- J'ai toujours aimé le désert. Ce paysage captivant et hors du temps, cette étendue de sable à perte de vue. Ici, on ne pense plus à rien, on fait le vide et on se laisse bercer par cette sensation de plénitude. Vous savez, ce que je préfère par-de...
Nous rentrons dans la tente, un repas nous attend. J'ai vraiment hâte de pouvoir faire de nouvelles découvertes gustatives.
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Je me demande bien ce que cela peut être. Le seul moyen de le savoir est de demander au cheikh. Je le fixe d'une manière interrogative pendant quelques secondes. Puis, je me lance. Je lui pose une question :
— Qu'est-ce que c'est exactement ?
— De la mahdjouba. C'est un plat typique algérien. Une recette à base de semoule que l'on pétrit super bien afin d'obtenir une pâte très molle. Une fois le résultat souhaité, on ajoute de la farce. Cette recette je la tiens de ma mère qui est algérienne, mon père en revanche est originaire d'ici.
— Et pour ce qui est de votre demi-frère, Jaba ?
— Et bien, mes parents se sont aimés pendant quelques années. Ils ont fini par se séparer. La raison de cette séparation est simple : mon père négligeait beaucoup trop ses devoirs princiers. Ce n'est pas ça qu'il voulait, il souhaitait la liberté. Ainsi, quand le divorce a été prononcé, ma mère a pris le trône et elle a dirigé le royaume jusqu'à son dernier souffle. Elle n'était pas seule puisque entre temps j'étais né. C'est comme ça qu'elle m'a éduqué, pour un jour devenir le souverain de ces terres.
— Et cela fait combien de temps que vous... pardon... que tu gouvernes ?
Oh la la ! Ce n'est pas possible d'être aussi quiche parfois. Je pense qu'il va mettre difficile de le tutoyer. Mais en même temps, je n'arrive toujours pas à croire de ce qu'il m'arrive. J'ai l'impression que ça va trop vite. Il faudrait que je lui en parle.
— Pour répondre à ta question, ça fait précisément onze ans. J'ai reçu le titre de cheikh à l'âge de dix-huit ans.
— D'accord. Et pour ton père ? Qu'est-il advenu pour lui ? Demandai-je innocemment.
— Il est parti s'installer en France, à Paris plus exactement. Cette destination a toujours été son rêve. Puis, une fois sur place, il a rencontré une jeune femme prénommée Clarissa. Elle est devenue par la suite son épouse. Seulement, au bout de quelques temps, il a voulu revenir ici à Al Zahra, afin de récupérer le trône. Sauf que ma mère n'était pas d'accord, il n'était plus le bienvenu au royaume. Une haine s'était emparée des habitants. Après tout, il avait quitté ma mère et abandonné le royaume. Le problème c'est que mon père avait promis à son fils, mon demi-frère, Jaba, le trône. Mais, il n'a jamais pu le faire, puisqu'il est écrit noir sur blanc, dans notre protocole que seul l'aîné de la famille royale, homme ou femme, y accède. Malheureusement pour lui, il n'est que second et n'est pas issu de ma tribu.
— C'est triste pour toi et ta famille. Je suis vraiment désolée pour tout. Ensuite, Nawell m'a expliqué brièvement que de son côté, elle est la cadette. Tentais-je de mon sourire pour alléger l'atmosphère.
