversation entre frère et sœur à quatre jours de Noël, je fus étonnée de les voir se faire face, mon père les yeux vers le sol, ma tante les bras croisés sur sa poitrine. Cela n'annonçait rien de bon. Et au moment où j'allais m'engager, Cécile me coupa, confirmant mon mauvais pressentiment.

« Brenda Perkins ?! s'offusqua-t-elle. Qu'est-ce qu'elle fait encore dans tes pattes ?! Ne me dis pas que...

− Non, non ! la coupe mon père. Je n'avais aucune intention de la revoir. Tu sais très bien que j'aime Sophia plus que tout et que je n'avais plus aucun contact avec elle ! C'est elle qui est revenu vers moi... professionnellement... »

Ce sentiment qui prend au ventre quand vous vous trouvez au mauvais endroit au mauvais moment. D'ici, aucun d'eux ne pouvait me voir, mais je m'enfonçai un peu plus dans ma cachette. Des petits secrets de famille qu'il ne faudrait pas écouter ? Mais évidemment que j'allais les écouter ! Cette Brenda avait causé trop de dégâts entre mes parents pour que je me tapisse dans l'ignorance plus longtemps !