ℎ𝑢𝑖𝑡 ↠ 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑑𝑢 𝑚𝑎𝑢𝑣𝑎𝑖𝑠 𝑝𝑖𝑒𝑑

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                 WEASLEY n'avait donné aucun signe de vie tout le reste de la semaine. J'avais décidé de poursuivre mes habitudes quotidiennes comme si de rien n'était parce que ça me semblait être la meilleure chose à faire. Il n'y avait eu aucune fuite dans les médias et le nom de Pansy Parkinson n'était pas apparu une seule fois dans les journaux américains. Merlin soit loué.

Au boulot, je me montrai un peu dans la lune, ce que me firent remarquer quelques-uns de mes collègues Non-Maj'. Je tentai de faire un peu plus attention même si je me laissais souvent happer par mes pensées. Malia et Gustaf, fraichement revenu de San Francisco, m'avaient fait part de leurs craintes à l'idée que je sois le nouveau Mediator du MACUSA. Le couple me fit également promettre de les appeler à l'aide en cas de besoin.

Je gardai Hazel lors de mes après-midis de libre et en profitai également pour éplucher la pile de dossiers sur l'affaire en cours. Greg Limus m'avait fait parvenir toutes les ressources que les Aurors avaient déjà pu collecter sur les meurtres en série. C'était pas joli joli, mais passer au crible fin les quelques informations recueillies par les enquêteurs était le seul moyen d'obtenir des pistes éventuelles.

J'étais justement en train d'aborder le dernier dossier concernant la petite sorcière retrouvée dans l'Hudson, lorsque j'entendis trois coups frappés contre la vitre de la cuisine. Je tournai la tête avant de voir un hibou qui attendait impatiemment que je lui ouvre. Je me levai du canapé pour le faire rentrer au chaud. Je lui tendis gentiment un biscuit avant de m'emparer de la lettre qu'il tenait au bec. Celle-ci était scellée par un sceau portant les armoiries du Congrès Magique.

« Rendez-vous ce soir, au MACUSA à huit heures précises. Je t'attendrai dans le hall. Ne sois pas en retard.

R.W »

Je soupirai d'ennui, ayant totalement oublié cette histoire de formation accélérée. J'allais devoir supporter le rouquin encore longtemps et ça ne me faisait pas plaisir. J'observai son mot quelques secondes. Weasley possédait une écriture ronde et assez lisible, quoiqu'un brin hâtive. Il ne prenait pas la peine de s'encombrer de phrases mièvres et bien tournées, et allait à l'essentiel. Voilà bien quelque chose que j'appréciais chez lui. (Bon ok, il avait un fessier admirable, mais ça ne comptait pas vraiment).

Ce fut donc à huit heures tapantes que j'arrivais dans le hall du MACUSA. J'étais à l'heure, chose assez rare me concernant. Il n'y avait pas un rat et les seules lumières qui éclairaient l'immense pièce restaient les lueurs émises par les statues et le plafond. Je fixai un long moment le monument en bronze dédié aux sorcières de Salem. Perdue dans ma contemplation, je n'entendis pas Weasley arriver.

« Parkinson ? m'appela-t-il. »

Retour à la réalité. L'Auror était vêtu d'un simple pantalon noir et d'un pull-over crème. Sa veste en jean était doublée et une écharpe rouge et or s'enroulait autour de son cou. Il portait ses mitaines et ses bottes de fonction. Sa baguette magique dépassait de sa poche arrière. Je fus surprise de remarquer des cernes sous ses yeux : il semblait fatigué.

« Suis-moi, ordonna-t-il une fois sûr d'avoir eu mon attention. »

Un « bonsoir, comment ça va » t'arracherait-il la bouche ?

Je ne fis aucun commentaire, refusant même de prendre mon sempiternel air pincé, et lui emboîtai le pas. Il nous conduisit au sous-sol jusqu'à une salle d'entraînement qui semblait réservée aux Aurors. C'était spacieux et moderne. Il y avait des équipements sportifs et une sorte de ring au centre de la pièce. Weasley s'approcha d'un banc avant d'enlever sa veste, son écharpe, ainsi que ses gants en cuir. Je l'imitai, retirant seulement mon manteau.

Il m'observa faire avant de me faire signe d'avancer vers lui, le visage toujours aussi fermé. Tout à coup, Ronald Weasley me parut plus intimidant et puissant que jamais. J'avais envie de fuir à toutes jambes et de retourner chez moi me cacher dans un lit. Aucun ado ne désirerait choisir la voix d'un mage noir en rencontrant un type pareil. Il aurait bien trop peur de se le mettre à dos. Si Voldemort avait dû avoir affaire à ce gaillard, sans doute aurait-il tracé la route en passant son tour. Je me demandai si Harry Potter avait l'air aussi important que son meilleur ami. Les petits rigolos adeptes de la magie noire devaient se tenir à carreau en Angleterre.

« Tu as reçu les dossiers de l'enquête ? me demanda-t-il.

— Oui, je n'ai pas encore eu le temps de lire celui sur la dernière victime en date, lui appris-je. »

Il hocha la tête.

« Je dois évaluer tes capacités sportives, poursuivit-il. Je vais donc te poser une petite série de questions pour avoir une idée des exercices à te faire faire. Le but reste de renforcer ta condition physique actuelle. »

Il prit sa baguette dans poche avant de faire apparaître un petit calepin et une plume. J'étais frustrée. Il évitait mon regard, limitait les échanges verbaux et me traitait comme... comme une inconnue. Bon en soi, c'était vrai, on était des inconnus l'un pour l'autre. Mais nous avions été dans la même école de magie. On avait eu les mêmes profs, les mêmes cours, la même inimitié et on avait tous les deux connu le retour de Seigneur des Ténèbres et la guerre. Il m'avait vu me faire agresser dans le métro, m'avait ramenée chez moi et on avait dîné ensemble au resto indien. Est-ce que tout ça ne comptait pas pour lui ?

« Tu pourrais arrêter de m'ignorer ? finis-je par craquer.

— Pourquoi ? interrogea-t-il sans lever les yeux et sans nier son comportement. »

Ok, calme-toi Pans', ce type ne mérite pas que tu te prennes la tête.

« Mademoiselle Parkinson n'est pas habituée à ce qu'on ne réponde pas à ses exigences de princesse et d'enfant pourrie gâtée ? »

Toute ma bonne volonté s'évapora en une seconde et je serrai les poings de rage. C'était tout moi ça : un caractère versatile au possible. J'allai donc reprendre mon manteau et me dirigeai vers la sortie. Je m'apprêtai à atteindre la poignée avant que la main de Weasley ne vienne s'emparer fermement de mon avant-bras. Vexée, je tournai le visage vers lui avec vivacité. Mes yeux arrivaient à hauteur de son épaule. Je suffoquai lorsque son odeur de pain d'épices vint titiller mes narines.

« Où est-ce que tu vas ? s'enquit-il.

— Tu es désagréable avec moi, tu me traites comme si j'étais une moins que rien, et tu t'attends vraiment à ce que je reste là sans rien dire ? rétorquai-je. »

Il resta muet.

« J'en ai assez. Je rentre chez moi, je reviendrai quand tu auras fini d'agir comme un gamin. Ou comme un gros con, à toi de voir. »

Je retirai mon bras et sortis de la salle d'entraînement. J'avais envie de chialer toutes les larmes de mon corps, comme souvent depuis le début de la semaine. Je commençais à croire que c'étaient les symptômes d'une forme d'allergie à Ron Weasley. Notre collaboration commençait drôlement bien.


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NDA : promis, ces deux-là ne vont pas passer tout leur temps à se prendre le bec

mais comprenons bien que ce n'est pas naturel pour eux d'être ensemble et de se supporter

sans parler de haine à l'état pur, y a quand même pas mal de choses qui les séparent et ils vont avoir besoin de temps pour se comprendre et se faire confiance

patience mes loutres

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant