24 : Goodbyes, waffles, and nitroglycerin

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Violette

Quand Zayn et moi retournons finalement à Westlake, il est 8h30 le dimanche matin. On a passé le trajet de bus et le chemin jusqu’à l’école dans un silence complet. Dans le genre silence gênant. J’étais plus mal à l’aise qu’autre chose ; embarrassée d’avoir pensé que Zayn et moi pouvions être amis. Je revois encore son regard froid et j’entends encore ses paroles. La nuit dernière ne voulait rien dire. Je suis gênée parce que, pour moi, ça veut dire quelque chose. Mais je crois que tout est de ma faute. Je m’attendais à trop, et finalement, je suis déçue. Je veux dire, je ne m’attendais pas non plus à ce que Zayn et moi devenions les meilleurs amis au monde après cette nuit, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer qu’on aurait pu être quelque chose. Mais apparemment non.

Et de toute façon, pourquoi je devrais m’en faire ? Je n’ai pas besoin de lui dans ma vie ; je n’ai pas besoin de gens comme ça. J’ai Liam maintenant, c’est tout ce qui compte. Liam est exactement ce dont j’ai besoin dans ma vie. Pourquoi se concentrer sur les choses que je ne peux pas avoir alors que j’ai déjà des choses absolument parfaites ?

Zayn et moi évitons tous les deux le bureau des surveillants, en nous lançant un regard comme pour dire Alors, tu ne vas pas là-dedans ?

Nous ignorons chacun l’autre et marchons vers les dortoirs. Je devrais aller au dortoir de Liam, mais il n’est surement pas encore réveillé et je ne veux pas le déranger. Alors Zayn et moi nous tournons chacun de notre côté ; lui va vers les chambres des garçons et moi vers celles des filles. Je veux lui dire quelque chose, mais je ne sais pas quoi. C’est juste tellement bizarre de laisser l’autre comme ça, je veux dire, après cette nuit-

Je m’arrête. La nuit dernière ne voulait rien dire Violette, je me dis. Tu dois te rappeler ça. J’ignore la douleur sourde dans ma poitrine et ouvre la porte du dortoir des filles. Avant de me glisser à l’intérieur, je me retourne et jette un coup d’œil à Zayn, qui semble s’être arrêté lui aussi devant la porte.

Une image de Zayn et moi en train de faire du vélo dans le magasin en riant follement la nuit dernière envahit ma tête et j’essaye de l’oublier. C’était stupide. Je n’ai jamais fait ça. Je suis juste restée dans mon coin lecture que je n’ai jamais quitté. Parce que maintenant, c’est juste embarrassant. C’est tout ce que je ressens. J’éloigne tous ces sentiments et me rappelle que « La nuit dernière ne voulait rien dire. »Et ça fait mal, même si ça ne devrait pas. Et donc j’essaie de l’ignorer ; j’essaie de tout ignorer. Y compris la nuit dernière. Ça n’est pas arrivé. Zayn est un con, il l’a toujours été, et il sera toujours le même. Comment ai-je pu penser autre chose ? Je veux dire, qu’est-ce qui m’a fait apprécier Zayn ?

« Eh bien, salut. » Je dis doucement, et c’est le genre d’adieu qui ne sera jamais dit à nouveau, celui que tu dis à de vieux amis, ceux que tu ne verras plus jamais, ou à des personnes mourantes. Il rend mes membres douloureux mais j’ignore ça. J’ignore tout.

Zayn me regarde et il se mord la lèvre comme s’il réfléchit à une réponse. Et je dois admettre que je suis un peu excitée de savoir ce qu’il va dire, parce qu’il y a peut-être quand même quelque chose. Et cette pensée me donne un peu d’espoir. Je lui souris, pour lui montrer que tout est ok. Tout va bien. Mais ensuite, il se tourne, ouvre la porte et la claque derrière lui, me laissant seule.

Pendant une ou deux minutes, je reste juste là, en regardant l’endroit où Zayn se tenait. Et je ne peux pas m’empêcher d’être bouleversée. Parce que putain, je l’ai appréciée. Parce que cette nuit a allumé une lumière en lui et c’était bien ; j’ai aimé ça. Je l’ai aimé lui. Il était drôle, gentil, attentionné. Où est-ce que ce Zayn est passé ? Je commence à me demander s’il a au moins vraiment existé.

When Worlds Collide - VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant