𝑡𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒-𝑞𝑢𝑎𝑡𝑟𝑒 ↠ 𝑟𝑖𝑧 𝑐𝑎𝑛𝑡𝑜𝑛𝑎𝑖𝑠, 𝑛𝑜𝑢𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑢𝑡𝑒́𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑙𝑒𝑡 𝑚𝑎𝑟𝑖𝑛𝑒́

130 14 2
                                    

              LE SEJOUR en Louisiane ne s'éternisa pas pour nous. Dès que nous fûmes sortis de chez la Fae, Tim s'empressa de nous faire transplaner à New York. Le temps y était morne et gris, et je regrettai aussitôt ma décision de n'être pas restés un ou deux jours. Ça nous aurait fait de bien chouettes vacances. Mais ça n'aurait pas été sympa pour Quincy. Comme il était tard, je donnais la permission à Santiago et Tim de rentrer chez eux. Nous en avions assez fait pour aujourd'hui et comme Ludmilla l'avait si bien remarqué : j'avais aussi besoin de sommeil. Même s'il m'aurait fallu une bonne semaine de repos pour récupérer totalement.

Une fois arrivée chez moi, je fus heureuse de retrouver mon appartement. Mes plantes avaient grand besoin d'être arrosées et j'avais une tonne de courrier sur la table qui n'attendait que d'être lue. Pour le moment, il était nécessaire que je m'alimente avant de faire une crise d'hypoglycémie.

Je me dépêchai d'aller jeter un œil à mon réfrigérateur. Je poussai un grognement désespéré devant le vide intersidéral à l'intérieur. Depuis combien de temps n'avais-je pas fait les courses ? En réalité, la question était : depuis combien de temps n'avais-je pas cuisiné un repas digne de ce nom ?

Soupirant de frustration, je refermai le réfrigérateur avant de regarder l'heure à mon horloge. Il était huit heures du soir. J'avais le temps de passer à la supérette asiatique du quartier. La dame vietnamienne qui tenait la boutique proposait des plats à emporter qui allaient sûrement m'empêcher de mourir de faim.

Décidée à m'alimenter cette soirée, j'enfilai mes rangers et mon manteau avant de descendre l'immeuble. Il y avait encore un peu de monde dehors, mais nombreuses étaient les personnes à rentrer chez elles.

Je remerciai Merlin en voyant l'épicerie encore ouverte. Je saluai la gérante en rentrant avant de prendre un petit panier dans le but d'y mettre deux trois courses. Mon amour pour la nourriture m'avait souvent guidée jusqu'ici et je prenais tout le temps quelques bouteilles de thé vert ou des bières asiatiques.

Devant les réfrigérateurs, j'hésitai devant les plats-maisons entreposés derrière la vitre. J'optai donc pour du riz cantonais, des nouilles sautées et du poulet mariné. Lorsque je ne savais pas quoi choisir, je prenais souvent ces trois plats-là. Un vrai délice de saveurs et de couleurs. Ça irait pour mon repas du soir. Je savais très bien que je ne mangerais pas tout, mais j'avais toujours eu les yeux plus gros que le ventre.

« Pas la motivation pour faire la cuisine ce soir ? m'interrogea soudain un homme à quelques mètres. »

Je levai les yeux en l'air en reconnaissant le timbre de voix grave de Ron.

Pourquoi avais-je le don pour tomber sur les gens que je n'avais pas envie de voir ? La dernière fois que je lui avais parlé, nous nous étions sérieusement disputés. Autant dire qu'il n'était pas ravi de mon choix d'intégrer Santiago à l'équipe du Mediator. Mais depuis quand Pansy Parkinson écoutait-elle les mises en garde de Ronald Weasley ? S'il apprenait pour mes combats illégaux, il ne se ferait pas prier pour me jeter en prison et me retirer mes insignes.

« Je vois que je ne suis pas la seule, remarquai-je en refermant la porte du réfrigérateur. »

Je lui fis face.

Il avait une petite plaie sur le front, sûrement le résultat d'une mission récente. Physiquement, nous n'étions qu'à quelques mètres l'un de l'autre, mais j'avais l'impression que des années-lumière nous séparaient. Il n'avait l'air ni en colère, ni heureux de me voir. Comme s'il était déjà résigné à me trouver sur sa route quoiqu'il arrive. J'eus un petit pincement au cœur.

« Bonne soirée, Weasley, fis-je en marchant vers la caisse. »

Si j'avais été plus encline à le côtoyer, je lui aurais sûrement proposer de manger ensemble. Mais j'étais encore énervée contre lui. Ça faisait des jours qu'on ne s'était pas adressé la parole. Une éternité en somme.

Dépossession | Fanfic Harry Potter | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant