Chapitre 25

23 5 9
                                    

- Allez, cadeau, lança Ellis à Alexandre avec un énorme sourire, tout à fait incongru dans cette situation.

La jeune femme esquiva lestement la lame du dernier mercenaire encore debout pour se retrouver sous sa garde. Elle mit sa main sur le bras de l'épéiste et tira vers elle, accentuant l'élan qu'il avait. L'homme partit en avant, droit sur Alexandre qui le cueillit avec un coup de talon dans la rotule. Un claquement sec résonna dans la ruelle. Ellis émit un petit éclat de rire qui sonna clair. Alexandre grimaça, concentré, et évita la lame de son adversaire qui décrivait un mouvement anarchique alors que l'homme trébuchait. L'adolescent ouvrit la bouche, la referma. Il accompagna la chute du mercenaire, glissa ses doigts le long du bras de son adversaire. Au moment où ce dernier allait heurter le sol, il lâcha son arme et ouvrit les mains devant lui pour amortir le choc. Alexandre, toujours collé au mercenaire, en profita pour s'emparer de l'épée que celui-ci laissait échapper. D'une roulade, il se releva et pointa le tranchant de la lame sur la gorge du mercenaire qui tentait de se relever aussi souplement, en vain.

- Je te prierai de ne pas me distraire quand je me bats, déclara enfin Alexandre à l'intention d'Ellis.

- Oui, pardon, rit-elle.

- Tu as un niveau bien supérieur, tu en es capable toi, mais pas moi. Bon, j'avais une question. J'en fais quoi, maintenant qu'il est à ma merci.

- Moi je les assomme, avec plus ou moins d'égards.

- Oui, ils peuvent mourir, ça ne change pas grand-chose à tes yeux. Comment je l'assomme sans perdre le contrôle ne serait-ce qu'une fraction de seconde ? interrogea le jeune homme.

Ellis s'avança, se coula auprès de lui. Elle s'accroupit sur le mercenaire qui n'osait plus faire un mouvement, vautré sur les pavés.

- Là, deux trois points névralgiques importants dans le coup. En frappant bien la nuque, on peut obtenir le même effet, les chocs à la tête, tu ne dois pas avoir oublié l'exemple de Gabriel, et puis un jour, il y en a un qui s'est effondré après le coup au plexus solaire, je ne sais pas si j'avais donné une force particulière à mon coup ou si le soldat était particulièrement fragile, mais il est bel et bien tombé dans les pommes.

Tout en dissertant sur les diverses techniques pour assommer son adversaire, Ellis avait maintenu une pression sur lesdits points névralgiques et les yeux du mercenaire se révulsèrent lorsqu'il sombra dans l'inconscience. Ellis se releva.

- Allez, on ne traîne pas. Le but est de dégager la zone pour ne pas ameuter les passants, expliqua Ellis.

- Il vaudrait mieux les déplacer juste dans la ruelle alors, non ? s'étonna Alexandre.

- Première chose à retenir sur les premiers secours, il ne faut jamais déplacer une victime, lui rappela la demoiselle. Je n'ai aucun scrupule à frapper fort parce qu'en face, ils en veulent à ma vie. En revanche, je ne tombe pas dans l'excès d'inhumanité non plus, je ne torture ni n'aggrave l'état de ceux qui ne peuvent plus me nuire. Le mieux est de les laisser. Ils seront soignés sur place par leur équipe. En attendant, il faut dégager la place.

Alexandre jeta un dernier regard à la patrouille puis opina. Les deux adolescents s'éloignèrent au pas de la zone de l'affrontement.

- On retourne à l'entraînement, j'imagine, s'avança Alexandre.

- En effet, approuva Ellis. Tu apprends vite, ajouta-t-elle, moqueuse.

- Hé, ho, hein, euh, tenta de se défendre Alexandre avec un éclat de rire.

Ils gagnèrent le complexe sportif en courant, comme d'ordinaire. Ils prenaient toujours le pas de course quelques rues après avoir quitté le lieu du combat. Ils remontèrent sur les tapis qu'ils s'installaient toujours en arrivant. Ellis dégaina un poignard. Alexandre eut un sourire mitigé.

EllisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant