27- De larmes et de pardon

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CHAPITRE 27

CHARLIE

« De larmes et de pardon. »

​​Je me suis réveillée ce matin-là avec les rayons du soleil qui chatouillaient mon visage. Toute cette lumière m'épuisait et n'aidait pas mon esprit à y voir plus clair. Au contraire, j'étais accablée par des réflexions lugubres qui alourdissaient mon cœur. Ma vie m'avait appris que les gens pouvaient se perdre de vue ou même s'oublier. C'était si dur de garder en tête tous les traits du visage de ceux qu'on a aimé. Pourtant, je crois que je ne réussirais pas à occulter dans les coins sombres de mon esprit tous mes souvenirs. Je ne pouvais pas le faire mais pour être honnête je ne voulais pas le faire.
Oublier ce serait tirer un trait sur tous les moments que j'ai passé avec Noah. Lui qui était si énergique, si souriant. Lui qui me poussait à être meilleure un peu plus chaque jour. Ce serait si simple de rester endormie et de ne jamais revivre ces longues journées. Si je faisais cela, Noah ne me le pardonnerait jamais. Tout ce que je pouvais faire c'était profiter d'un sommeil éphémère et si peu réparateur pour ensuite me replonger dans cette réalité cruelle et froide car au pays du rêve, les insouciants sont les rois. Je ne sais pas comment je vais pouvoir dire la vérité à mes parents. Je ne sais pas non plus s'ils pourront me pardonner d'être si proche de celui qui partage son sang avec le faucheur de Noah. J'aimerais tant que pour une fois les choses soient simples.

– Charlie ? la voix de maman me ramène à la réalité.

– Oui, j'arrive !

Je cherche mon téléphone des yeux et je le vois posé sur ma table de nuit. Papa a dû le monter pendant que je dormais. Je le rattrape, active le mode silencieux et le met dans l'une de mes poches. Il est temps d'aller me doucher et de rejoindre mes parents. J'allume la vieille radio que papa a installé dans la salle de bain et un air familier retentit ...

« Nous n'avons plus rien à risquer à part nos vies qu'on laisse de côté »
Ces derniers temps, cette chanson me colle à la peau. Je comprends de plus en plus ce que Noah aimait dans les musiques de Cœur de Pirate bien que je pensais qu'il était trop jeune pour saisir toute la douleur qu'elle mettait dans ses chansons. Je n'arrive pas à reprendre ma vie en main, je me sens tellement seule et perdue sans Noah. Isaac avait réussi à remettre un peu de joie dans ma vie malgré cela j'ai tellement peur.

– Charlie, tu es dans cette douche depuis au moins trente minutes ! On t'attend pour le petit-déjeuner ! crie mon père

– Je sors là !

J'arrête l'eau et me dépêche de m'habiller. Il faut vraiment que j'essaye de masquer toutes ces pensées noires sinon papa et maman vont le ressentir. Je ne veux pas que ce moment se finisse comme le repas d'hier. Je descends rapidement les escaliers et vois la table dressée avec tout ce que j'adore manger.

– Salut ma fille ! On a failli t'attendre, me dit papa avec son petit sourire en coin.

– Bonjour ma chérie ! J'ai préparé tous tes plats préférés ! Tu nous as tellement manqué, j'espère que tu as bien dormi ! dit maman en s'approchant pour me faire un baiser.

– Ça a l'air tellement bon maman ! ça fait du bien d'être de retour. Vous avez bien
dormi ?

– Très bien ! En revanche j'ai cru entendre à plusieurs reprises un bruit dehors. Patrick est allé voir mais rien à signaler. C'était sûrement un animal errant qui tentait de renverser les poubelles. Tu pourrais les rentrer dans le garage après avoir mangé Charlie ?

– Oui maman !

Un animal errant ? Quel genre de créature s'amuserait à faire tomber les poubelles dans ce petit village ? ça fait déjà des années que les renards ne sortent plus de la forêt pas plus que les chats et chiens qui appartiennent aux habitants. Je me fais sûrement du mourons pour rien.

Les étoiles reposent dans tes yeux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant