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Charmée par l'idée d'avoir réussi à parler à Elrond pour envoyer un message à Thranduil, en me faisant passer pour une Jade-espionne amatrice, mon bonheur avait effacé les paysages montagneux, les chemins escarpés et les pierres noires qui nous entouraient. Bien sûr, ça c'était avant qu'il pleuve des cordes. Des cordes ? De sacrés sceaux d'eau, la vache !
J'étais trempée jusqu'aux os. L'eau ruisselait sur mes jambes, mon visage, malgré la cape de secours que Thorin m'avait balancé quelques heures auparavant. On voyait rien aux alentours, il faisait nuit comme au fond d'un puit et moi j'avais un robe déchirée. Bon sang à quoi servaient les Elfes, s'ils me passaient pas un K-Way !
Bilbo était devant moi, ruisselant autant que moi. Kili et Fili était derrière-moi. Le chemin qu'on prenait se volatilisa pour finir sur une corniche et un vide absolument horrifiant. Oh mon Dieu ! Je fais pas ça, moi.
- Stop ! je criais par-dessus les rideaux de pluie. On peut pas faire ça c'est trop dangereux ! essayais-je d'atteindre le Roi Déchu avec ma voix.
- On peut encore avancé ! me cria-t-il.
Mais qu'est-ce qu'il ne comprenait pas dans ma phrase ? Stop ou dangereux ? Puis un flash me traversa : moi dans ma chambre d'hôpital en train de paniquer pour la Compagnie devant un combat de géants au milieu d'une tempête. Catastrophe !
- On ne peut pas continuer... murmurai-je paniquée.
- Qu'est-ce que vous dites, Macaria ? lança Bilbo assez fort pour que je l'entende.
Je commençai à paniquer. Mince. J'avais changé les événements, je ne savais plus comment ça allait se passer concrètement mais je devais absolument faire quelque chose. Je m'approchai du Hobbit, sur son front humide ses bouclettes roussâtres collaient sa peau.
- Bilbo c'est... j'ai eu une vision, fis-je avec le souffle le court. Cette montagne est dangereuse.
Ses yeux noisettes se perdirent dans mes nénuphars, paniqués.
- Mais... là, maintenant ? Dangereuse ?
- Oui, dangereuse ! Il faut absolument qu'on rebrousse chemin au moins pour la nuit.
- Mais Thorin... et...
- Je sais, Bilbo, faites-moi confiance je vais réparer ça, dites à tout le monde de se tenir la main, au cas où.
- D'accord... mais au cas où quoi ?
- Je ne sais pas, si la montagne bouge d'elle-même. Je vais aller raisonner notre Grincheux national !
Au moins le groupe ne serait pas séparé s'ils se tenaient tous. Enfin j'espèrai. Aveuglée, je me détournai mais Bilbo me rattrapa par le poignet. Je me retournai et baissai les yeux vers lui.
- Euh... faites attention, ne me faites pas de frayeur, pas encore.
Je souriais, adorable, je prenai sa main entre mes deux paumes et je déposai un baiser sur ses phalanges mouillées. Le Hobbit écarquilla le regard.
