NOIR LOUKOUM ━ﾞCOULEURS THE HOBBIT ✔

xxxiv. 𝘞𝘰𝘰𝘥𝘭𝘢𝘯𝘥 𝘙𝘦𝘢𝘭𝘮

L

e royaume de Thranduil défilait sous mes yeux et je ne savais plus quoi penser. C'était tout simplement grandiose. Tout n'était qu'architecture qui mélangeait marbre sombre et végétation domptée à la perfection. Je ne m'en étais pas tout de suite rendue compte, mais je pleurais. C'était silencieux et c'était vrai.

Les gardes en armure d'acier, les fins de rayons de soleil qui rentraient depuis les hauteurs du royaume, tout était d'une beauté qui méritait jamais d'être oubliée.

Un parfum agréable de menthe, de fruits rouges et de soleil sur des feuilles d'érable, flottait dans l'air.

Passer de ma chambre d'hôpital à cacher mes gâteaux à ici, c'était presque impossible et pourtant je venais de le faire. Une douce nostalgie me prit les bras et patina avec la joie qui tout au fond de moi, voulait me faire danser comme une véritable mariée un jour d'été.

La porte colossale se referma dans un bruit sonore et me ramena à la réalité. Malgré tout ce qui me sautait aux yeux, je jettais un coup d'oeil en arrière, priant de tout mon cœur pour qu'après les événements changés, Bilbo ne fut pas dehors. Mais s'il l'était, je ne pouvais pas commencer l'autre partie de mon aventure sans faire sortir la Compagnie.

Ça, j'en faisais une promesse.

En grandes enjambées, le prince du royaume elfique, passa devant nous avec hauteur, sans même nous regarder. Thorin le fusilla du regard. Il ordonna à ses gardes.

  - Descendez les Nains dans les geôles, amenez Ecu-de-Chêne dans la salle d'audience, quant à la Dame, Tauriel, conduisez-là dans l'antichambre, je reviendrais avec la réponse de mon père, ordonna Legolas de tout côté en sindarin.

Ce qui était une bonne chose, personne de la Compagnie ne pouvait le comprendre. Mais ça ne pouvait pas se passer sans remous. Thorin donna un coup de coude dans les genoux d'un soldat en remarquant que j'allais à leur opposé.

  - Non ! cria-t-il. Où l'emmenez-vous ?!

Legolas fronça les sourcils et claqua des doigts et la langue. Deux gardes se saisir les bras du Nain et on le força à descendre les marches. Ça me brisa le cœur. Il était chiant, mais il était aussi mon ami.

  - Ne lui faites pas de mal !

  - S'il se tenait bien, nous n'en serions pas là, gronda le prince dans le vrai, Tauriel.

  - Venez, me lâcha la capitaine.

Lançant un dernier regard à Thorin qui se débattait, je me détournai, la gorge serrée. Je devais être forte. Je savais que ça allais arriver. Je le savais. Je le savais. La tête haute, je disparaissais évitant cette douleur qui me prenait en grippe et je la chassais dans un coin de mon esprit.

Je suivais la magnifique Elfine, aux boucles souples qui balayaient son dos. Elle devait faire une demi-tête de plus que moi, mais ça restait correct.

On traversa des petits couloirs autant dans la pierres, que dans l'écorce. Des ponts étroits, des petits escaliers en colimaçon et finalement, elle ouvrit les double-portes sur une magnifique pièce aux couleurs automnales. Ocre, ambre, brun et coucher de soleil. Fantastique. J'avais des paillettes dans les yeux.

  - Patientez ici, nissë, fit Tauriel avant de partir.

  - Attendez ! m'exclamai-je.

Elle s'arrêta, surprise. Elle était si belle, Je l'avais toujours admiré, petite. Un calme soudain lissa les traits de mon visage et je lui souris le plus sincèrement du monde.

  - Merci.

Elle ne sembla pas comprendre pour quoi je lui disais cela, mais mon regard suffisait et dans une petite risette timide, elle disparue. Je soupirais, émue, avant de me retourner.

J'étais donc dans une salle d'attente qui à première vue, était aussi belle qu'ordinaire, mais ce n'était qu'en fixant les détails que je remarquais sa véritable splendeur. Les bas-reliefs sur la commode, les chandeliers torsadés de pétales qui plongeaient dans le bois, le parquet qui semblait raconter des histoires avec les dessins de ses veines.

Je me penchais vers une chaise. Sur le pied de celle-ci, des créatures étaient sculptées comme des farfadets ou des pixies, qui grimpaient sur des larges feuilles qui semblaient tomber sur le sol. Impressionnant !

Pliée en quatre, à regarder la minutie précise du pied de cette chaise, j'entendis la porte s'ouvrir. Je manquais de me cogner au passage en me relevant en hâte. Je retenais un juron et tombais nez à nez, face à Legolas, qui les mains dans le dos, avait une mine beaucoup plus calme.

  - Dame Macaria, le roi a accepté votre audience, en revanche vous devrez attendre, il doit d'abord interroger le chef de votre Compagnie qui s'avère être Thorin Ecu-de-Chêne.

Il me dévisagea comme si je lui avais encore mentit. Je lui réservais le même plat en réponse.

  - Pardonnez-moi, mais vous ne m'aviez pas posé la question.

Legolas garda un petit rictus pour lui, des plus agréables je devais l'avouer. Il hocha lentement la tête.

  - Oui, bien sûr. Votre loyauté est remarquable, avoua-t-il.

Je rougis quelque peu.

  - Merci et... - hésitais-je un petit instant - je suis navrée de vous avoir parlé de la sorte dans la forêt. Vous êtes un prince après tout et puis vous avez écouté ma requête alors que vous n'étiez pas obligé.

Il accepta mes excuses d'un petit signe de tête apprécié.

  - Bien entendu, Heri. Il n'empêche que même en tant que prince, se faire remonter les bretelles de temps en temps n'est pas un mal.

Je souris, adorable, alors qu'il me salua une dernière fois avant de fermer la porte. Je me tournai vers les battants gravés de fleurs dans l'écorce pâle. Pas n'importe quels battants.

Derrière cette porte blanche et clause, il y avait... Thranduil. Mon Thranduil. Je posais mon front sur le battant, fermais un instant les paupières, si soulagée. Je posais mes paumes à plat, je souriais.

Ce n'était plus des kilomètres qui nous séparaient, c'était rien. C'était juste du bois et quelques pas. Une larme scintilla sur ma joue sale. J'y étais presque. Mon bonheur, à porté de main. Juste là, pétillant aux bouts de mes doigts.

Je devais juste attendre encore un petit peu.

Un tout petit peu.

Puis, épuisée, je me laissais lentement tomber au sol.

Prochain PDV, Thranduil !