𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 ↠ 𝑙𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑛𝑖𝑙𝑠𝑒𝑛

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                  DE GRANDS COUPS toqués à la porte tâchèrent de me réveiller en sursaut. Je levai les yeux vers mon réveil, l'esprit encore brumeux. Il était huit heures et huit minutes. Je poussai un juron avant de me lever, maudissant la personne qui osait venir me réveiller un jour de repos. Quand j'ouvris la porte de mon appartement, je sentis des bras venir s'enrouler autour de mes jambes nues et un petit corps se coller contre celles-ci.

Une voix criarde prononça mon prénom, me perçant les tympans. Je me penchai vers la petite fille à la peau caramel qui s'agrippait à moi avant de la hisser dans mes bras avec automatisme. Devant moi se tenait Malia, sa mère et accessoirement ma meilleure amie, habillée, pomponnée et fraîche comme une fleur de printemps. Sa beauté matinale faisait mal aux yeux. Son sourire s'évanouit quand elle observa mes cheveux emmêlés, mes yeux à moitié fermés et mon pyjama tout froissé.

« Oh, fit Malia. Tu as oublié. »

Qu'est-ce que j'avais encore oublié ? Je la regardais avec des yeux de merlan frit. Elle émit un petit rire avant de nous pousser, sa fille et moi, vers le salon et de fermer la porte d'entrée derrière elle.

« On avait prévu d'aller au musée, aujourd'hui, me rappela-t-elle. T'as l'air patraque. Tu t'es pris une cuite hier soir ou quoi ?

— Maman, c'est quoi une cuite ? interrogea Hazel.

— Chut Hazel, n'écoute pas Maman, elle dit des bêtises, répondis-je à sa place en posant mes lèvres sur son front. »

Je la déposai sur mon canapé avant d'allumer la télé et de trouver une chaîne pour enfants. Je me tournai ensuite vers Malia qui mettait en route la cafetière. Bonne idée, une tasse bien chaude me ferait le plus grand bien. Elle avait toujours été comme ça avec moi, avec tout le monde à vrai dire. Gentille, aimable et serviable.

Fille d'un sorcier et d'une Non-Maj, cette Afro-Américaine était la première personne non magique avec qui je m'étais liée d'amitié à mon arrivée à New York. Son mari, Gustaf Nilsen, était un sorcier suédois qui tenait une librairie magique à Manhattan. Leur petite-fille avait trois ans et je devenais sa baby-sitter attitrée lorsque ses parents avaient besoin de repos. On s'entendait merveilleusement bien et on faisait souvent les quatre cents coups ensemble.

« Je suis désolée, m'excusai-je. J'avais complètement oublié. Et je n'ai pas bu hier soir si tu veux savoir. J'ai juste dîné avec... hum, une ancienne connaissance ?

— Un amant dont je ne connaîtrais pas l'existence ? s'étonna-t-elle. »

Je levai les yeux au ciel avec agacement.

« Alors ça, même pas en rêve, me défendis-je en me ruant dans ma chambre. »

J'enlevai mon haut que je balançai sur le lit avant de me rendre dans la salle de bain pour faire chauffer l'eau de la douche. Tandis que je brossais rapidement mes cheveux courts pour les ramener en un chignon bancal, Malia passa la tête par l'entrebâillement de la porte.

« C'était qui alors ?

— Ron Weasley, un ancien camarade de Poudlard, avouai-je. »

Je retirai mon short tandis qu'un silence de mort s'emparait de la pièce.

« Quoi ??!! s'exclama Malia. »

Je savais de qui sa fille tenait cette voix haute perchée.

« J'ai dû mal entendre, tu peux répéter ?

— Ron Weasley, marmonnai-je en entrant dans la douche. T'as bien entendu.

— Wow. »

Malia n'était peut-être pas une sorcière, mais elle avait grandi en connaissant l'existence des sorciers et elle savait pas mal de choses sur la magie. Être mariée avec un sorcier n'avait pas atténué sa curiosité naturelle et sa passion pour tout ce qui paraissait fantastique et impossible. Je l'entendais souvent prier pour que sa fille ait hérité des capacités magiques de son père. Mais pour le moment, Hazel n'avait jamais démontré d'aptitudes à la magie et sa mère ne perdait pas l'espoir que son bébé pourrait un jour se servir d'une baguette et lancer des sorts à tout va.

« Wow, répéta-t-elle comme si elle était à court de commentaires. T'étais pas censée détester ce type et son meilleur pote binoclard ? »

J'émis un petit rire devant son franc-parler avant de déposer le savon sur la petite étagère et de frictionner mon corps. L'odeur de vanille emplit mes narines.

« Si, approuvai-je avec amusement. Mais il est arrivé à me faire dîner chez Raj. »

Un air de compréhension s'installa sur son visage.

« L'appel de la nourriture indienne, comprit-elle.

— Oui... Il en faut peu pour me soudoyer. »

Je lui jetai un coup d'œil et grimaçai en voyant qu'elle avait les yeux rivés sur mon postérieur. Il n'y avait aucune gêne entre nous parce que nous avions partagé un appartement à Brooklyn pendant plusieurs mois. Juste avant qu'elle ne se marie avec Gustaf et qu'elle ne tombe enceinte. Je me souvenais de cette époque comme l'une des plus mouvementées de ma vie. Nous sortions souvent et étions toujours coincées ensemble. Alors je ne comptais plus le nombre de fois où elle m'avait vue à poil ou dans un sale état.

« Au lieu de m'observer, sors de là et va surveiller ta fille ! m'exclamai-je, soudain pudique.

— Mais... T'as un cul d'enfer...

— Je sais, tu me le dis à chaque fois, lui fis-je remarquer. Espèce de perverse. »

Elle explosa de rire avant de sortir de ma salle de bains pour voir si Hazel n'avait pas trouvé le moyen de faire des bêtises.

« Mistinguett vient t'apporter Le Fantôme de New York, chantonna-t-elle. »

Il s'agissait du quotidien des sorciers américain. Ma chouette (ladite Mistinguett) m'en ramenait un exemplaire tous les jours, parfois accompagné du Métamorphose Aujourd'hui ou de La Voix des Sorciers. Ça me permettait de rester au courant de l'actualité du monde magique.

« Ouvre-lui et donne-lui à manger, s'il te plaît, lançai-je.

- Ahhh, y a ton Weasley en première page ! s'exclama Malia.

- Alors, brûle-le, ne pus-je m'empêcher de répondre. »

Je souris en entendant son rire cristallin faire écho à ma remarque.

Cinq minutes plus tard, j'avais enfilé un jean sombre, un débardeur et un pull en laine blanc. Je posai un peu de rouge carmin sur mes lèvres avant de retourner au salon pour mettre mes petites bottines. Malia en profita pour déposer une tasse de café sur la petite table devant moi.

« Et qu'est-ce que t'as dit le rouquin ? s'enquit-elle. Est-ce qu'il a parlé de... ton accident ? »

Je cherchai dans mes souvenirs de quoi nous avions bien pu discuter.

« On a évité les sujets personnels, répondis-je. Je ne sais pas s'il sait pour mon problème de magie. Probablement. Tous les médias d'Angleterre ont parlé de moi dans leurs foutus journaux. »

Il faut que vous sachiez un détail me concernant : je ne suis plus à proprement dire ce qu'on pourrait appeler une sorcière. Parce qu'en réalité, plus aucune once de magie ne parcourt mes veines. 


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NDA : vous venez de rencontrer malia et hazel, deux personnes très importantes pour pansy

notre serpentard n'est pas si associable et renfermée qu'elle pourrait en avoir l'air

elle a même sa petite famille à new york

à votre avis, qu'est-ce qu'il lui est arrivé pour qu'elle n'ait plus de magie en elle ? réponse dans le prochain chapitre ;)

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant