PDV du cheikh, Jamel Yacoub Mansour
J’admire Mademoiselle Burns, qui regarde le paysage face à elle, ses bras positionnés sur la rambarde du balcon.
Elle est tellement désirable, que malgré moi, je m’approche d’elle et me saisit de sa main. À ce contact, elle sursaute, et se retourne brusquement dans ma direction.
Voyant qu’il ne s’agissait que de moi, elle se détend et m’offre un sourire timide.
— Je m’excuse, je ne vous ai pas entendu et votre geste, m’a fait sursauter. Ça fait longtemps que vous êtes ici ? Me demanda-t-elle rougissante.
— Non ! C’est à moi de m’excuser auprès de vous. Je ne voulais pas vous faire peur. Réponds-je surpris par ça réaction. Ensuite, pour répondre à votre question, rassurez-vous, cela ne fait quelques secondes que je suis présent. Murmurai-je d’une voix douce et à peine audible.
Elle me fait un signe de tête confus puis reprend sa position initiale. Son regard se perd à travers le paysage offert à sa vue. Je l’observe un instant, avant de faire comme elle.
Un silence pesant s’installe entre nous, puis sans que je n’ai le temps de parler pour rompre cette sensation d’oppression, elle me dit, toujours les yeux en admiration face au cadre qui lui est offert :
— Alya vous a tout dit concernant ma situation.
— Oui. Écoutez...
— S’il-vous-plaît, ne dites rien. Je ne veux pas de votre pitié, ni celle de qui que ce soit. Je veux encore moins, un quelconque serment à ce sujet. Ce qui est fait et fait, il faut savoir avancer, ce que j’essaye de faire. Me coupa-t-elle sèchement.
Cette interruption, me désarçonne un moment, avant que la colère ne prenne place dans tout mon être. Mes mains, se crispent sur la rambarde.
Jamais personne n’avait osé me parler de la sorte et encore moins une femme. Mais, en regardant le profil de cette femme que je désire, ma colère laisse place à la compassion. Je souffle et lui répond d’un ton plus autoritaire que je ne le veux :
— À l’avenir, Mademoiselle Burns, ne me coupez plus la parole et aussi, si vous pensez que je ressens de la pitié à votre égard, vous vous trompez lourdement sur moi. J’allais dire avant que vous me coupiez la parole, que vous avez besoin de vous confier. Vous savez, il n’est pas recommandé de garder tout pour soi. C’est mauvais pour la santé et surtout la vôtre. Cette attitude peut vous conduire à de l’angoisse, de l’anxiété, de la peur, du stress mais aussi à un manque d’attention qui conduit généralement à une dépression. J’aimerais que vous arriviez à vous confier et si possible à moi et non à une domestique.
Durant toute mon explication, elle avait la tête baissée et une fois terminé, elle a redressé sa tête. À la vue de son regard ancré au mien, plus de doute possible. La honte s’est emparée d’elle. Ses yeux fuyant les miens, elle me répond de sa voix innocente telle une enfant :
— Je vous demande pardon votre altesse cela ne se reproduira plus.
Au son de sa voix brisée par ses émotions, je comprends que j’ai été trop loin. Je ne veux pas lui faire peur, l’enfermer dans une prison dorée mais surtout, je ne veux pas la priver de sa liberté. J’inspire profondément, afin de reprendre une certaine contenance mais surtout mon calme. Je me positionne face à celle qui hante mes pensées et lui réponds d’une voix plus douce :
— Mademoiselle Burns, je ne voulais pas hausser le ton sur vous, bien au contraire. Ce que je veux dire, c’est que si vous avez besoin d’une oreille attentive, d’une personne de confiance pour vous confier, sur quelque chose d’aussi délicat, je suis là. Je serais toujours présent pour vous.
VOUS LISEZ
Sous le charme du cheikh
Romance- J'ai toujours aimé le désert. Ce paysage captivant et hors du temps, cette étendue de sable à perte de vue. Ici, on ne pense plus à rien, on fait le vide et on se laisse bercer par cette sensation de plénitude. Vous savez, ce que je préfère par-de...