Chapitre 34

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Les six adolescents se retrouvèrent sur le port. Gabriel guida Ellis jusqu'au point de rendez-vous habituel du groupe. Ellis vit les garçons afficher de drôles de têtes quand ils la virent à la place d'Alexandre. Alors que Gabriel allait parler, Lucas lui vola la parole.

- Attends, où est Alex ? Et pourquoi est-ce qu'Ellis est là ? T'étais pas censée être fâchée cotre nous ?

- Non, c'est à Alexandre que j'en voulais, avant de me rendre compte que l'imbécile dans cette histoire, c'était moi. Et je suis pour vous expliquer l'absence d'Alexandre, justement.

- Qu'est-ce qu'il a ? s'inquiéta immédiatement Antoine.

- Quand je l'ai quitté, rien de plus que trois éraflures, affirma Ellis.

Elle marqua une pause pour empêcher ses sourcils et ses yeux de trahir ses pensées. Elle ne versait pas dans la finesse. Leur révéler qu'Alexandre était blessé, même légèrement seulement, n'était sans doute pas la meilleure chose à leur dire, et encore moins en guise de préambule à l'annonce qui allait suivre. Elle se morigéna intérieurement.

- Il est à la base des mercenaires, reprit-elle rapidement pour dissimuler ses pensées.

- Euh ... émit Benoît.

- Non, c'est pas une bonne chose, répondit Gabriel. Il a plutôt été enlevé. En gros il était en contact avec un mercenaire au moment où ils se sont dématérialisés, et il a été téléporté avec eux. C'est une mauvaise nouvelle.

Tout le tact qu'Ellis avait essayé de mettre dans cette explication fut balayé par la prise de parole de Gabriel. Elle se mordit la langue, furieuse. Ça ne l'aidait pas qu'il présente les choses de la sorte.

- Quoi ? éructèrent à leur tour les quatre garçons, se tournant dans un bel ensemble vers Ellis.

- Oui, il est à leur base. Tout va bien, il est parti avec une patrouille hors service, et bien plus amochée que d'ordinaire. Je prends la prochaine pour le rejoindre, s'il n'arrive pas déjà lui-même.

Elle venait d'inventer ce boniment. Elle n'avait aucun espoir qu'Alexandre revienne de lui-même. Il ne pouvait qu'avoir été fait prisonnier. Il faudrait qu'elle aille le libérer.

- Il ne va pas pouvoir se déplacer librement dans leur base, quand même ! s'étonna Benoît à juste titre.

- Je n'en ai aucune idée, je n'y suis jamais allée, répondit Ellis en toute sincérité.

Les garçons en face d'elle déglutirent difficilement. Nicolas exprima tout au haut ce que tous pensaient tout bas.

- C'est-à-dire qu'il est en très mauvaise posture, puisqu'il n'a pas ton niveau et est là où tu n'as jamais osé mettre les pieds.

- Je ne peux vraiment pas te dire. Peut-être se croient-ils tellement à l'abri que leur base est très peu sécurisée. Ça ne m'étonnerait pas de l'ego chinois. Ils considèrent que personne ne leur arrive à la cheville.

- Ils sont drôlement prudents dans leur processus d'invasion, alors, pointa du doigt Benoît.

Ellis se contenta de hausser les épaules. Elle non plus n'y croyait pas. Ils ne manqueraient pas Alexandre, et il allait certainement en baver, s'il survivait jusqu'à ce qu'elle vienne le sauver. Qu'il n'ait pas l'air tout à fait sorti de l'enfance ne pesait pas dans cette balance. Les mercenaires n'avaient jamais eu de pitié pour elle, alors même qu'elle n'avait été qu'une gamine face à eux, un temps.

- Et du coup, comment comptes-tu aller le récupérer et revenir, toi ? s'enquit Antoine, acerbe.

- Comme j'ai toujours affronté les mercenaires. En me jetant dans le tas, affirma Ellis avec force.

EllisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant