Désolée pour l'attente, mais avec l'accident de ma mère, je n'avais plus trop le temps ni même l'envie d'écrire. Heureusement, ça va un peu mieux. Bonne lecture ♥
À l'inverse du samedi, la journée du dimanche a été longue. Excessivement longue. L'angoisse de cette rentrée scolaire si particulière a dû jouer sur ma perception du temps. Ça et les nombreux scénarios qui se sont joués dans mon esprit. Beaucoup de choses pourraient mal se passer demain. Entre une crise d'angoisse qui pourrait resurgir à cause des photographes et journalistes, des regards curieux des élèves qui me disséqueront, du trajet en compagnie de mon frère. C'est la première situation en haut de ma liste, chronologiquement parlant. J'espère pouvoir régler ce premier problème durant l'aller... Si je n'ai pas le courage, j'ai également le chemin du retour, mais je ne préfère pas compter là dessus : je sais que je serais trop fatiguée de ma journée pour avoir une conversation sereine avec lui. Je sais que s'il ne m'écoute pas, s'il me répond sèchement, je risque de partir au quart de tour. Non. Je dois m'occuper de ça dès demain matin, c'est le meilleur moment et le meilleur endroit pour le faire.
Je me retourne, ce que j'ai déjà fait une bonne centaine de fois depuis que je suis entrée dans mon lit, il y a au moins deux heures de cela. Il doit être passé vingt-trois heures, peut-être est-il déjà minuit. Je dois me lever dans six ou sept heures et je risque d'être d'une humeur massacrante si je ne trouve pas le sommeil très rapidement. Le manque de sommeil combiné au stress intense de cette situation encore surréaliste pourrait être difficile à gérer, surtout durant huit longues heures de cours, de nombreuses rencontres, de nouveautés, d'obstacles, d'espoir. Le mien, mais aussi celui de mes parents, des membres de famille. Nous espérons tous que cela se passe du mieux possible. Mais est-ce seulement réaliste ?
J'ai tenté la musique, la méditation, le comptage de mouton. J'ai même essayé de me fatiguer en tentant quelques abdos, mais l'essoufflement de l'effort physique n'a pas suffi à me faire tomber de sommeil. J'ai donc attendu et j'ai fini par m'endormir, bien après minuit.
Le réveil, comme attendu, pique, tout comme mes yeux. J'ai dû mal à me redresser, à quitter la chaleur réconfortante de la couette. Une fois que j'aurais mis un pied à terre, la journée commencera réellement. Alors, j'essaie de m'accorder quelques minutes avant d'y parvenir, mais je suis rapidement envahie par de nombreux doutes et une avalanche de questions. La sérénité du réveil s'est évaporée bien vite.
Je soupire avant de délaisser à contrecœur mon refuge et de filer dans ma salle de bain privé. J'ai encore du mal à discerner les alentours, les paupières mi-closes, mais la première chose que j'aperçois est mon uniforme, pliée soigneusement sur l'une des commodes. Un ensemble composé d'un pantalon noir, d'une chemise blanche, d'un blazer bordeaux avec l'écusson de l'école sur le devant, côté cœur. J'aurais pu opter pour une jupe, mais vu le temps hivernal, je ne veux pas risquer de tomber malade, bas en laine ou pas. J'avais aussi le choix de porter une cravate, j'ai encore une fois décliné. J'ai autre chose à faire le matin que de nouer ma cravate, j'ai besoin de ce temps pour m'occuper de mes cheveux par exemple.
C'est d'ailleurs ce que j'entreprends de faire sans arriver à un résultat qui me satisfait. Il faudrait que je pense à aller chez le coiffeur... ou, plutôt, que le coiffeur vienne à moi. Ce n'est plus quelque chose que je peux faire comme une personne normale. Mon esprit m'amène d'ailleurs au shopping, une autre activité qui me paraît bien inaccessible dans sa forme courante. J'ai l'impression que tout viendra à moi, dans ce palais. C'est aussi pour ça que je tiens au lycée, même si je déteste toujours les mathématiques. J'ai besoin d'avoir un autre endroit dans lequel je peux me rendre plutôt que d'être prisonnière de ces hauts murs et de me sentir épiée par ces centaines de regards, réels ou accrochés au mur. C'est aussi ce que je devrais expérimenter, une fois à l'extérieur, mais rester cloitré n'est pas une vie. Je dois apprendre à m'approprier celle qui est désormais mienne.
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Nos Années Volées ▬ Tome ✯✯ ©
Teen FictionLe monde entier est désormais au courant que la Princesse Adélaïde a été retrouvée, seize ans après avoir été enlevée. Encore sous le choc de ces dernières semaines, la jeune fille va devoir passer ses premières fêtes de fin d'années avec sa véritab...