Trois

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Toutes mes excuses pour les quelques jours de retard, je suis assez occupée en ce moment (les raisons sont expliquées sur mon profil). Bonne lecture ♥

Assise sur l'une des chaises hautes d'un des plans de travail, je m'octroie un dessert avant le dîner sous la surveillance bienveillante de Madame Millet. Debout derrière ses fourneaux, elle me jette un regard alors que je me saisis de ma première bouchée d'une crêpe encore bien chaude et saupoudrée de cassonade. Un bruit de délectation fait vibrer ma gorge tandis que ma crêpe disparaît en quelques instants. Le ventre apaisé et le cœur réchauffé, je lance un large sourire à la cuisinière qui, comprenant le message, ne met pas bien longtemps à m'en resservir.

— Je pense avoir compris votre compliment, mademoiselle, vous n'êtes pas obligée de passer par les actes pour me prouver à quel point vous aimez mes crêpes, dit-elle, très amusée.

— Vous avez peur que je vienne élire domicile dans votre cuisine ? questionné-je sur le ton de la plaisanterie.

— Dois-je l'être ?

— Absolument ! Je suivrais ces crêpes n'importe où et, comme c'est vous qui les faites, c'est donc vous que je dois suivre.

— Au moins, Aiden vous retrouvera facilement. Je passe le plus clair de mon temps ici, dans ce palais.

— Vous devez tellement bien connaître les environs. Les couloirs, les nombreuses salles.

— Je ne me permets pas d'en faire la visite tous les jours, car ce n'est pas ici que je vis, mais il est évident qu'après toutes ces années de service, je connais une grande partie des lieux.

— Vous avez mis combien de temps à vous habituer ? À vous repérer ? À ne plus vous perdre ?

— Oh, je dirai quelques mois, mademoiselle.

— J'ai donc une certaine marge de manœuvre avant de me sentir totalement bête.

— Vous n'êtes là que depuis deux semaines, me réconforte-t-elle. Ne soyez pas trop dur envers vous-même. Vous savez, certaines personnes sont là depuis des années et seraient incapables de trouver le chemin jusqu'au jardin.

D'un geste discret du doigt, madame Millet m'indique l'un des hommes occupés à préparer des macarons. Je laisse un rire s'échapper d'entre mes lèvres avant de reprendre une fourchette de ma délicieuse assiette. J'ai encore plus la sensation qu'elle est un peu la matriarche de ces environs. Elle connaît des détails sur ses employés et sans doute plein d'autres choses.

— Je risque de ne plus dîner si j'en mange une de plus, mais... J'ai du mal de résister à votre cuisine.

— À ma cuisine ou à mes pâtisseries ?

— Eh bien, je ne me suis pas encore plaint de vos repas, donc de votre cuisine.

— Aimez-vous manger de tout ? me questionne-t-elle avec curiosité.

— Euh... Je n'en sais trop rien. Disons que la diversité des plats dans... dans ma vie d'avant était plutôt standard, très basique. J'ignore si je supporte les épices par exemple. Mais sinon, je n'ai jamais fait la difficile. Disons que je n'avais pas le choix ou j'étais engueulée. À bien y réfléchir, je pense juste que je n'aime pas le thon. Je découvrirai sûrement d'autres aliments avec vous, on verra bien.

— Et, est-ce que vous avez un plat préféré ? Tous les premiers mercredis du mois, je cuisine le plat préféré de chacun des membres de la famille.

— Non, pas vraiment... Enfin, je dirai bien la pizza, mais comme ma connaissance culinaire est assez réduite, il est possible que je change d'avis en découvrant vos petits plats.

Nos Années Volées ▬ Tome ✯✯ ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant