24- Sentiments d'un soir

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CHAPITRE 24

CHARLIE

« Sentiment d'un soir »

​​Je le regarde s'éloigner sans pouvoir émettre un seul son. Ce revirement d'attitude me laisse stupéfaite. Pourquoi est-il parti si vite ? Les émotions de nos baisers reste à l'intérieur de moi comme une braise qui s'enflamme. Je n'oublie pas son regard qui se pose sur moi, ce regard rempli d'amour qui me fait fondre le cœur. Je fais demi-tour et décide de rentrer dans mon appartement. Je dois appeler Isaac, je dois comprendre pourquoi il a l'air si mal... En ouvrant la porte je tombe nez à nez avec Kathel.

– Oh ! Salut Kathel.

Aucune réaction, elle m'évite et sors de l'appartement.

– Attend, je veux qu'on discute !

– Tu penses pouvoir me donner des ordres Charlie ?

Elle se retourne et me lance un regard dédaigneux.

– J'ai bien compris qu'Isaac te plaisait, mais ça ne te donne aucun droit. Je fais ce que je veux et si cela te déplaît, tant pis pour toi.

– Qu'est ce que ça veut dire ?

Elle ne se donne même pas la peine de répondre et pars. Sans prêter plus d'attention à Kathel, je me concentre sur Isaac et rentre dans l'appartement baigné de musique. Je me pose sur le rebord de la fenêtre et compose son numéro. La musique devient alors un bruit de fond.

– Allo ?

– Isaac, c'est Charlie. Comment tu vas ?

Un silence s'installe à l'autre bout du fil.

– Je ne sais pas ce qu'il y a mais parle moi s'il te plaît. Dis moi ce qu'il se passe. Tout allait si bien ...

– Je suis le frère du gars qui a tué ton frère.

Les mots d'Arthur résonnent dans ma tête. Je ne peux pas te faire ça, Charlie tu mérites mieux.

Ses mots me coupent le souffle. Les souvenirs de ce douloureux accident me retourne l'estomac et les larmes me montent aux yeux. Je respire et tente de reprendre ma respiration afin de finir cette conversation.

– Isaac arrête de te torturer l'esprit. Tu n'étais pas au volant de cette voiture. Tu n'es pas responsable.

– Oui mais j'aurais pû...

– Non Isaac non, dis-je en lui coupant la parole, tu n'aurais rien pu faire. Je t'en prie j'ai tellement souffert à la mort de mon frère, ne viens pas en plus me dire que c'est fini parce que tu culpabilises. Ce n'est pas de ta faute et je t'aime. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Je peux pas accepter de te perdre aussi.

– Je t'aime aussi, tu le sais... Je sais pas si je peux passer au dessus de tout ça.

La colère monte rapidement en moi. C'est lui, qui ne peut pas accepter cette situation ? Que je sache c'est mon frère à moi qui a perdu la vie ! Non, je dois me calmer. Je suis épuisée, je ne veux pas perdre Isaac et mes émotions s'embrouillent. Bordel, qu'est ce que je l'aime. Les mots sont sûrement mal choisis vu les circonstances, mais je l'aime à en mourir, littéralement.

– Isaac.. Je peux comprendre ton désarroi, mais viens à l'appartement on en discutera tranquillement. J'ai besoin de toi, là maintenant. J'ai besoin de tes bras, de tes lèvres. S'il te plaît viens.

– J'arrive.

Je raccroche et mes larmes coulent sur mes joues. Je me sens mal, je ne saurais vraiment dire pourquoi. Est-ce l'accident ou bien les mots d'Isaac ? Peut-être les deux. Je tente de chasser mes pensées et je me dirige vers le congélateur pour prendre une glace à la framboise. Manque de chance, Kathel a pris la dernière. Quelle garce ! D'ailleurs, c'est quoi ce baratin qu'elle m'a sortit toute à l'heure ? Elle veut sûrement parler d'Isaac. Si elle pense avoir la moindre chance avec lui elle se trompe. Une discussion s'impose avec Kathel, qu'elle le veuille ou non. Soudain j'entend Isaac qui sonne à la porte. Je sursaute et cours ouvrir.

– Isaac !

Je lui saute dans les bras sans même réfléchir. Sentir son corps contre le mien est si rassurant, si agréable que je pourrais rester comme ça pour toujours. Je desserre mon étreinte et le regarde. Je plonge mon regard dans le sien et je réalise à quel point le marron de ses yeux est magnifique. Je souris et l'invite à entrer.

– J'ai beaucoup réfléchi Charlie et au fond de moi je sais que tu as raison. Je veux pas être séparer de toi, ma place est auprès de toi. Mais je ne peux m'empêcher de culpabiliser et j'essaie de mettre ça de côté. Quand je te regarde, je sais que tu es la seule femme que j'ai envie de contempler.

Wahou. Cette révélation a beaucoup d'impact sur moi, tellement qu'un sourire béat se colle sur mon visage.

– Oh si tu savais à quel point je suis heureuse que tu dises ça !

J'avance vers lui et je l'embrasse sans réfléchir. Je sais qu'il nous reste beaucoup de choses à accomplir, je sais que je ne suis pas au bout de mes peines et lui non plus. Pour le moment, la seule chose qui compte c'est le bonheur qui m'envahit à chaque fois que je le touche, à chaque fois que ma bouche effleure la sienne. Quoi qu'il se passe, Isaac et moi sommes fait pour être ensemble j'en suis convaincue.

Les étoiles reposent dans tes yeux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant