Chapitre 20

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« Tu es vraiment sûre ? me redemanda ma mère en terminant ma tresse. Tu peux toujours changer d'avis !

− Il est 18h, je ne peux pas annuler au dernier moment ! argumentai-je. Et puis ça ne me dérange pas d'y aller. Nikola est... sympa.

− Bien... soupira-t-elle. C'est le principal. Mais appelle-nous, si tu en as besoin. »

Je hochai de la tête en me contemplant dans le miroir. Hormis le maquillage pour cacher mes blessures encore visibles, je n'avais pas voulu en faire trop : j'avais juste demander à ma mère de me tresser les cheveux et j'avais accroché de simples petites boucles d'oreilles argentées comme seul bijoux. Rien à voir avec la princesse que j'aurais voulu être en ce 18 décembre. Mais pourquoi se faire belle sans raison ? Et Nikola, alors ? me demanda ma conscience. Nikola n'est pas MA raison, lui répondis-je.

J'avais longtemps hésité à mettre une autre robe que celle choisie par Amelia. La revoir dans mon dos me murmurant qu'elle plairait à Liam m'écœurait. Comment avait-elle pu être si hypocrite ? Comment avais-je pu l'apprécier ce jour-là ? Mais après réflexion, je n'avais pas beaucoup de robes dignes d'un bal d'hiver et m'y rendre avec Nikola Nielsen me demandait un effort de tenue. Elle m'allait toujours aussi bien - « Et elle est assortie à mes bleus ! » m'étais-je fais ironiquement la reflexion en la réessayant - et surtout, elle représentait mon dernier espoir de plaire à Liam. Amelia avait l'air si sincère ce jour-là, et je l'avais cru : je pouvais plaire à Liam, ce soir au bal. Mais une ombre assombrissait le tableau. Une ombre aux cheveux fauves qui porterait une robe encore plus belle, avec bien plus d'élégance que moi. Amelia lui plairait sûrement plus.

Lâchant mon reflet des yeux, je m'autorisai un regard au travers de mes rideaux, tirés depuis bientôt une semaine. La nuit commençait déjà à tomber et le carré de lumière de la fenêtre d'en face attira mon attention. Liam était allongé sur son lit, l'air grave et les bras croisés sous sa tête. Sauf s'il comptait aller au bal en vêtements de sport, il n'avait pas encore revêtu sa tenue de soirée. Malgré la distance, il avait l'air perdu, à des millions de kilomètres d'ici. Un peu comme moi.

Johana entra dans la pièce et sortit Liam de sa rêverie. Il soupira et regarda sa montre. Il laissa son bras retomber lourdement sur le matelas au moment où sa mère se dirigea vers la fenêtre. Je m'empressai de me cacher derrière le mur. Moi ?! Espionner Liam ?! Jamais de la vie, et encore moins maintenant ! Une partie de moi aurait espéré que l'état de Liam soit dû à mon absence auprès de lui en ce jour si spécial. Mais ma raison me ramenait toujours à la même idée : Bien sûr que non, ce n'est pas pour toi qu'il soupire ! Il n'en a plus rien à faire. Tu appartiens au passé et son présent est avec Amelia !

« Diane, tu surveilles l'heure ? me lança mon père depuis le salon.

− J'arrive tout de suite. »

Je saisis mon sac à main et dévalai les escaliers en manquant de tomber avec mes petits talons. A vrai dire, je surveillais plus la rue que l'heure : la voiture de Nikola et le bruit qui l'accompagnait étaient immanquables. Lorsqu'il se gara devant ma maison, je m'empressai de le rejoindre, peu emballée par l'idée que mon père le traumatise avant le bal.

« Bonsoir, belle princesse... me salua Nikola en me détaillant des pieds à la tête. Toujours prête ?

− Comment ne pas l'être ? répondis-je dans un sourire franc.

− Tu es une des seules filles à me résister, je n'aurais même pas été étonné si tu m'avais posé un lapin ! »

Je pouffai, une main sur la bouche. Nikola n'était peut-être pas le cavalier que j'aurais voulu, mais il savait tout de même me mettre de bonne humeur alors que je n'aurais pas été capable de sourire une minute plus tôt.

Diam [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant