Dépossession | Fanfic Harry Potter | Terminée

𝑞𝑢𝑎𝑡𝑜𝑟𝑧𝑒 ↠ 𝑢𝑛𝑒 𝑜𝑛𝑧𝑖𝑒̀𝑚𝑒 𝑣𝑖𝑐𝑡𝑖𝑚𝑒

                LE RESTE DE LA SEMAINE passa sans embuche. J'arrivais à gérer mon emploi du temps chargé ainsi qu'à concilier mon job d'ingénieur pour ma boîte de cosmétique et mon entraînement de nouveau Mediator, fraichement promu. Je ne vis pas Weasley en dehors des sessions de combat. Il semblait pris dans de nouvelles affaires, celles qui n'avaient rien à voir avec mes nouvelles fonctions. Cependant, malgré tous les problèmes qu'il devait rencontrer, il n'en restait pas moins soucieux vis-à-vis de ma petite personne. Il prenait d'ailleurs mon entraînement très au sérieux. Il ne manquait jamais un rendez-vous et ne me laissait aucun répit. Je savais qu'il me faudrait encore des mois, voire des années pour devenir bonne dans le domaine. J'essayais de ne pas trop me plaindre, mais il fallait avouer que tout ce sport pour quelqu'un comme moi, c'était dur. Concrètement, cela revenait à demander à une licorne aveugle de gambader dans un champ en direction de l'ouest. Assez difficile en somme.

J'avais le corps ankylosé, couvert de bleus et d'égratignures et mes muscles étaient en compote. Je me faisais des concoctions de plantes pour soulager tout ça, mais je ne pouvais pas non plus me gaver d'herbes à tout va. À trop forte dose, cela revenait à effacer les effets bénéfiques des mélanges. Ron avait utilisé ma pommade pour sa cicatrice et elle était désormais presque imperceptible. Maman Weasley n'y verrait que du feu.

J'eus très peu de temps pour moi et j'avais même eu beaucoup de mal à voir mes amis. Ma télévision était restée inactive tous les jours. Un exploit pour l'accro aux séries que j'étais. J'avais pas lu de bouquins depuis des lustres encore moins tenté de créer des potions farfelues. Bref, ce job de Mediator me volait ma vie perso bien tranquille.

J'étais ainsi tranquillement en train de dormir avant que des coups répétés contre une porte ne me réveillent en sursaut. J'ouvris les yeux, croyant avoir imaginé le bruit. Je dus pourtant me rendre à l'évidence : quelqu'un tambourinait bel et bien à l'entrée de mon appartement. Poussant un soupir de désespoir, je me résolus à me lever pour voir ce qui amenait ce taré à vouloir rameuter tout le quartier.

Je m'apprêtai à lancer une réplique des plus sanglantes à mon trouble-fête quand je me retrouvai tout à coup face à face avec Weasley et Greg Limus, le capitaine des Aurors. Ils étaient vêtus de leur habit de fonction, baguettes en main et visage fermé et professionnel.

« J'ai loupé quelque chose ? interrogeai-je en fronçant les sourcils.

— Habille-toi Mediator, se contenta de répondre calmement le roux. Un nouveau corps a été trouvé dans un petit appartement non loin de Central Park. On t'emmène sur la scène de crime. »

Ses paroles étaient tranchantes, comme de la glace. Je n'avais plus en face de moi le Ron Weasley que j'avais appris à connaître en privé. Devant moi se trouvait le Chef des Aurors du Congrès Magique des États-Unis. Il paraissait tout d'un coup plus âgé, plus mature. La fatigue s'évapora en un instant et je fus soudain attentive au moindre mot, les sens en éveil.

« Rentrez, répondis-je. J'en ai pour deux minutes. »

Ron fit ce que je demandais, suivi quelques secondes plus tard par son second.

« Sympa ta nuisette, ne put-il s'empêcher de me souffler à l'oreille. »

Je pense que son petit commentaire avait pour but de me dérider un peu. Le mince sourire qu'il m'offrit discrètement m'en donna quelque peu la preuve. Je le lui rendis brièvement même si je n'avais pas le cœur à plaisanter. Je m'habillai et enfilai des vêtements chauds en un rien de temps. Une fois prête, Limus nous fit transplaner sur place.

Je regrettai que Weasley ne l'ait pas fait à sa place : ses transplanages étaient beaucoup plus doux et agréables. Quand mes pieds touchèrent à nouveau le sol, je crus m'écrouler sur place. Cependant, le roux avait prévu le coup et je sentis sa main se poser en bas de mon dos pour me retenir. Le transplanage m'avait toujours rendue malade, encore plus depuis que je ne pouvais plus utiliser la magie. Cette sensation que tout votre corps se séparer pour ensuite se reformer en suivant... Je préférais mille fois la Poudre de Cheminette !