Chapitre 42

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Avec la sensation que son épaule douloureuse était guérie, Jungkook ouvrit difficilement les yeux. La lumière lui attaqua immédiatement les iris et il dut refermer les paupières avant même d'avoir pu voir où il se trouvait – même s'il se doutait être à l'hôpital.

Il ignorait complètement ce qui s'était passé, tout était flou, et la dernière chose dont il se rappelait, c'était d'une sensation douce contre sa bouche. Taehyung. V. Les bidonvilles. Les exécutions.

Tout lui revint si brusquement en mémoire qu'il en eut un haut le cœur. L'odeur de sang, l'odeur de la mort qui avait flotté pendant de bien trop longues minutes avant qu'on ne lui tire dessus. Cette odeur immonde qui vous prenait à la gorge, comme si elle cherchait à vous étouffer. Jungkook en avait eu la nausée, jamais il n'avait connu l'odeur du crime, c'était la première fois qu'il la sentait.

Et ça n'avait pas été un simple crime, il avait bel et bien assisté à la mise à mort de quatre jeunes gens, dont un, Taemin, qui n'avait pas même dit un mot. Il était, comme tous les autres, resté digne jusqu'au bout. Jungkook l'avait admiré : Taemin en effet était resté droit comme un piquet et, malgré ses yeux humides et son corps crispé, il n'avait montré aucun signe de faiblesse avant, lui aussi, de recevoir une balle dans le front. Bouleversé mais impassible, meurtri mais courageux. Taemin avait été le parfait exemple du héros tragique qui ne pouvait que subir un destin dont il n'avait jamais voulu.

Une fatalité dont il ne pouvait se défaire.

Le corps engourdi, Jungkook tenta une nouvelle fois d'ouvrir les yeux, toujours sans succès. Néanmoins cette fois-ci il repéra une silhouette près de lui, une silhouette qui bougea dès l'instant qu'elle eut remarqué le mouvement du jeune garçon.

« Jungkook, t'es réveillé ? »

Hoseok ?

Jungkook se contenta d'acquiescer lentement, incapable de faire mieux : il était encore un peu endormi et sentait bien qu'il n'avait pas le contrôle de tous ses mouvements. Alors il sentit la présence de son ami tout près de lui. Une main passa dans ses cheveux et alla prendre la sienne avec délicatesse.

« Kook, dit Hoseok, j'ai cru quelques secondes que les agents de l'iBC t'avaient tué, mais ils t'ont tiré une fléchette dans le bras afin de t'endormir immédiatement. Quant à moi, puisque je ne montrais pas de signe d'opposition, ils m'ont simplement arrêté. J'ai demandé à V et Y de ne pas résister, j'avais peur qu'on s'en prenne à eux. Les agents de sécurité ont demandé à Y de se mettre en veille, comme ça ils ont pu le transporter avec toi dans leur fourgonnette, quant à V il a eu beau avoir quelques réticences, il a fini par accepter de les suivre, refusant néanmoins de se mettre en repos.

« Là, poursuivit-il, on est dans une cellule de l'iBC, au sous-sol. Je ne sais pas ce qu'ils comptent faire de nous. V et Y ont été amenés. Tu as dormi une journée et ils ont opéré ton épaule blessée, elle est comme neuve. Aujourd'hui c'est le jour de l'obsolescence programmée, alors j'imagine que cet après-midi, nos androïdes vont redevenir de gentils toutous au service des Kim. »

Jungkook serra légèrement la main de son ami et tenta de parler, lâchant simplement un son qui ressemblait vaguement à une plainte. Hoseok eut un sourire triste et des deux mains il prit celle de son ami.

« T'es encore sous l'effet de ce qu'ils t'ont injecté, dit-il, c'est normal. N'essaie pas de parler. Tu sais, les agents n'ont pas beaucoup apprécié ton baiser passionné avec Taehyung, ça les a vraiment foutu en rogne. J'espère pour toi qu'ils ne t'en tiendront pas rigueur... Tu sais, je suis convaincu que s'ils ne nous ont pas tués, c'était parce qu'on est trop célèbres et influents... enfin, parce que toi tu l'es. Moi je ne sais pas trop. Peut-être le suis-je encore malgré mon oubli. Ils ont dû comprendre que j'avais été enlevé, que je n'avais pas suivi Jimin volontairement à l'origine. »

Obsolescence programmée [KookV]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant