28 : Phone calls, news, and dynamite

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Violette

C’était la dernière semaine avant les vacances. Tout le monde était excité, tout le monde allait rentrer à la maison. Et c’est le plus grand souhait que tout le monde a. Mais moi ? Je ne peux pas rentrer à la maison. Et je ne veux pas. Et c’est un peu bizarre, parce que je préfère rester à l’école, seule, plutôt que de rentrer à la maison. Mais de toute façon je suis toujours seule.

Je n’ai toujours pas dit à mes parents que je restais à l’école pendant les vacances. Je ne veux même pas penser à comment ils vont réagir. J’admets que je me sens un peu mal pour ma mère. Elle m’appelle toujours pour me dire que je lui manque. Et parfois, elle me manque aussi. C’est dur de vivre dans une grande maison quand personne d’autres n’y vit. J’ai grandi avec des majordomes et des femmes de ménages et des chefs et des portiers, mais jamais avec un père. Jamais.

Je tape mes doigts sur le comptoir, en essayant de retarder le plus possible cet appel. Finalement, je me convaincs de le faire. Je tape le numéro de ma maison et m’adosse contre le mur en attendant que quelqu’un décroche. Environ six sonneries plus tard, la réceptionniste le fait.

« Smith Country Club bonjour. Vous parlez à Anne. Comment puis-je vous aider ? »

Je soupire. C’est ridicule. A chaque fois que je veux appeler ma mère, je dois passer par plusieurs personnes avant d’avoir éventuellement un rendez-vous. « Euh, bonjour. C’est Violette. »

« Violette ? »

« Smith. La fille d’Isabelle et de Derek ? Les propriétaires de cet endroit ? »

« Oh Violette ! Comment vas-tu ma chérie ? Comment ça va à Westlake ? »

J’essaie de remuer mon cerveau pour savoir qui est Anne, mais rien ne me vient. « Hum, très bien. Ecoutez, je peux juste parler à Maman ? »

« Bien sûr ma chérie. Je te mets en ligne tout de suite. C’était bien d’entendre ta voix mon ange. Bye ! » La ligne coupe alors que je bascule sur une autre, qui commence à sonner.

Deux sonneries plus tard, maman décroche.

« Violette ! » Elle s’exclame. « Oh, ma chérie. Comme tu vas ? Je pensais justement à toi ! Tu me manques tellement. Tout va bien ? »

Je l’imagine assise dans sa chambre, dans une robe noire avec un collier de perles autour du cou, ses cheveux en chignon. Elle est toujours habillée pareil, élégante et fraiche. Contrairement à mon père. C’est un miracle qu’ils soient restés ensemble.

« Salut maman. » Je soupire en remarquant que je ne fais que retarder le moment. « Tu me manques aussi. Tout va bien. Je voulais juste te parler. »

« Oh, chérie. Je suis tout à toi. Les autres peuvent attendre. »

Je souris. « Comment vont les affaires ? »

« Très bien ! On est toujours très occupé à cette période de l’année ; je pense que c’est à cause du temps. On a eu quelques nouveaux clients et tout va bien. Mais assez parler de moi et de mon ennuyante vieille vie, parle-moi de toi, mon cœur. »

« Il n’y a pas grand-chose à dire. » Je réponds honnêtement.

« Comment va Liam ? Ses parents sont ici en plus. »

Je rougis un peu en entendant son nom, sûrement parce que nos parents ne savent pas qu’on sort ensemble. « Il va bien. »

« Est-ce qu’il fréquente encore cette jeune fille ? » demande Maman. « Zut, j’ai oublié son nom. Elle était vraiment très jolie. »

When Worlds Collide - VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant