Chapitre 24

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Alexandre avait promis à son père et en effet, malgré la croissante intensité des entraînements que lui faisait subir Ellis, le jeune homme continuait de trouver le temps pour faire ses devoirs. Quelques heures de trou dans son emploi du temps, pour grappiller ici et là, des fins de journée où il s'attardait au lycée pour travailler avant de rejoindre Ellis au complexe sportif, et des soirées chez lui à finir ce qu'il lui restait à faire. Avec la fin de l'année, les professeurs se relâchaient, lui semblait-il. Ce mois de mai, avec tous ses jours fériés, y était certainement pour quelque chose et Alexandre songeait qu'ils se réservaient pour les classes de première et terminales qui avaient des épreuves à la fin de l'année.

Après l'oral d'espagnol sur la résidence d'auteur, madame Ducrez leur avait redonné un travail de groupe. La consigne était d'inventer une fête, ses origines, les traditions, et de finir avec des conseils, pour tout de même utiliser un point de grammaire. Les six garçons et Ellis s'étaient remis en groupe ensemble et alternaient comme d'ordinaire bavardages et travail sérieux.

En italien aussi, la relâche était de mise. Ils avaient vu deux nouveaux temps fin avril, avant les vacances, et devaient depuis la rentrée préparer en classe, même pas en devoir maison, un exposé sur un voyage dans la région italienne de leur choix, et reprenant bien évidemment les notions vues précédemment.

En anglais, leur enseignant avait décrété des révisions générales des prétendus acquis de collège, ce qui était bien utile à la majorité des élèves. Les cours se partageaient donc entre fiches d'exercices et corrections, le tout teinté de l'humour de leur professeur.

Certes, en histoire, mathématiques et français, il ne semblait pas que la fin de l'année approchait, ou alors que trop bien, puisque leur professeure de mathématiques enchaînait les corrections d'exercices sans plus laisser de temps préalablement aux élèves pour essayer par eux-mêmes. En français aussi, les fiches de devoirs pleuvaient et c'était ce sur quoi Alexandre passait le plus clair de son temps de travail. Quant à l'histoire, leur enseignant suivait ses conférences sans marquer de différence, et les élèves prenaient toujours en note au même rythme soutenu qu'il leur avait fallu apprendre en début d'année.

Enfin en sciences, pour finir le programme avant l'arrêt des cours, le rythme avait augmenté sans charger les élèves en travail pour autant, ce qui convenait parfaitement à Alexandre. Les cours étaient plus condensés mais les devoirs à la maison restaient rares et les notes semblaient figées, ce qui satisfaisait tous les élèves.

Désormais, le jeune homme ressortait moulu de son cours de krav maga le lundi soir et du temps d'équipe ju-jitsu le mardi après-midi, surtout quand Ellis avait l'excellente idée d'enchaîner avec une session bien à elle. Il retrouvait la jeune femme tous les mercredis après ses cours de latin, tous les jeudis après son option d'anglais intensif, tous les vendredis après sa tardive dernière heure d'option anglais, et souvent encore le samedi matin. Elle ne lui laissait que le dimanche de répit, et encore, seulement tant qu'il n'était pas au niveau pour se battre, puisqu'elle lui avait bien dit que les Chinois n'en avaient que faire des jours fériés français, et qu'elle était de garde trois cent soixante-cinq jours par an, trois cent soixante-six même de temps à autres.

Le jeune homme adorait s'entraîner avec Ellis. La jeune fille ne lui faisait pas de quartiers, le poussait dans ses retranchements à chaque séance. Outre le travail de son endurance, elle avait toujours quelque chose à lui faire travailler, de nouveaux coups, de nouvelles techniques à lui enseigner. Elle le contraignait aussi encore régulièrement à des exercices d'esquives pures, même après bientôt un mois d'entraînement intensif. Pourtant, dans les exercices de combats à la régulière, les plus récurrents, il fallait toujours savoir esquiver ou détourner un coup, de sorte que le jeune homme ne cessait jamais de perfectionner ses acquis sur le sujet.

EllisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant