Chapitre 12

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Lorsque je me réveillai, le soleil illuminait déjà toute ma chambre. Je m'étais endormie tout habillée sans m'en rendre compte, et avais plongé dans un sommeil profond jusqu'à onze heures, à en croire mon réveil. Je bondis de mon lit, affolée d'avoir perdue presque toute une matinée.

Ma mère était retournée à la clinique, même si elle ne travaillait pas. Ce fut tout ce que mon père me dit à propos d'elle. Rien au sujet de leur discussion de la veille.

En début d'après-midi, j'enfilai mes habits de course, décidée à me dégourdir les jambes avant la soirée, sans trop m'épuiser non plus. Nikola m'avait prévenue qu'il n'était pas là ce week-end, en raison de l'anniversaire d'un cousin en Écosse, ce à quoi j'avais réagis avec une déception, un peu surjouée certes, mais existante tout de même.

J'aurais très bien pu courir seule, mais la « meilleure amie » que j'étais prit son téléphone et envoya, rêveuse, un message à son voisin d'en face.

Moi : Tu veux venir courir avec moi ? Promis, je ne te tue pas sur le chemin !

Liam mit un petit moment à répondre, de longues minutes pendant lesquelles j'espérais de tout cœur qu'il accepte, pour passer un moment seulement avec lui.

Liam : Désolé, je suis à la salle de boxe... Ça aurait été avec plaisir, ma Didi.

Je gémis mais m'attendris face au petit surnom qu'il me donnait parfois. Je partis quand même, des images de Liam flottant dans mes pensées et faisant disparaître le monde au tour de moi. Je ne voyais plus les graviers sous mes pieds et le muret de pierre qui traçait le sentier : je ne voyais plus que ses yeux bruns et doux, et son sourire de star d'Hollywood. Je n'entendais plus les voitures au loin ou le bruit du vent : je n'entendais que son rire grave et pur. Je ne sentais plus que son parfum frais de sapin. Si bien que je ne sentis pas l'odeur de la pluie ni ses premières gouttes sur ma peau. Mais quand s'abattirent sur moi tous les litres d'eau que les nuages pouvaient contenir, je pris à toute vitesse le chemin de la maison.

Après une douche brûlante pour raviver mes muscles gelés, je sortis de la salle de bain, une serviette nouée au-dessus de la poitrine. Je n'avais même pas réfléchis à ce que j'allais porter. J'inspectai donc ma garde-robe, et en sortis finalement une jupe patineuse noire et un t-shirt blanc court et moulant.

Je laissai tomber la serviette et m'observai dans mon miroir. Hormis mes joues encore rouges, je trouvais des compliments à adresser à mon reflet : j'avais de beaux cheveux dorés, j'avais un peu plus de poitrine qu'Amelia, j'avais plus d'abdos et de fessiers d'Amelia...

Quand j'eu finis de me comparer à elle en me contemplant, j'enfilai les sous-vêtements les plus sophistiqués que j'avais : même si personne ne les verrait, je voulais me sentir intégralement belle. Puis je passai enfin ma tenue. J'étais très satisfaite du résultat. Mon haut suivait parfaitement mes courbes, mais ma jupe, bien que courte, me rendait moins vulgaire.

Je pensai soudain au regard de mon père quand il me verrait partir ainsi. « Tu ne voudrais pas partir en maillot de bain ? Ce serait presque la même chose ! » l'entendais-je déjà me sermonner. Je sortis donc des collants semi-transparents de la même couleur que ma jupe, et, alors que je me dépatouillais tant bien que mal pour les enfiler, mon téléphone vibra sur mon bureau. Je sautillai pour le rejoindre, et découvris un message de mon meilleur ami.

Liam : Non, sans collants, c'est mieux.

Je lâchai mon portable qui retomba sur mon bureau. Je m'étais figée instantanément, incapable de faire le moindre mouvement. Je sentais mes jambes s'affaiblir et mes joues rougir, mais je ne bougeai pas d'un cil.

Diam [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant