On disait toujours que la nuit portait conseil. Personnellement, je ne m'étais jamais réveillée avec une merveilleuse solution à tous mes problèmes. Au contraire. Chez moi, la nuit avait un certain pouvoir d'amnésie : en ouvrant les yeux le matin, je commençais une toute nouvelle journée, qu'importaient les soucis, les préoccupations de la veille, tout redémarrait à zéro. Du moins, jusqu'à ce que le problème revienne à nouveau et me gifle pour me rappeler qu'il existait bel et bien.
Entendre Liam sonner à ma porte me parut la chose la plus normale du monde et quand je le rejoignis sur mon vélo, je ne pensai pas un seul instant à Amelia, à leur cours de mathématiques et à notre sortie de la veille.
« Alors ? commença Liam. Tu l'as trouvée, ta tenue ?
− Oui, oui ! souris-je en me souvenant de mon reflet, la veille au soir. Mais je ne te la montrerai pas avant le bal !
− Pourquoi ? se plaignit-il en faisant ses yeux doux. »
D'habitude, je fondais devant ses petits yeux suppliants : ils étaient à la fois craquants, remplis d'une candeur et d'une douceur à laquelle on ne pouvait rien refuser, et de la profondeur que je leur connaissais, aussi sombres et chauds qu'une nuit d'été. Mais cette fois, j'avais décidé de lui tenir tête.
« Parce qu'une femme doit savoir se laisser désirer ! conclus-je avec un regard en biais.
− Hum... Je vois... Alors j'attendrai patiemment... répondit-il de sa voix grave à laquelle il ajouta un ton sensuel. »
Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas sourire, ou pire encore, pour ne pas rougir. Punaise, je croyais qu'il n'y avait que dans les livres que les garçons pouvaient faire un effet pareil ! Mais non, ils avaient bel et bien un pouvoir impossible à contrer, qui vous faisait frémir de la tête aux pieds, vous faisait rougir, faisait apparaitre un sourire incontrôlable sur votre visage et faisait grimper votre température corporelle de 120 degrés. Quelle bande de sorciers fourbes ! Ils n'avaient pas le droit de s'en prendre à des filles comme moi ! Ou en tout cas, Liam n'avait pas le droit d'exercer son pouvoir sur moi, sa meilleure amie, qui était censée se contenter de lui raconter des blagues pourries, de critiquer les gens avec lui, de regarder des films en mangeant des cookies et de l'aider pour ses exercices de français ! C'était juste ça, mon rôle à moi. Alors ressentir toutes ces choses n'était pas normal, et il fallait que cela cesse.
Il y avait un monde fou dans le hall principal du lycée. Je n'avais jamais vu autant de gens ici pour un simple mercredi matin. Les gens se bousculaient et on ne pouvait même plus accéder aux salles de cours. La situation m'inquiéta un peu – non pas que je voulais absolument aller en cours, mais je me doutais qu'il se passait quelque chose d'anormal. Liam et moi nous approchâmes prudemment.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Liam comme si j'en savais plus que lui.
– J'en sais rien... Peut-être un meurtre ! »
Liam me lança un regard exaspéré qui me fit rire. J'avais probablement regardé trop de séries.
En m'approchant, je constatais que la plupart des élèves rassemblés ici étaient les plus populaires, ou au moins les membres des équipes de sport ou des grands clubs. J'aperçus Penny, la présidente du club photo : elle semblait heureuse de voir ce qui se déroulait sous ses yeux, et que je ne pouvais malheureusement pas voir.
En fait, tout le monde avait le sourire aux lèvres, et je remarquai qu'aucun professeur ne voulait intervenir, bien qu'il y en eût quelques-uns dans les coins du hall. Je pouvais oublier l'hypothèse du meurtre.
Je me faufilai à travers la foule pour me rapprocher de la scène et Liam saisit mon bras pour ne pas me perdre. Je ne me retournai pas, bien décidée à ne pas le laisser m'hypnotiser encore une fois.
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Diam [TERMINÉE]
RomanceLa vérité est parfois juste sous nos yeux... Diane Vidal et Liam Scott sont meilleurs amis depuis leur première rencontre, à la maternelle. Grands sportifs au caractère fougueux et joueur, ils sont inséparables, ils sont《 Diam 》, et leur amitié et l...