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Je volais. Ce qui était parfaitement étrange vu que je n'étais pas muni d'ailes pour voyager avec le ciel. J'étais certes un roi fantastique, mais il ne fallait pas non plus exagérer. Non, mais je n'étais pas étonné non plus (quand le serai-je ?) parce que je savais.
Quoi ? Eh bien, je rêvais. Encore.
Le vent caressait ma magnifique chevelure de soie, un soleil tendre planait sur l'horizon, ce qui me rappelait depuis combien de temps je n'avais pas mis le nez dehors. Hors de mon palais, bien entendu. J'étais sur un aigle géant, j'entendais - autre que le vent - des pleurs.
Avant même de la voir, je savais. Peut-être, ou sûrement parce que j'étais doué d'un don, vu ma fabuleuse personne, ou tout simplement parce que dans l'air il y avait ce parfum familier. Cette sensation à la fois apaisante et dérangeante que j'avais déjà sentis dans d'autres songes.
Oui, je savais.
Au bout de l'aigle, prêt de sa tête, roulée en boule, une silhouette qui sanglotait, la tête dans ses bras, cachée par ses cheveux auburn. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais le cœur qui battait plus fort, qui se serrait contre mes côtes. Depuis combien de temps mon palpitant n'avait pas réagis de la sorte ? Parce que les Valar jouaient.
Ce n'était pas une certitude, mais comment pourrai-je me tromper après tant de suspicion ?
Je regardai aux alentours. Personne. Elle était toute seule. J'avais beau être sur un aigle, au dessus du monde, le vent était à peine sensible sur ma royale cape brillante de pierres précieuses et l'oiseau gigantesque bougeaient à peine.
La beauté des elfes, pardon des rêves.
Je m'approchai donc, sachant déjà que le visage qui allait me faire face allait encore... il était difficile de l'avouer mais me chambouler. Oui. D'abord une danse sur les étoiles, puis une noyade bien trop réelle et maintenant un vol sur un aigle ?
- Vous allez bien ? demandai-je en langage commune.
Le Femme renifla, elle semblait pleurer à chaudes larmes. Vraiment les humains étaient beaucoup trop émotifs. Mais d'un autre côté, j'avais beau garder la tête haute et laisser ma tiare étinceller de diamants j'avais quoi... j'avais de la peine, je pense.
Mais lorsqu'elle releva la tête, ce n'était pas le visage dont je me rappelais distinctement, c'était un masque qui souriait. La peinture formait un rire éblouissant sur le masque rond et blanc. Mais qu'est-ce que...?
Pourquoi un masque qui souriait, alors qu'elle pleurait ? Ce songe devenait de plus en plus complexe.
Comme elle ne répondait pas, je posais une main sur son épaule. Là, la situation changea. Le ciel se teinta de noir, elle se débattu et hurla.
- Ne me touche pas ! Ne me touche pas ! Sale monstre ! Laisse-moi tranquille ! cria-t-elle comme attaquée par des démons intérieurs.
Je fronçais les sourcils. Moi, parfait, un monstre ? Ne se souvenait-elle pas de notre rencontre cette fois ? Ne se souvenait-elle pas que je lui avais sauvé la vie ? Et encore une fois, pourquoi portait-elle un masque ?
