Les étoiles reposent dans tes yeux.

28- Avec sincérité et espoir

CHAPITRE 28

CHARLIE

« Avec sincérité et espoir. »

Au moment où je prononce ces mots, j'aurais dû m'en vouloir, même me haïr, pourtant, seul un sentiment d'espoir me traverse et m'emplit. Est-ce grâce aux paroles d'Isaac, ou car je me rends enfin compte que j'en arrive à un stade où mon bonheur doit passer au dessus de mes malheurs passés ? Je ne saurais dire. Mais à peine ces mots prononcés que je prends la main d'Isaac sans lui laisser le choix et l'emmène devant chez moi. Une fois devant la porte d'entrée, mon cœur arrive à peine à suivre son propre rythme tant il bat vite. La peur m'envahit, mais l'excitation d'une nouvelle vie s'annonçant la dépasse. J'ai hâte de savoir, mais jamais je ne vais oser rentrer, main dans la main avec Isaac, chez mes parents.

–  Isaac je t'en pris...

–  Je ne sais pas, Charlie...

Je me tourne vers lui et il met ses mains chaudes sur mes épaules, je sens sa chaleur à travers mon t-shirt.

– Oui, mes parents vont tout d'abord penser au passé, mais peut-être sauront-ils faire face à cela, je ne le sais pas. Ils vont peut-être me renier de la famille,dis-je sur une pointe d'humour, mais je m'en fiche car je veux qu'il sache de qui je suis maintenant amoureuse. Je suis fin prête à te présenter à eux, l'es-tu toi ?

Ses yeux trahissent une envie de m'embrasser qu'il réprime. Je suis sincère, ma voix l'exprime de façon flagrante. Il me sourit et hoche la tête:

– Je le suis. Je suis d'accord.

Je le prends dans mes bras, plus pour me donner du courage à moi qu'à lui, je me sens soudain moins certaine de mes précédentes paroles... Mais je pousse finalement la porte.

– Euh.. Maman.. Papa.. J'ai quelqu'un à vous présenter.

Ma mère arrive alors, toute souriante, un torchon et un verre en main. Elle est néanmoins distraite et ne remarque pas tout de suite Isaac.

–  Tu vas mieux ma chérie.., elle presse sa paume contre mon épaule et relève la tête pour continuer, Oh....

Son sourire s'estompe soudainement. Ses yeux deviennent vide, et on dirait qu'elle va lâcher son verre d'étonnement. Mon père arrive.

–  Et alors chérie tu n'accueilles pas c..

Lui aussi reste figé, comme bloqué. Il fixe Isaac, et là je sais, je sais que mes parents le reconnaisse. Mon sang se glace et je devient blême. Que va t- il se passer maintenant?

–  Avant de vous énerver, je veux que vous m'écoutiez, tentai-je de dire pour couper ce silence pesant.

–  Non, Charlie, je ne veux rien entendre pour le moment, me répond mon père, d'une voix sans sentiments.

Il se retourne et s'avance vers la porte du jardin, avant de sortir en la claquant.
Ma mère, toujours immobile, sursaute au bruit sec, avant de rejoindre mon père sans un mot.

–  Reste ici, par pitié ne fais rien de plus que t'asseoir et attendre, je vais leur parler..

Isaac s'assoit sur le fauteuil rembourré couleur auburn et ne bouge plus, tendu, comme je le sais, bien que la peur de ce que vont me dire mes parents m'étreint et m'étrangle. J'ouvre lentement la porte, avant de me faufiler doucement pour apercevoir mes parents s'enlacer.