𝑞𝑢𝑎𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒-ℎ𝑢𝑖𝑡 ↠ 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑒

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                 JE M'ETAIS TELLEMENT bien apprêtée pour cette maudite conférence de presse que Santiago eut un petit sourire malicieux en posant les yeux sur moi.

« Tu veux les envouter avec ton charme incontesté ? lança-t-il avec amusement.

— Non, je veux leur faire regretter leur médisance à la con, corrigeai-je. »

Tim pouffa. Il portait une longue cape noire et des mitaines en cuir, affichant clairement ses piercings et son style décalé. J'adorais. Santiago et Quincy étaient, comme à leur habitude, tirés à quatre épingles. Le vampire me tendit mon chapeau pointu de sorcière. Je l'avais emmené au cas où, mais avais hésité à le mettre. Finalement, j'optai pour le poser délicatement sur mes cheveux. Cela faisait un moment que je ne m'étais pas vêtue à la mode sorcière. C'était étrange, mais ça avait au moins le mérite de passer un message clair à mes opposants du jour : ne venez pas faire chier le Mediator du Congrès Magique des États-Unis.

« Potter est-là, déclara Quincy en jetant un œil dans le salon. Il est temps d'y aller. »

Harry était vêtu de ses habits officiels d'Auror. Il m'offrit un sourire d'encouragement auquel j'eus du mal à répondre. Le stress m'empêchait d'être bien agréable avec autrui. Aucun signe de vie de Ron. Sa tête rousse aurait sûrement pu me dérider un peu. Tant pis, pour le moment, il fallait que je fasse sans.

Potter nous fit transplaner dans une salle attenante à celle où allait se dérouler la conférence. Je pouvais indistinctement entendre le brouhaha et des bribes de conservation. Bien entendu, il fallut qu'il y ait foule ce jour-là. Ce constat fit redoubler mon angoisse que je tentai de cacher du mieux que je pus.

Kingsley Shacklebolt, le Ministre de la Magie, vint nous saluer.

« Bienvenue Mediator, m'accueillit-il. J'aurais préféré une visite officielle plus calme, mais au vu de la gravité de la situation, je crains ne pas avoir eu le choix. Je suis désolé de vous confronter à une réunion publique aussi soudaine.

— Ce n'est rien, monsieur le Ministre, le rassurai-je. J'y serais passée un jour ou l'autre de toute façon. »

J'éprouvais beaucoup d'admiration pour ce bonhomme. Sa fonction n'était pas évidente, mais d'après les dires de Ron et Drago, il ne s'en sortait pas si mal. À la différence d'autres personnes politiques, je n'avais pas de grief contre lui, car il n'avait jamais lancé d'injures ou de propos déplacés sur les Parkinson, du moins pas sur mes parents ou moi. C'était quelqu'un de droit et juste, en somme : parfait pour son poste.

Ron et Neville entrèrent par une des portes de la petite salle et vinrent se poster aux côtés d'Harry pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. Ronald vint poser le regard sur moi, mais ni lui ni moi n'exposâmes de signes de tendresse l'un envers l'autre. Nos visages restèrent de marbre. Il ne manquait plus qu'on dévoile aux médias notre relation amoureuse naissante. J'avais assez de problèmes à résoudre.

« Il faut y aller, m'indiqua Harry. »

Je pris les devants, entrant dans la salle de conférence. Une table était disposée en long, sur une estrade. Je m'assis au centre, entre Neville et Santiago. D'un côté il y avait l'équipe anglaise et de l'autre celle du Mediator. Il y avait tellement de journalistes dans la salle que j'avais du mal à savoir où poser les yeux.

Au premier rang, je reconnus aussitôt Scott Truman, un sorcier avec qui j'avais suivi ma formation de journaliste pendant mes études. Un type absolument détestable et imbu de lui-même si vous vouliez mon avis. Il incarnait l'antipode de ce que devait être un bon journaliste. Ses écrits et ses propos avaient blessé beaucoup de monde. Il aimait les faits divers et les scandales mondains. Par ailleurs, il ne s'était jamais caché de l'antipathie que je lui inspirais. Antagonisme entièrement partagé.

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant