Chapitre 20

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- Allô ?

- Oui, salut, c'est moi. Non, attends avant de raccrocher ! Je viens m'excuser, encore une fois, et tout te raconter. J'appellerai les autres après, ou je raconterai tout à nouveau demain matin, je m'en fous, comme ça vous convient mieux.

- Maintenant tu t'amendes ? Ça y est, monsieur est décidé ?

- Ouais non mais en fait ne le prends pas comme ça, vraiment. Je m'en veux depuis que vous avez quitté le complexe fâchés contre moi. On est amis depuis le primaire tous les deux, collège pour les quatre autres, c'est moche d'en venir à ne plus se parler à cause d'Ellis et de toute cette histoire. Je me sens tellement coupable qu'on en soit arrivé là ! Et puis, c'est nul à dire, ça fait très midinette mais vous me manquez. J'aime trop notre bonne ambiance de groupe. Donc oui je reviens tête basse, je ne suis pas fier.

- Et donc, cette histoire incroyable ? C'est la condition de notre réconciliation.

- Je n'oublie pas. Donc pas le lundi la semaine avant les vacances, la semaine encore avant, Ellis est revenue à midi avec un bandage au poignet, après s'être éclipsée. J'ai essayé d'insister pour savoir comment elle avait fait pour se blesser. Je n'ai pas obtenu grand-chose, elle n'a rien lâché. Ça m'a énervé un peu parce qu'elle a fait sport comme si de rien n'était alors que j'ai bien vu que son bandage virait rouge, et elle à côté elle m'affirmait que ce n'était rien. Bref. Ensuite, je vous ai raconté, mercredi soir elle a débarqué à ma fenêtre le ventre ouvert, en train de se vider de son sang. Je lui ai fourni la trousse de secours et elle s'est recousue sans plus me considérer, que je n'aurais pas été là ç'aurait été la même chose, un truc absolument ahurissant. Ensuite on passe à vendredi soir, après la fête d'anniversaire.

- Attends, tu nous as fui tôt ce soir-là ! Tu t'es éclipsé plus discrètement et plus sûrement qu'elle !

- Oui, désolé pour ça aussi, j'avais eu une courte nuit avant je crois, en tout cas j'étais absolument crevé. Donc, je disais, sur le chemin pour rentrer chez moi, Ellis a surgi d'un recoin de ruelle obscur, comme quoi il n'y a pas que les hommes qui agressent les femmes, puisque là c'était l'inverse.

- Non, c'est possible ? Tu me tues là !

- Ben apparemment oui c'est possible, la preuve ... Non, j'exagère, elle n'est pas venue me frapper, mais j'ai paniqué deux secondes avant de la reconnaître quoi. Elle voulait que j'ouvre son cadeau d'anniversaire. Un peu nul, à première vue, on ne va pas se mentir. C'était un petit coffre en bois, je me suis dit franchement qu'elle aurait pu se dispenser de m'offrir un truc aussi inutile. Mais en fait le coffre s'ouvrait et dedans, elle m'avait plié un feuillet. Je l'ai lu au lit, parce qu'elle est partie en coup de vent après m'avoir ouvert le coffre. Oui, pardon, elle avait la clé qui fermait le truc. Elle doit toujours l'avoir, d'ailleurs ... Bref. Donc elle m'a ouvert le mini coffre, elle s'est barrée. Du coup je suis rentré et j'ai lu son roman confortablement calé dans mon lit. Une histoire à dormir debout. Heureusement que j'étais couché.

- Non, vanne refusée. Ton humour est plus que douteux, tu sais.

- Tant pis, j'aurais essayé. Oui, bon, donc, un roman, vraiment, tellement ce feuillet était incroyable. Une histoire de téléportation et de domination mondiale, si tu veux les grandes lignes. Attends, je le mets dans mon sac, comme ça je vous le ferai lire demain. Où est-ce que je l'ai mis ? Pas là ... Pas sous cette pile non plus ... Dans le coffret, à tous les coups. Non. Ah bon ? J'en ai fait quoi alors ? Oh bah flûte alors ! C'est pas drôle ça. Il est où ce maudit papier ? ...

- Tu es toujours au bout du fil ?

- Oui oui ! Je farfouille un peu partout dans le désordre de ma chambre pour retrouver son maudit roman. Humpf.

EllisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant