Dépossession | Fanfic Harry Potter | Terminée

𝑑𝑖𝑥 ↠ 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟𝑠 𝑑'𝑒́𝑐𝑜𝑙𝑒

                       J'OUVRIS GRAND les yeux.

« T'es sérieux ? Une cape d'invisibilité ? répétai-je. »

Il rit en hochant la tête et en faisant son maximum pour ne pas réveiller Hazel. La petite fille s'était endormie sur ses genoux et il la retenait contre son torse d'un bras, son autre main agrippant une tasse de thé au jasmin.

« Wow, murmurai-je en posant mes lèvres contre le bord de ma propre tasse. On était donc pas les seuls à en avoir une...

— Quoi ? s'exclama-t-il à son tour. Vous aviez une cape d'invisibilité vous aussi ? »

On aurait dit que je lui apprenais que la Terre était ronde.

« Plusieurs. Elles étaient à Blaise, avouai-je. On s'en est servi des centaines de fois durant toutes nos années à Poudlard. Mais on ne jouait pas aux justiciers masqués comme vous. On les utilisait surtout pour faire le mur ou pour échapper à Rusard. Rien à voir avec votre Relique de la Mort.

— Wow, souffla-t-il à son tour. Si j'avais su... »

Malheureusement, Blaise avait perdu la dernière en date le jour de la Bataille finale. On l'avait prise pour aller participer aux combats, côté Harry Potter cela dit. Des Mangemorts l'avaient brûlée en lui lançant un Incendio redoutable. Je suppose que même si la cape avait pu rescaper à la guerre, ses effets se seraient estompés avec le temps, comme cela s'était produit avec toutes les autres.

C'était un souvenir terrible. J'avais tellement eu peur de ne plus jamais revoir mes meilleurs amis ce jour-là. Nous avions été séparés les uns des autres et on n'avait aucune idée de ce qui pouvait arriver à ceux qu'on aimait. Luna Lovegood m'avait même secourue in extremis et si j'étais encore en vie aujourd'hui, c'était bien grâce à elle.

Je bus une gorgée de thé brûlant.

« J'ai l'impression que Poudlard remonte à des siècles, confiai-je, perdue dans mes pensées.

- Oui... Tant de choses se sont passées depuis, répondit-il. »

Les morts, la chasse aux Partisans, le début de nos vies d'adultes, nos carrières, mon accident, notre rencontre fortuite dans le métro de New York... Nous nous regardâmes dans les yeux un long moment, partageant ainsi des sentiments qu'aucun mot n'aurait pu exprimer.

« Tu sais, je n'ai jamais rien eu contre les Moldus, révélai-je. Sans vouloir me donner des excuses, je ne pense pas me tromper en disant que j'avais énormément de préjugés. Je ne connaissais rien au monde Moldu et je n'avais jamais pensé à quel point on pouvait être semblable sur beaucoup de points. Toutes ces histoires concernant les Sang-Purs et les Traitres à leur Sang... La rivalité entre Serpentard et Gryffondor... C'était rien de plus que des conneries que la plupart des parents racontaient à leurs gosses. Mais ça a pris des proportions terrifiantes. Le monde n'est ni blanc ni noir, juste un mélange de gris plus ou moins prononcé.

— Je sais, assura l'Auror. Et je l'ai compris au moment même où je t'ai revue dans ce métro. Tu avais l'air tellement à l'aise entourée de ces Moldus. Aucun sorcier ayant réellement haï les personnes sans pouvoirs n'aurait pu arriver à s'adapter comme tu l'as fait. Honnêtement, je serai incapable d'en faire de même. »

Je souris faiblement.

« Je n'ai pas trop eu le choix, répliquai-je sur un ton léger. Quand j'ai déménagé, j'ai mis des mois avant de comprendre le mode de vie des Non-Maj'. Prendre le métro était pour moi la chose la plus compliquée du monde. »

Il ne prononça aucune parole pendant quelques minutes.

« Tu... Tu ne ressens plus du tout la Magie ? Me demanda-t-il avec prudence, comme si j'étais une poupée en porcelaine et qu'il craignait de me briser. »