viii. 𝘓𝘊𝘎 𝘥𝘊𝘶𝘹 𝘀𝘰𝘯𝘵𝘳𝘢𝘵𝘎

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𝐅𝐚𝐫 𝐭𝐨 𝐭𝐡𝐞 𝐞𝐚𝐬𝐭, 𝐨𝐯𝐞𝐫 𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐝 𝐫𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬, 𝐛𝐞𝐲𝐨𝐧𝐝 𝐰𝐨𝐨𝐝𝐥𝐚𝐧𝐝𝐬 𝐚𝐧𝐝 𝐰𝐚𝐬𝐭𝐞𝐥𝐚𝐧𝐝𝐬, 𝐥𝐢𝐞𝐬 𝐚 𝐬𝐢𝐧𝐠𝐥𝐞, 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐭𝐚𝐫𝐲 𝐩𝐞𝐚𝐤. - 𝐓𝐡𝐞 𝐋𝐨𝐧𝐞𝐥𝐲 𝐌𝐨𝐮𝐧𝐭𝐚𝐢𝐧.

Toute la joyeuse troupe était assise avec calme et retenue - dû à la présence de Thorin qui mangeait sa soupe - attendant la fin de ses bouchées

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Toute la joyeuse troupe était assise avec calme et retenue - dû à la présence de Thorin qui mangeait sa soupe - attendant la fin de ses bouchées. Personnellement, tenir tête à Thorin m'avait légèrement remuée en fond de toile. Alors que Gandalf sortait la clef qui menait à Erebor, je me dirigeais vers Bilbo et murmurais :

- Je reviens dans un instant.

- Oh... Mais... Macaria ? Demanda-t-il confu.

Pendant que les Nains étaient fascinés par l'héritage transmis à leur roi, je décidais de me cacher dans le salon, juste le temps de me calmer. J'avais beau faire la fière et tenir une conversation grandiloquente, c'était la première personne avec qui je parlais avec autant d'entrain. À l'hôpital, Louis me disait toujours de rester calme : les flocons tels des globules blancs ou rouges s'activaient et tournaient brutalement dans mes poumons dès qu'une source d'anxiété ou d'hyperactivité me prenait à la gorge. À force de tournoyer, ils se collaient entre eux et bouchaient mes entrées pulmonaires, ce qui entraînait des pertes de connaissances, des endormissements et parfois le coma.

Je me plaçais contre un mur, reprenais ma respiration, regardais le plafond. Les bougies me donnaient l'impression d'un rêve mais si mes flocons étaient là, c'était surtout la réalité.

Si j'avais choisi de partir ici avec ma maladie c'était parce que j'étais elle et elle était moi. Sans les flocons, je serais une fille ordinaire, dans une famille extraordinaire. Jamais l'opportunité de Noir Loukoum m'aurait été présenté. Sans les flocons, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui. Alors ça servait à quoi de les laisser en arrière pour continuer mon aventure ? C'était comme perdre un morceau de moi-même.

Je fermais les yeux et comme le médecin me l'avait appris, je reprenais tranquillement mon souffle en décomptant de vingt à zéro. J'essayais de visualiser les tâches blanches dans mes poumons. La douleur infime se volatilisa alors, délicatement, comme un coup de vent frais. Tremblante, je reprendrais le contrôle de mon corps peu à peu, jusqu'à la perfection. Je passais une main dans mes cheveux auburn. C'était bon. C'était mieux.

Je devais juste apprendre à avoir plus l'habitude d'action. Je devais absolument m'y faire.

Un bruit de cent pas attira mon attention. Bilbo apparu dans l'entrée avec un long parchemin à plusieurs alinéas et précisions. Le Hobbit le lisait scrupuleusement, cherchant les détails.

- Nous en avons aussi un pour dame Macaria. Lança Bofur. Où est-elle d'ailleurs ?

Un murmure parmi les Nains. Je me pressais contre les boiseries, tout se calmait, les flocons reprenaient tranquillement leur sieste. Tout allait bien, je pouvais reprendre mon existence, mon aventure.

NOIR LOUKOUM ━COULEURS THE HOBBIT ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant