𝑐𝑖𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒-𝑠𝑒𝑝𝑡↠ 𝑣𝑖𝑣𝑒 𝑙𝑒 𝑛𝑜𝑛-𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛𝑡𝑖𝑠𝑚𝑒

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              LORSQUE JE QUITTAI la réunion, ce fut comme un soulagement. L'objectif que nous nous étions fixé avec Santiago, Tim et Quincy avait été atteint : l'équipe du Mediator s'agrandissait. Le vampire décida de rester cette nuit à la Maison des Loups pour s'entretenir avec Colt et Rowan et leur donner plus d'explication sur son rôle d'agent double. Cela faisait des années qu'il les avait recueillis et il sentait qu'il leur devait la vérité.

Je décidai de les laisser entre eux, préférant retourner chez moi. Mes futurs collaborateurs avaient accepté de nous retrouver le lendemain, cette fois-ci chez Santiago afin de commencer la traque aux loups-garous. Il valait mieux que ces derniers se tiennent à carreau. Ils ne se doutaient pas une seconde de ce qui les attendait.

Sur les quais du métro, je laissai mes pensées dévier et revenir inexorablement à un géant roux. Je n'avais jamais été très bonne pour surmonter les chagrins d'amour. J'avais toujours l'impression que je ne m'en remettrais jamais. Je savais que c'était faux, mais mon cœur ne pensait pas pareil. Quand Theodore et moi nous étions quittés, j'avais bien cru mourir de tristesse. À cet instant, je ne ressentais rien d'autre qu'une douleur aigüe dans la poitrine, comme anesthésiée de tout.

« Tu avais dit que tu arrêterais. »

Cette voix... Je me retournai doucement, croyant l'avoir rêvée.

Ces yeux bleu ciel, ces taches de rousseurs et ces cheveux roux. Ron Weasley se tenait devant moi, vêtu comme un Non-Maj' lambda. Les manches de sa chemise noire étaient remontées sur ses avant-bras, dévoilant ses cicatrises et ses tatouages. Comment pouvait-on être aussi renversant ?

« Qu'est-ce que je devais arrêter ?

— Les ballades dans les Bas-Fonds avec l'apparence de Storm. »

Ma main trouva le médaillon afin de le retirer doucement. Son regard pétilla.

« Je n'ai jamais donné de date précise, contrai-je. »

Il ne répondit pas, continuant à m'observer de haut en bas.

« Je t'ai toujours préféré en brune, murmura-t-il.

— J'en connais qui ne sont pas du même avis, ne pus-je me retenir de dire en pensant au commentaire de Jack un peu plus tôt dans la soirée. »

Mais est-ce que son opinion avait réellement de l'importance ? À la simple vue de Ronald, mon cœur avait entamé une danse endiablée. Un seul regard et toutes les émotions revenaient en un torrent de sensation. Comme j'avais envie de le prendre dans mes bras. J'avais trop peur qu'il disparaisse et que je me rende compte qu'il n'était qu'un mirage.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Je pensais que tu étais tranquillement en train de traquer les méchants à Londres et que tu avais rendu ton poste au MACUSA.

— C'était le plan, en effet, acquiesça-t-il. Puis tu es repartie sans un mot avant que je puisse te dire au revoir et je crois que pas mal de choses ont remué en moi.

— Tu m'en veux ? demandai-je surprise. »

J'avais senti de l'animosité dans sa phrase. Encore une fois, il garda le silence et ça me mit en colère.

« Tu ne répondais pas à mes hiboux et tu as été absent pendant des jours ! accusai-je en fronçant les sourcils. Comment pouvais-je te trouver pour te dire au revoir ?! Que faisais-tu quand le procès s'est terminé ?

— Je préparais ma démission, fit-il simplement.

— Merci, Einstein, j'avais bien compris que tu quitterais le MACUSA un jour au l'autre, répliquai-je. Tu ne savais pas comment mettre fin à notre relation face à face ? »

Désormais, c'était lui qui tremblait de fureur.

« Arrête, Pansy, intima-t-il froidement. D'un, je préparais ma démission à mon poste au Ministère de la Magie et de deux, je n'ai aucunement envie de rompre avec toi.

— Quoi ? Tu quittes le Royaume-Uni ?

— Oui.

— Mais... tes amis, Harry, Hermione... ton travail et ta famille ? »

Je ne comprenais plus rien. La personne remplaçant Ron au poste de Chef des Aurors avait déjà pris ses fonctions. Il n'avait plus aucune raison de revenir sur New York. Il ne pouvait pas revenir juste pour une petite-copine à l'autre bout de l'Océan. Et si... si j'étais bien plus que ça pour lui ?

« Sam et Harry m'ont recommandé au poste de directeur du Bureau international de la Défense Magique et j'ai accepté. »

J'ouvris la bouche, mais aucun mot n'en sortit. La grande organisation internationale sorcière avait donc un nouveau leader. Nous avions pu travailler avec elle lors du procès de Johannes Martin. Un tel poste n'était pas rien et il avait de quoi être fier de cette nomination.

« Tu... Le bureau est à New York, me souvins-je.

— Exact. »

Ce qui signifiait que Ronald revenait définitivement vivre aux États-Unis.

« Pendant le procès, j'ai repensé à ce que tu m'as dit juste avant l'explosion. Tu t'en souviens ? souffla-t-il. »

Oh que oui, je m'en souvenais. Je lui avais offert mon cœur sur un plateau d'argent. Quelle cucul la praline je faisais. Je détournai le regard. Ça ne servait à rien de nier les faits.

« On dit beaucoup de sottises quand on s'apprête à mourir, fis-je.

— Au contraire, je pense qu'on avoue souvent les choses les plus vraies et sincères lorsqu'on croit que c'est la fin, contra-t-il. »

Je sentis le jeune homme s'approcher de moi et passer une main dans mon dos. En relevant la tête, je fus comme hypnotisée par son regard.

« Merci, Pansy, murmura-t-il.

— Pour quoi ?

— Pour nous avoir tous les deux sauvés en m'aimant de tout ton cœur. S'il te plaît, laisse-moi être digne de toi. »

Je finis par rompre les derniers centimètres de distance pour poser mes lèvres sur les siennes. Sans lui laisser le temps de répondre à mon baiser, je retirai aussitôt ma bouche de son emprise.

« Tu es déjà digne de moi, répondis-je.

— J'entretiens une relation amoureuse avec le Mediator, ce n'est pas une tâche aisée, commenta-t-il avec amusement.

— Tu devrais t'en sortir. Est-ce que tu comptes me dire que tu m'aimes aussi ? »

Il haussa un sourcil amusé.

« Est-ce que c'est ce que tu attends de moi ?

— Du tout, mais c'est ce qu'ils disent tous dans les films à l'eau de rose, expliquai-je. Les retrouvailles dans un lieu clé de l'histoire, le retour du héros pour retrouver sa bien-aimée... On atteint un score de clichés impressionnants-là. Ça serait d'une niaiserie à vomir. Alors, ne dis rien, je sais déjà que tu m'aimes, Weasley. »

Il ne put s'empêcher de rire doucement.

« Quelle arrogance, Parkinson... »

Et il m'embrassa, confirmant implicitement mes propos. 

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant