𝑒́𝑝𝑖𝑙𝑜𝑔𝑢𝑒

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Un an plus tard

                 JE ME TINS à l'affut du moindre bruit tandis que Dawn me faisait signe que la zone était sécurisée. Les Non-Maj' avaient tendance à venir mettre leur nez partout et les personnes sous ma responsabilité s'étaient empressées de lancer quelques sorts d'insonorisation autour du quartier pour ne pas attirer l'attention. Juste au cas où ça tournerait à la bagarre. La discrétion était notre priorité.

Tout à coup, Ron transplana silencieusement à mes côtés, me faisant sursauter.

« Que me vaut ta visite ? demandai-je en vérifiant que toutes les voies d'accès étaient occupées par au moins un membre de l'équipe. Je suis en plein travail, là.

— Je suis venu te rappeler qu'on dîne avec Neville et Hannah ce soir, répondit-il avec flegme.

— Merde, jurai-je. On est déjà mercredi ?

— T'avais oublié ? devina le roux.

— Oui, avouai-je. »

J'avais l'esprit un peu occupé depuis quelques semaines. J'avais tendance à oublier certains détails concernant mes rendez-vous et mes soirées. Ça me mettait dans des situations improbables. Comme la fois où j'avais failli manquer le dîner diplomatique avec le Ministre de la Magie du Japon. Ron avait dû venir me réveiller en vitesse alors que je pionçais sur le canapé. Il m'avait lancé un tas de sortilèges pour me rendre présentable et m'avait fait transplaner avec lui jusqu'au MACUSA. Je n'oublierai jamais le regard amusé de Quahog lorsqu'il m'avait présentée aux invités étrangers. La honte...

« Mais ne t'en fais pas, je suis en vacances ce soir, me rappelai-je avec un grand sourire. À moi les journées passées à glandouiller à la maison, à manger des cochonneries et à regarder des séries.

— Si tu rentres saine et sauve jusque-là, se moqua l'Auror. Besoin d'aide ?

— Non merci, Ronald, refusai-je en plissant les paupières. Je peux me débrouiller seule. Et arrête de venir me voir sur mon espace de travail, ça me déconcentre. »

Ron et moi venions d'emménager dans une maison en plein centre de New York, non loin du MACUSA. J'avais finalement accepté de vivre avec lui après m'être rendu compte que nous passions presque tous nos moments libres chez moi. Alors tant qu'à payer un loyer, autant investir dans un chez nous permanent. Nous nous engueulions toujours autant qu'avant et j'avais souvent des envies de meurtres avec lui. Mais bon, l'amour ça rend con et aveugle. Et fallait pas se leurrer : j'étais quand même sacrément amoureuse de lui.

J'entendis Tim faire le décompte dans mon oreille. À trois, je forçai l'entrée, balançant à l'intérieur de l'appartement miteux de la Poudre d'Obscurité Instantanée du Pérou (petit cadeau de George Weasley, notre fournisseur officiel). Des toussotements retentirent avec force tandis que nous enfilions nos masques magiques pour pouvoir respirer et voir à travers ce nuage de poussière noire.

Ron resta en retrait, les bras croisés, et appuyé contre l'encadrement de la porte, tandis que mes hommes capturaient un à un les sorciers qui tentaient de fuir ou de nous attaquer. Je mis mon poing dans la figure d'un type à l'allure provocante : il portait un t-shirt avec la marque des Ténèbres.

« Joli coup, Storm, me félicita Walter d'un ton bourru en sautant par-dessus le type pour se plonger à son tour dans le combat. »

Alan Hardnut (le mec que je poursuivais) profita d'un moment d'inattention de mes hommes pour me contourner et passer la porte. Il fut aussitôt touché par un Stupéfix, gentiment lancé par Ron, avant de s'écrouler à mes pieds. Je poussai un soupir de soulagement. Merlin soit loué, j'avais la chance d'être avec un type réactif et prévoyant. Heureusement, notre tueur en série ne nous avait pas filés entre les pattes. J'en aurais fait un scandale. Tim fit disparaître la Poudre d'Obscurité d'un coup de baguette magique et nous pûmes retirer nos masques. Tous les complices avaient également été neutralisés par mon équipe de choc. Jack avait du mal à maîtriser un mec avec une cagoule, mais Quincy vint lui prêter mainforte. Et bientôt le silence régna.

Les yeux bleus de Ron se tournèrent vers moi avec amusement.

« Il est tout à toi, fit-il avec amusement en me désignant du menton le fuyard.

— Hum, trop aimable. »

Il vint embrasser ma tempe. Je ne pouvais pas lui en vouloir sur ce coup-là.

« À ce soir, souffla-t-il. Ne sois pas en retard. »

Puis il disparut dans un bruissement de capes noires, retournant sûrement à ses propres missions. Nous étions assez surbookés en ce moment. Je me notai mentalement d'être à l'heure même si je savais pertinemment que j'aurais un bon quart d'heure de retard. Le temps que je ramène l'autre zigoto, que je prenne une douche et que je sois prête. Que voulez-vous ? On ne changeait pas les mauvaises habitudes...

Je reportai mon attention sur l'actuel psychopathe de Los Angeles. Quincy venait de le ligoter à une chaise. Ça faisait des semaines que je le traquais celui-ci. Il avait eu le temps de tuer une sorcière de plus à San Francisco avant de se replier dans la Cité des Anges. Il fallait croire que celle-ci n'accueillait pas que des gens avec une auréole et de bonnes intentions. Il semblait furieux de s'être fait prendre.

« C'était qui ça ? me lança-t-il sur un ton rageur.

— Vous ne l'avez pas reconnu ? m'étonnai-je. Pourtant les Aurors roux, y en a pas cent mille qui courent les rues. C'était Ron Weasley. »

Aucune réaction.

— Ancien élève de Poudlard, meilleur ami d'Harry Potter, héros de guerre, actuel directeur du Bureau International de la Défense Magique, et accessoirement mon mec. Vous voulez que je continue ou bien vous...

— Je sais très bien qui est Ron Weasley, me coupa-t-il avec verve. Vous êtes qui vous ? »

Ah oui, j'avais oublié que j'avais l'apparence de Storm.

Un fracas de verre et un petit cri strident me firent tourner la tête vers Santiago qui venait de se poster à mes côtés. Il avait récupéré un type qui avait tenté de se faire la malle.

« Mince, vous avez commencé sans moi, s'attrista-t-il. »

Il m'offrit un sourire irrésistible qui me fit lever les yeux au ciel. Il me faisait payer mes retards incessants.

« Putain, mais vous collaborez avec un vampire ? »

Voilà que notre sorcier se sentait outré d'être ainsi ignoré. Je haussai un sourcil avant de soulever le côté droit de mon manteau noir, exposant l'insigne du MACUSA agrafé au-dessus de ma poitrine. Ma broche emblématique, une violette, était accrochée à la poche de mon veston. Je finis par retirer mon médaillon pour faire disparaître mes cheveux blonds et mon visage dur. Adieu Storm, bonjour moi.

Son visage se figea avant d'afficher une mine effrayée. Décidément, ma réputation me précédait. Je n'avais pas non plus chaumé ces derniers mois et je m'étais fait un paquet d'ennemis. Sorciers comme Non-Maj'. Les rires moqueurs de mon équipe fusèrent devant son expression.

« Au nom du Congrès Magique des États-Unis, vous êtes en état d'arrestation, Mr. Hardnut, poursuivis-je d'une voix ferme. Je vous conseille de rester à carreaux sinon vous pourriez bien le regretter. Et je vous préviens : on ne rigole pas avec le Mediator. »

Oh non, on ne plaisantait pas avec Pansy Parkinson.

FIN

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Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant