Black Sunshine

On ne peut pas rattraper le temps perdu mais on peut arrêter de le perdre

Je passe une très mauvaise nuit. J'ai cogité pendant deux heures je pense et le réveil a sonné tôt. Tyler a dormi tout de suite car je ne l'ai pas entendu. Moi j'ai tournée dans mon lit. Malgré ce que je lui ai dit hier je cherche à comprendre à savoir. Ça devient ridicule de se tourner autour et de s'insulter en permanence. C'est pas la vie que je voulais ça. Enfin, je me lève enfile un short et descend faire couler le café. J'entends du bruit, Tyler m'a devancé.
- Le café est prêt. Dit-il.
- Merci.
- Les chevaux sont déjà nourris.
- OK. On va faire comme si rien n'était donc ? Je pose la question fatale car il relève la tête immédiatement.
- Pas tout de suite, ce soir. Je t'emmène quelque part.
Quelque part, est ce que j'en ai envie ?
- Je ne vais nulle part avec toi Tyler. Je soupire exaspérée.
- Fait pas ta gamine tu viendras et c'est tout. Sur ce, il met ses boots et sort. Je reste planté là.
Une fois finie je range tout. Tyler est dans la carrière et commence par Rainbow son cheval maintenant.

(PDV Tyler)
Je commence le travail par le balayé dans les écuries. J'ouvre les boxes donnant sur les paddocks pour les chevaux de la famille Clarck et sors les deux poulinière* ainsi que les chevaux de club. Aujourd'hui c'est moi qui ferai le cours. Nora ira faire les courses pendant ce temps. Je me rends ensuite dans l'écurie de Stefan. C'est là que se trouve les chevaux qu'il travaille. Rainbow sort la tête du boxe et hennit en me voyant. J'adore ce cheval. Il est calme ça me détend et en même temps il a son petit caractère.
- Eh grand comment tu vas ? Je prends le licol* et le sort pour le mettre dans le boxe de brossage. Mes affaires sont dans la pièce d'à côté. Je le brosse, le selle, mets mes bottes, ma bombe, son filet et c'est partie ! Une séance de plat pour reprendre s'impose. Nora sort de la maison quand je commence à galoper.

(PDV Nora)
Tout se passe bien. Tyler et moi nous parlons normalement toute la journée et son cours c'est très bien passé. Il m'a dit qu'on partait après mangé. Ce soir c'était pâtes au saumon. J'ai trouvé le seul homme qui aime les pâtes au saumon.
Je monte m'habiller mais je ne sais pas du tout quoi mettre. J'opte pour un pull jaune, un jean noir a trou et mes vans.

Tyler m'attend dans la voiture. Il a mis son habituelle t-shirt blanc qui moule ses abdos à la perfection et... attend qu'est ce que je dis ? Je fais pitié sérieux. Je sors des phrases clichées et nuls. Je parle pour me détendre :
- On va où ?
- Tu verras arrête d'être impatiente tout le temps.
Il rigole.
- C'est pas drôle. Tu me perturbe. Il se tourne vers moi et sourit :
- JE te perturbe.
- Oui... regarde la route. Il rigole encore et j'avoue que je souris malgré moi. On s'arrête à côté d'un abri de bus. Il me prend par la main et m'entraîne dans un chemin. Une fois au bout, il parle enfin :
- On est arrivé. Il se tourne et la vue qui s'offre à nous est magnifique. Los Angles s'étend devant nous dans la nuit. Les couleurs se confondent et on surplombe la ville. Nous nous trouvons derrière les lettres d'HOLLYWOOD.

- C'est magnifique.
- Je viens là quand j'ai besoins de réfléchir. Dit-il.
Je me détache de la vue et me concentre sur lui. Il a l'air fatigué.
Je m'assois sur un banc et lui se pose sur la barrière.
- Et t'as besoins de réfléchir ? J'ai vraiment envie d'y besoins de comprendre ce soir. Il est pommé en faite.
- Ouais je crois. Je te dois des explications, des réponses. Il détourne ses yeux de moi et regarde la vue.
- Pourquoi t'es comme ça ? Il comprend de suite.
- Avec toi ?
- Oui.
- Parce que tu me fais perdre pieds. Tu me vois tel que je suis et ça me fait peur. Parce que j'ai pas envie qu'on voit mes douleurs. Je les ai toujours caché. J'ai toujours sur me sortir des situations délicates mais avec toi j'y arrive pas.
- Parce que je n'ai pas peur. Dis-Je dans un souffle.
- C'est ça. Je suis le plus gros connard de la ville et tu ne bouges pas quand je m'approche. T'oses me provoquer alors que tu sais très bien que je suis sans limite. Tu l'as vu au restaurant.
Il baisse les yeux. Coupable.
- Oui tu m'as bien claqué le dos au passage. J'essaie de détendre l'atmosphère mais je l'enfonce.
- Tu m'attires sans que je le veuille. J'ai joué à essayer de t'oublier hier soir mais j'ai perdu.
- C'est pour ça que t'as sauté sur Call. Je peux me défendre Tyler. Je suis grande. J'ai appris.
- T'es trop grande c'est ça le problème.
Je suis trop grande ? En âge comme en taille il me dépasse.
- J'ai peur de ne pas comprendre là.
- T'es trop autonome. Dans le travail come dans la vie. T'as 15 ans et t'as le corps d'une femme. T'as 15 ans et la maturité d'un sage. 15 ans et le caractère d'une battante.
Je comprends.
- On ne m'a pas laissé le temps de grandir. J'ai dû appendre seule. Ce n'est pas une qualité.
- Je sais mais en attendant même s'il y a des failles comme il y a deux jours, toi t'arrives à avancer en te servant de ton passé alors que moi je stagne et touchant plus le fond chaque jour.
Il me fait de la peine, il n'ose pas me regarder et on dirait un gamin qu'on engueule quand il regarde ses mains en jouant avec ses doigts. Je m'approche de lui. Il est assis sur la barrière et je me cale entre ses jambes. Je lui relève le menton :
- Eh bien si tu veux avancer. Avance. Arrête de regarder derrière toi. Oblige toi à être meilleur. Pourquoi Stephanny ? On sait bien tout les deux qu'elle te garde avec elle.

(PDV Tyler)
Ces mots sont durs sans qu'elle veuille. En trois semaines elle a su me cerner et cerner Steph alors que tout le monde l'adule.
- Parce qu'avant elle allait bien. C'est de ma faute, j'ai donné chance à une histoire où le début n'aurait pas du commencer. Elle est folle. C'est à cause d'elle que je me suis faite virée de mon travail. Elle a dit à tout le monde que je dealais et que je vendais au Haras. Ma mère est femme de ménage depuis l'accident. Le père a Steph est propriétaire de l'hôtel où travaille ma mère. Et elle m'a bien fait comprendre que si j'avais le malheur de partir ma mère ne travaillerai plus. Et ça c'est impensable. Je ne veux pas que ma mère ne souffre.
- Mais tu empathies Tyler. Sa main sur mon menton me donne des frissons.
- Je sais mais pour elle ça va en attendant.
- Pourquoi tu ne lui en parles pas ? A ta mère ?
- Parce que. Je ne veux pas qu'elle prenne pour mes erreurs. J'ai plus que deux ans à tirer. Deux ans et le lycée sera finie. Steph me laissera tranquille pour l'université.
Elle enlève sa main et les pose sur mes jambes. Je sursaute. L'effet qu'elle me fait est dingue. Je plonge mon regard dans le sien. Ses yeux se sont éclaircis. Il sont doux.
- Et tu la laisses te salir ?
- Oui. Dis-Je d'une petite voix. Une larme roule sur sa joue. Elle baisse la tête. A moi de passer ma main sur son menton. Du pouce je sèche sa larme.
- Relève la tête princesse. Ta couronne glisse. Je souris et elle aussi.
Il y'a un mois je criais sur les toits que de toute façon je n'étais pas prêt pour une relation, que ça aurait échoué. Mais maintenant non pas avec elle. Je serai prêt à tout si elle est avec moi.
- Pourquoi tu montes à cheval ? Changement. Je ne m'y attendais pas.
- C'est Rachel qui m'a fait découvrir ce sport. J'avais 8 ans. Je me souviens on montait son poney Velvet. Je l'adorais et quand elle partait en vacance je ne l'avais que pour moi. Après l'accident je me suis réfugié au travail. Je montais 10 à 12 chevaux par jour. Je faisais les quarante boxes, je sortais les trente six chevaux. Je m'occupais de la carrière de l'entretien. Ça me fait penser à autre chose. Ça me calme et ça me pose. Je me concentre sur mon cheval et ça m'emmène ailleurs pour une heure.
- Je vois. Tyler ?
- Oui ? Son regard pétille.
- Je crois que je t'aime. Mon sang ne fait qu'un tour, elle m'entoure la nuque de ses bras. Et se rapproche. Je descends de ma barrière et pose mes mains sur ses hanches en l'attirant vers moi.
- Moi aussi.
- Non tu ne comprends pas. Je faisais l'air de rien mais tu m'attires depuis le début. J'aime tout chez toi, ton caractère, ton physique, ton regard sur moi même s'il est dur. Elle rigole. Ton humour, t'es conneries même si elles sont excessives parfois... j'aime quand t'es sérieux puis que tu rigoles, quand tu te concentres et que tu te déconnectes de tout. J'aime l'effet que t'as sur moi, le fait que mon monde ça soit toi en faite.
Je souris comme un gosse et l'embrasse.