PDV de Caitlin Burns
Le cheikh m'a raccompagné jusqu'à ma chambre pour que je puisse me changer avant notre visite de la ville d'Al Zahra.
Je suis sur un nuage. Premièrement, par son attitude envers moi et deuxièmement, par la découverte de ce royaume.
Je décide de me rafraîchir puis je décide de m'habiller avec une longue tunique verte. Ça a toujours été ma couleur préférée. Le vert me rappelle la nature :
J'espère que cela plaira au cheikh. Je veux l'éblouir dans cette préparation raffinée.
Une fois prête, je récupère mes affaires et sors de la chambre. Je tombe nez à nez, sur le cheikh. Je le regarde, les yeux grands ouverts, il est magnifique. Sa tenue lui donne fière allure et habillé de la sorte, il va passer inaperçu.
Il me tend son bras, que je prends volontiers. Nous avançons dans les couloirs et nous dirigeons vers la sortie du palais.
Nous nous promenons, dans les rues de la ville et à chaque ruelle traversée, le cheikh m'explique leurs origines, ainsi que, des anecdotes. Quelle histoire passionnante !!!
Nous sommes interrompus dans notre balade, par des bruits de musique. Le cheikh, m'explique qu'il y a un mariage pas loin de nous. Voulant, à tout prix, regarder ce spectacle, nous avançons jusqu'au cortège.
Je suis impressionnée par la beauté de cet événement, mais surtout charmée par la musique traditionnelle qui en découle.
Cette musique qui vient d'Algérie, est nommée par les habitants : le karkabou. Mon corps réagit instantanément et commence à onduler. Le cheikh, m'accompagne dans mes mouvements et nous finissons par danser ensemble.
- Vous vous débrouillez parfaitement bien. C'est Nawell, qui vous a appris à danser ? M'interrogea le cheikh, émerveillé.
- Oui, elle m'a montré quelques pas de danse.
- Je reste sans voix. Vous dansez divinement bien.
- Merci, votre altesse.
- Dites-moi, vous voulez bien faire quelque chose pour moi ?
- Oui, si je peux, mais quoi exactement.
- Je veux vous entendre chanter.
- Vous êtes sûre ? Ce n'est pas que je ne veux pas, mais, la musique est trop forte. Vous n'arriverez pas à m'entendre, ni les personnes autour de nous.
- Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un problème.
À la fin de sa phrase, le cheikh, se met au centre de la place et enlève, son foulard. À ce moment précis, toutes les personnes présentes s'arrêtent et le salue respectueusement, tel un dieu.
Il échange quelques mots avec certains habitants, puis, se met à parler fort à l'intention de tout le monde.
- Profitez de vos festivités, je ne fais que passer. Mebrouk Alik, qu'Allah vous protège. De plus, je souhaite vous présenter une invitée de marque dans notre magnifique royaume. Il s'agit, d'une talentueuse chanteuse, venue directement des États-Unis. Son nom, est Caitlin Burns, je ne sais pas combien de temps, elle va rester ici, mais elle est venue pour connaître notre culture et nos coutumes. Elle désire, apprendre nos traditions mais surtout garder dans son cœur, un magnifique souvenir de nous. Aussi, elle veut nous faire l'honneur. Elle souhaite chanter pour nous. Veuillez, l'accueillir comme il se doit.
Son discours à peine terminé, que tout le monde crie mon nom. Je suis tellement émue, par cette attention, que mes yeux s'humidifient. Je m'avance au centre de la place et me tiens au côté du cheikh. Qu'il est beau !!!! Concentration, Caitlin, place à la musique !!!
- Merci à vous tous, qui êtes réunis, ce jour, pour l'événement d'un mariage. Je vais vous chanter, l'une de mes premières chansons, elle s'intitule Le temps qu'il faut. J'espère qu'elle vous plaira.
Je commence à chanter au rythme des drums et des percussions orientales :
J'ai décidé de leur partager cette chanson, car elle raconte les phénomènes périodiques du milieu de l'homme. C'est un clin d'œil, car je perçois le temps, de cette manière. Pour moi, il faut prendre le temps qu'il faut, la vie que Dieu nous offre.
Quand je termine, je suis acclamée et j'ai le droit à une ovation d'applaudissements. Cette parenthèse me fait du bien. Je vois, le souverain venir vers moi, un magnifique sourire aux lèvres.
- Caitlin, je... je ne sais pas quoi dire. Votre prestation est à couper le souffle. Merci pour ce moment agréable.
- Non, merci à vous de m'avoir permis de le faire. Comme je l'ai dis, c'est l'une de mes premières chansons, c'est même ma toute première.
Nous nous regardons dans les yeux. Ils sont brillants tels des saphirs. Nos corps rapprochés, quand nous entendons un bruit sourd.
- C'est quoi ça ? Que se passe-t-il ? Criais-je apeurée et tremblante.
- Venez avec moi. Nous allons voir ce qui se passe.
Je le suis à travers la foule jusqu'au lieu où nous avons entendu, le bruit. Nous arrivons rapidement au niveau du marché. La scène sous mes yeux me choque.
Tous les étalages sont renversés, les produits locaux étendus par terre. C'est une perte considérable pour les marchands. Un homme s'approche de nous. Mais bon sang c'est quoi ce chaos ?
- Majesté ! Il y a eu comme une détonation et une violente bourrasque s'est abattue ici au marché.
Je vois le corps du roi tout tendu comme en arc. La lueur dans ses yeux montre de la colère.
- Je vois. Il n'y a qu'une seule personne capable de faire ça.
- Qui donc ?
- Mon demi-frère, Jaba. Nous sommes ennemis, depuis longtemps maintenant. Il essaye par tous les moyens, de me voler le trône. Il détruit tout sur son passage, dans le but de me provoquer.
- Mon dieu ! Mais cela arrive souvent ? Quémandais-je sous le choc.
- Trop souvent à mon goût. Répondit-t-il froidement.
- Que peut-on faire pour aider les habitants ?
- RIEN. Ne vous mêlez pas de ça. C'est mon affaire et je vais régler ça rapidement. Nous retournons au palais. Je vais prévenir Hakim, qui va venir pour nettoyer tout ce désordre.
Je m'immobilise complètement paralysée par le ton tranchant qu'il vient d'employer à mon encontre. Jamais, il ne m'a parlé de cette façon. Je comprends qu'il soit en colère, frustré contre son demi-frère. Il est triste pour les habitants, mais ce n'est pas une raison.
Je reprends la marche et baisse la tête. Les larmes menacent de couler le long de mes joues. Je finis par lui répondre d'une voix tremblante :
- Bien, votre altesse.
Nous prenons la route pour revenir au palais. L'ambiance festive est tombée et a laissée place au vide. Un silence glacial et pesant. Aucun de nous, parlons. Sans faire d'histoire, nous rentrons dans la demeure de sa majesté royale.
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Sous le charme du cheikh
Romance- J'ai toujours aimé le désert. Ce paysage captivant et hors du temps, cette étendue de sable à perte de vue. Ici, on ne pense plus à rien, on fait le vide et on se laisse bercer par cette sensation de plénitude. Vous savez, ce que je préfère par-de...