Chapitre 37

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- Tu as quoi dans les cheveux ? interrogea Gabriel, sourcils froncés pour essayer d'identifier ce qui le dérangeait.

- Où ça ? questionna Ellis.

Dans le même temps, la jeune fille saisit sa tresse et la parcourut des doigts, ce qui dispensa Gabriel de préciser sa pensée. Elle trouva ce qui intriguait le garçon. Elle ne reconnut pas au toucher mais ramena sa tresse sous ses yeux.

- Ah ça. Trois fois rien, détourna-t-elle la conversation, préférant taire le sang dans ses cheveux.

Gabriel fronça les sourcils sans rien dire. Ellis fit diversion en installant le groupe autour de la table de la pièce de vie.

- Asseyez-vous, je vous en prie, les invita-t-elle.

Les garçons prirent chacun une chaise. Toutefois, Ellis se garda bien de leur proposer à boire, car cela les aurait invités à rester, or elle ne tenait pas à faire durer cette entrevue.

- Tu ne devais pas partir ? demanda Lucas, dissimulant du mieux qu'il put le blâme dans ses propos.

- J'étais censée, oui, lui répondit Ellis.

- J'me disais, aussi, marmonna Lucas.

Ellis pinça les lèvres mais fit mine de ne pas avoir entendu ce commentaire déplaisant.

- Quelles sont les nouvelles ? demanda Benoît. Si tu n'es pas partie, c'est qu'Alexandre est revenu, non ?

Ellis prit une profonde inspiration avant de se lancer dans son récit.

- Non, Alexandre n'est pas revenu, avoua-t-elle d'entrée de jeu.

- Quoi ? rugit Lucas, soudainement alarmé.

Ellis retint la réplique qui lui sauta spontanément aux lèvres, comme quoi Alexandre ne risquait pas de revenir de lui-même parce qu'il ne pouvait pas ne pas avoir été fait prisonnier.

- Je ne m'attendais pas forcément à ce qu'il trouve la patrouille pour la France. Il doit avoir préféré rester au sein de la base plutôt que d'atterrir au Mexique, par exemple. Il faut que j'aille le chercher.

- Tu vas savoir rentrer, toi ? s'étonna Antoine.

- Soit je comprends quelque chose à la téléportation, soit j'arrive à trouver une patrouille qui revient ici, soit nous sortons de la base et rentrons par des moyens plus conventionnels de type train.

- Mais alors si tu t'attendais à ce qu'il ne revienne pas, et qu'en plus il serait arrivé au début, or tu repars à la fin, pourquoi n'es-tu pas partie à la base, pourquoi es-tu encore ici ? s'impliqua Benoît.

- J'ai essayé, je me tenais prête à partir avec la vague de dématérialisation. Mais je ne sais pas comment fonctionne la téléportation, ajouta-t-elle. Alexandre a été emporté, je ne suis pas partie. J'ignore pourquoi, j'ignore comment. J'étais comme Alexandre en contact avec un mercenaire au moment de la dématérialisation. Je ne comprends pas que lui soit parti et pas moi.

- Il ne s'est pas passé quelque chose de particulier avant ? s'enquit Nicolas, intéressé.

- Non, fit Ellis en haussant les épaules. Un combat à chaque fois. J'ai oublié de coller les mouchards pendant l'affrontement, donc je me suis battue comme d'habitude, et je les ai mis en place après. D'ailleurs, tant qu'on parle des mouchards, où sont-ils ?

Nicolas sortit son téléphone et afficha une mappemonde avec des petits points rouges en France et en Chine.

- Je ne zoome pas sur les points en France, tu vois assez bien où ils se situent, plaisanta Nicolas.

EllisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant