𝑞𝑢𝑎𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒-𝑛𝑒𝑢𝑓 ↠ 𝑐𝑜𝑟𝑛𝑜𝑢𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠

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                PAR REFLEXE, Neville nous fit transplaner devant la maison de mes parents. Je n'eus pas le courage de rentrer, sachant qu'ils avaient dû assister à la retransmission magique de la conférence de presse. Ma mère devait s'indigner avec force face aux propos de Truman. Je demandai donc à mon ami de m'emmener dans un lieu dont je rêvais de revoir les paysages.

« Tu es sûre ? me redemanda-t-il.

— Oui, fis-je. Tu pourras revenir me chercher dans une petite heure. »

Il approuva d'un hochement de tête avant de me transporter de nouveau par voie magique. Le vent vint fouetter mon visage et je fus surprise de voir que le ciel était aussi bleu et limpide. Je dus retenir mon chapeau de sorcière avec une main pour éviter qu'il ne s'envole. La mer était étincelante, furieuse et s'abattait sur les rochers des falaises avec fracas. J'avais toujours aimé la Cornouailles. Neville m'avait laissé en haut d'une colline, non loin de la maison.

Je décidai de m'en approcher à vive allure, le vent dans mon dos. Il n'y avait ni voiture, ni signe de vie. Les volets bleus étaient fermés. À part deux ou trois détails, tout était exactement comme je l'avais laissé des années auparavant. Je pensais revoir les deux petits vieux qui nous avaient acheté la maison, mais elle semblait vide. Je fus tenté d'aller toquer à la porte.

« Ils sont en vacances, déclara tout à coup une voix dans mon dos. »

Surprise, je fis volteface. Theodore portait une veste aviateur et ses cheveux bouclés voletaient au gré du vent. Il avait un petit sourire sur les lèvres.

« Salut, Pensée, fit-il. »

Mon bonjour de retour resta bloqué dans ma gorge. Comme si j'étais désormais incapable d'émettre le moindre son. C'était quelque chose qui m'avait toujours dérouté avec Theo : il arrivait sans mal à me laisser muette de surprise.

« Qu'est-ce que tu fais là ? soufflai-je, retrouvant enfin la parole.

— Je savais que tu viendrais. Surtout après la conférence. »

Je n'étais pas triste de le voir, un peu mélancolique certes. Et remplie de remords. Il m'avait laissée partir à New York et refaire ma vie là-bas. Au fond, je m'en voulais toujours de ne pas avoir pu surmonter toutes ces épreuves avec lui. De ne pas avoir eu le courage de rester.

« Ne fais pas cette tête, fit-il avec dureté.

— Tu ne sais pas à quoi je pense, protestai-je fébrilement.

— Oh que si. Crois-moi, tu n'as absolument rien à te reprocher Pansy. »

Nous avions déjà eu cette discussion autrefois. Mais maintenant, j'arrivais à le croire plus facilement. Non, je n'étais pas totalement en torts : on nous avait fait beaucoup de mal.

« Tu veux faire une balade au bord de la mer ? proposa-t-il. »

J'acceptai. Il n'y avait rien d'indécent dans sa demande. Pas de flirt déguisé, pas d'ambiguïté. Juste un ami qui est heureux de vous revoir. Nous déambulâmes autour de la propriété comme nous avions l'habitude de le faire lors des dimanches ensoleillés. C'était lui qui avait trouvé la maison. Il l'avait louée et m'y avait emmenée un weekend et j'en étais tombée amoureuse. Nous avions fini par l'acheter ensemble et ça avait été une grande étape dans ma vie personnelle. J'étais enfin prête à m'installer avec quelqu'un et à fonder quelque chose.

Puis quelques mois plus tard, j'étais tombée enceinte. Ça n'était pas du tout prévu. Le genre d'événement qui vient tout changer et remettre en question. En bien, heureusement. Nous avions décidé de garder le bébé malgré nos carrières en plein apogée et notre emploi du temps chargé. Une décision hâtive et inconsciente ? Plutôt un défi à la Pansy Parkinson. Ça a été l'une des plus belles périodes de ma vie.

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant