Chapitre 24

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Un roman d'amour. Un joli pendentif émeuraude. Un polaroïde.

Une nouvelle tenue estivale de course. Un livre des plus beaux trail anglais. Un carnet de note pour les entraînements.

Que de beaux cadeaux, quand j'y pensais.

Mais que de cadeaux que je n'utiliserais pas de si-tôt. Que de cadeaux qui me rappelaient les mots du médecin de garde de Saint-Brieuc. « Syndrome de la bandelette ilio-tibiale. La douleur survient une fois le corps refroidi. En effet, ça peut faire très mal. »

« C'est grave ? avais-je demandé, très inquiète.

− Disons qu'il ne faut pas l'aggraver. Le mieux serait de rester au repos quatre semaines et de faire un peu de kinésithérapie. Je vais aussi vous prescrire une ordonnance pour une genouillère à mettre si vous devez pratiquer une activité un peu physique. La douleur peut revenir de temps à autres. En tout cas, évitez la course pendant les prochaines semaines. »

Les larmes m'étaient montées aux yeux et j'avais dû me faire violence pour ne pas éclater en sanglots.

Désormais, allongée dans le noir de ma chambre, je pouvais laisser aller mes larmes. Quel karma pourri ! Il ne manquait plus que ça ! Interdiction de courir ! Quelqu'un avait-il dressé une liste de tout ce que j'aimais pour s'amuser à le détruire ? Liam, ma famille, et maintenant le sport !

S'il n'en tenait qu'à moi, j'aurais passé la deuxième semaine de mes vacances à déprimer dans mon lit, sans sortir ni voir personne. Or la veille, avant de m'envoler pour l'Angleterre, j'avais promis à Pierrick d'arranger les choses avec Liam, et je devais avouer que cette seule idée me réjouissait. Malgré la peur que cela dégénère, j'avais hâte de tout mettre à plat, de repartir sur de bonnes bases et de connaître sa version des faits. Je n'avais pas répondu à son message : je voulais lui en parler en face.

Je soupirai longuement pour me donner la force de me lever. Je me redressai sur mon lit et, pour la première fois depuis deux semaines, je tirai mes rideaux. Malgré le fait qu'il était plus de neuf heures du matin, aucune lumière ne rentra dans la pièce : dehors, il pleuvait des cordes et le ciel était aussi sombre que la nuit. Welcome back !

Nostalgique, je m'autorisai un regard à la fenêtre de mon voisin. L'apercevoir, même de dos, fit redémarrer mon cœur, comme si après tout ce temps, l'espoir renaissait et me donnait des ailes. Liam enfila une veste de sport et s'empara de son sac de boxe, avant de quitter sa chambre. Une minute plus tard, il sortait de chez lui, casque sur les oreilles et mains dans les poches. S'arrêtant un instant, il jeta un regard à la voiture de mon père. Plus d'excuse pour l'ignorer, il savait que j'étais rentrée. Malgré la distance, je crus voir un léger sourire apparaître sur son visage. Mais pas un de ses sourires rayonnants. Un sourire triste. Mélancolique. Puis il poursuivit son chemin, remonta la rue et tourna à droite en direction de sa salle de sport.

Plus motivée que jamais à revoir son sourire sur son beau visage, je sautai de mon lit, attrapai dans mon armoire un sweat vert sombre et un jeans noir avant de sauter dans la douche.

J'avais trop attendu. J'avais trop longtemps cru que les choses s'arrangeraient d'elles-mêmes, que Liam reconnaîtrait ses torts et m'accorderait raison, mais en vérité, j'avais moi aussi une grosse part de responsabilités. Je devais les assumer et faire le premier pas. Je ne devais plus avoir peur ni attendre que les autres fassent les choses à ma place. Car la seule façon de ne pas être déçue, c'était de faire les choses soi-même. Aujourd'hui, je devais reconstruire ce qu'il restait de Diam et, inexplicablement, j'avais confiance en cette mission. Liam me manquait, je manquais à Liam : tout ne pouvait que bien se passer.

Diam [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant