𝑡𝑟𝑒𝑖𝑧𝑒 ↠ 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑚𝑚𝑎𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑒̀𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑘𝑖𝑛𝑠𝑜𝑛

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                  MA MONTRE indiquait minuit et quart. Il était tard. Je claquai doucement la porte du taxi en sifflotant. La soirée avait été exquise. Mes deux compères devaient repartir dans deux jours pour l'Angleterre. Je ne les reverrais pas avant quelques semaines, mais il me tardait déjà de les retrouver à la Fraise géante. Ces moments de détente passaient bien trop vite à mon goût. En montant les marches du perron, je me rendis compte qu'une personne était assise sur le muret de la porte d'entrée.

« Oh non, pas toi, gémis-je en reconnaissant Weasley. »

Il m'adressa un sourire carnassier. C'était qu'il se foutait de moi en plus... Il se leva gracieusement, chose dont il aurait été incapable à Poudlard. Quand je vous disais qu'il y avait des gens à qui la vieillesse réussissait. Weasley avait appris à se mouvoir dans son corps longiligne et à être bien dans sa peau.

Dans la pénombre, on ne voyait pas grand-chose.

« Qu'est-ce que tu fais là ? l'interrogeai-je en ouvrant la porte avec mon badge.

— Je t'attendais, répondit-il comme si c'était la chose la plus simple à dire. »

Je m'engouffrai à l'intérieur, le laissant me suivre. De toute façon, il aurait très bien pu accéder à mon appart (magiquement parlant). Autant lui faciliter la tâche et éviter de l'énerver pour rien. J'étais de trop bonne humeur pour le laisser gâcher ma soirée. Je pris l'escalier, plus par habitude que par envie. Arrivés à mon étage, j'ouvris la porte d'entrée avant de lui faire signe de passer devant moi. Une fois à l'intérieur, je verrouillai derrière nous. Puis, j'enlevai mon manteau et me débarrassai de mes escarpins que je laissai traîner dans un coin avec un soupir de soulagement. Marcher toute la journée avec des talons avait de quoi rendre folle n'importe quelle femme.

« Tu es très organisée, complimenta-t-il en inspectant mon salon et ma cuisine rapidement. Y a rien qui traîne. »

Mon cœur se gonfla d'orgueil. J'avais toujours été plutôt ménagère et j'aimais que tout soit à sa place. Quand j'étais petite, j'insistais toujours auprès de ma mère pour nettoyer la maison. Elle avait cru à un trouble du comportement, mais elle s'était vite rendu compte que ça m'occupait et me détendait. Mon naturel stressé ne refaisait pas surface à l'improviste quand mon environnement était net et dégagé.

« Chez moi, c'est souvent le foutoir, ajouta-t-il. Je suis un bordélique irrécupérable même si j'ai appris à faire des efforts. »

Ça je n'avais aucun mal à le croire.

« Je plains ta future femme, lançai-je en mettant en route la bouilloire. »

Une petite tisane bien chaude nous ferait sûrement le plus grand bien. Après, je le chasserais pour pouvoir pioncer un peu. Il s'installa sur le tabouret du comptoir, me regardant choisir parmi ma collection d'herbes et de thé. En tant que botaniste, j'en raffolais. Chaque plante avait ses propres caractéristiques et j'étais incollable sur les vertus des unes et des autres.

« Alors ton rendez-vous amoureux ? s'enquit-il, sûrement par politesse. »

J'aurais pu lui répondre que j'avais dîné avec un type charmant, poli et terriblement séduisant, mais... je sais pas, j'avais envie de dire la vérité pour une fois.

« Si tu veux savoir, j'ai passé la soirée avec Neville Londubat et Luna Lovegood, l'informai-je. Et je tiens à préciser au pervers que je sais que tu es : ça n'avait rien d'un rendez-vous amoureux à trois. »

Il haussa un sourcil surpris.

« Voilà qui explique pourquoi ils ont refusé ma proposition de dîner ensemble, comprit-il.

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant