PDV du cheikh, Jamel Yacoub Mansrour
Nous quittons notre tente pour aller à celle de Jaba. En arrivant sur place, un cheval noir se tient à côté de la tente. Mon demi-frère doit être à l'intérieur en train de dormir. Je sors de mon sac une grosse poignée de foin et lance assez loin pour que le cheval puisse en profiter pour se déplacer.
La chance est de notre côté puisque le cheval s'élance à toute vitesse et commence à manger. Je regarde la belle et lui dit :
— Je te laisse l'honneur de régler ton compte avec mon demi-frère. Venge-toi de ton enlèvement, aussi, il est temps pour toi de mettre en pratique ce que tu as appris et de te servir de ton sabre.
Caitlin hoche la tête, sort son arme silencieusement et s'aventure dans la tente. Elle se tient devant lui. Le mal en personne. Elle positionne son arme et plante d'un coup net le cœur de Jaba. Celui-ci écarquille les yeux et succombe rapidement à sa blessure fatale.
Sheitan est enfin vaincu, un sourire triomphant naquit sur mon visage.
— Tu as réussi, habiba ! Tu as exterminé le mal, hurlai-je prenant Caitlin dans mes bras.
PDV de Caitlin Burns
Jamel me fait tourner dans les airs puis me repose.
— L'absence aiguise l'amour, sa présence le renforce, je suis tellement fier de toi.
Lui peut-être, mais moi, c'est la première fois que je tue une personne. J'ai sacrifié une vie. Nous rejoignons notre tente et un sentiment de mal-être s'empare de moi. Je me sens mal d'avoir fait ça.
— Ça va, hobi ? Tu n'as rien mangé et depuis notre retour, tu es absente.
Les larmes dévalent le long de mes joues, je ferme les yeux, respire lentement et compte jusqu'à trois en arabe.
— Non, ça ne va pas. Jamel, je me sens tellement mal. Te rends-tu compte que j'ai tué un homme de mes propres mains ? C'est la première fois, j'ai l'impression d'être un monstre, avouai-je en larmes, la voix brisée.
— Ne pleure pas, habibti. Ce que tu viens de faire est exceptionnel. Tu as rendu service à notre peuple. Depuis trop, longtemps, il a semé la peur et la zizanie dans le royaume. Il a menacé mon peuple, ma famille, moi, mais plus important encore toi, ma femme. Cet homme représentait le mal à l'état pur. Tu as honoré notre amour et notre royaume. Hemdoulillah ! Allah va le punir pour ses crimes.
— Tu as sans doute raison. C'est juste que je ne suis pas habituée. Par contre, plus jamais tu me demandes de faire une chose pareille. Ce n'est pas moi. Je veux le bien, pas tuer un être humain.
— Je te le promets. Mange maintenant, le tajine va être froid, rétorqua-t-il un sourire éblouissant.
Je me sens mieux d'avoir évoqué ce que je ressens. Et pour cause, mon appétit est revenu. Je me délecte de ce tajine aux olives. Une fois fini mon repas, je pars me changer pour la nuit. J'avais opté pour un ensemble prune.
Je m'approche de Jamel d'un pas félin. Cela fait une semaine que je n'ai pas senti sa peau lisse contre la mienne, j'ai faim de lui. J'ai envie de lui. Je veux retrouver les sensations exquises que je ressens quand nous ne faisons plus qu'un.
VOUS LISEZ
Sous le charme du cheikh
Romance- J'ai toujours aimé le désert. Ce paysage captivant et hors du temps, cette étendue de sable à perte de vue. Ici, on ne pense plus à rien, on fait le vide et on se laisse bercer par cette sensation de plénitude. Vous savez, ce que je préfère par-de...