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Tout d'abord, Thorin me coupa la parole comme si mon visage angoissé ne suffisait pas à me laisser l'attention cinq minuscules minutes et que ça allait lui couper un pied. Vous vous souvenez de cette gifle que je voulais lui offrir avant que je ne tombe de cette maudite montagne ? Elle me paume.
- Où est le Hobbit ? clama-t-il en posant un regard de fer sur toute la troupe, essoufflée.
Tout le monde se regarda avant d'hausser les épaules.
- Il n'est pas là, commenta Bofur toujours aussi dramatique mais sans s'inquiéter pour autant.
Si une part d'eux mêmes s'angoissait pour Bilbo, peu le montraient, excepté ce bon vieux Balïn qui avait pour lui seul, toute la compassion de ces Nains réunis. La vache ! Et dire qu'il y avait pas quelques temps j'étais heureuse de les retrouver et maintenant j'avais juste envie de leur arracher leurs énormes barbes à la gomme !
Mes nerfs commencèrent à bouillir. Je fronçais les sourcils et me tournais vers le roi déchu, franchement agacée.
- Il va revenir, tranchai-je.
- Il nous a abandonné et trahi, claqua Thorin en me fusillant du regard comme si c'était une évidence.
Quoi ? Je commençai à en avoir ma claque de son petit air insistant et de son manque de confiance en nous. Parce que ce soit bien clair, Bilbo et moi, à son égard, nous sommes dans le même satané bateau ! Et moi qui pensait qu'il allait s'ouvrir avec le temps...
- Je vous dis qu'il va revenir, laissez lui un peu de temps ! Vous ne savez même pas ce qu'il traverse en ce moment !
- Ah oui ? Et vous, que savez-vous ? Comment ça se fait que Mr. Sacquet ne soit pas là lors d'une attaque de gobelins ?
- Je suis sa Deveniresse, je vous rappelle ! tranchai-je avec de grands mouvements. C'est ce que j'ai signé en bas du petit contrat qui m'a permis de venir avec vous !
- Personne n'a demandé votre présence, au départ, gronda Thorin.
Là, c'était trop. Enveloppée dans son manteau de fourrure, je m'approchai en un pas et le giflai sans regrets. Les nattes sombres de Thorin volèrent autour de son visage. Le slap, claqua contre la cime de la sapinière et fit s'envoler un merle dans le lointain.
Tout les Nains avaient scellés leur lèvres, comme si le temps avait cessé. J'avais les larmes aux yeux. Les gouttes sâlées se mélangeaient à mes cils blancs, mes flocons commençaient à danser sous mon stress de colère.
- Ça suffit ! lançai-je la voix brisée, maintenant vous allez cesser de jouer le petit tyrannique sur son trône et ouvrir vos oreilles !
- Gente dame... essaya Gandalf.
- Non, il doit m'écouter ! sifflais-je.
Le silence continua. Seules les respirations masculines me parvenaient. J'en avais ras-le-bol. Vraiment.
