Chapitre 26

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Alexandre retrouva Lucas, Nicolas et Antoine à l'heure dite sur le port. Les quatre garçons se mirent à déambuler sur la zone piétonne.

- Tu avais un truc extraordinaire à nous raconter ... le lança Lucas.

- En effet, sourit Alexandre.

Il n'en dit pas plus, attendant de se faire prier. Ses amis réagirent au quart de tour.

- Non mais vas-y, crache le morceau, s'exclama Antoine, impatient.

- Nous ne sommes pas au complet, insinua Alexandre.

- T'as pas intérêt, le menaça Lucas. Tu leur répéteras, c'est pas grave. Maintenant tu racontes.

- D'accord d'accord, fit Alexandre en levant les mains en signe de reddition. Je comptais vous le dire, ne vous énervez pas.

Il marqua un silence pour rassembler ses mots.

- Donc ce matin, comme d'habitude maintenant, j'étais au gymnase pour une séance d'entraînement avec Ellis, commença-t-il. Attendez, est-ce que je vous ai dit ?

- De quoi ? s'enquit Lucas.

- Elle voulait m'entraîner avec des armes, pour que je sois exercé avant de croiser le fer contre les mercenaires.

- Oui, ça oui, confirma Nicolas, qui suivait attentivement sans piper mot.

- Jeudi ou vendredi dernier, je ne sais plus, elle est arrivée avec un petit poignard, qu'elle avait récupéré sur un mercenaire. Elle a un peu râlé de ne pas y avoir pensé plus tôt, d'ailleurs.

- Ça, tu ne nous l'avais pas dit, intervint Lucas.

- Désolé, s'excusa Alexandre avec un haussement d'épaules. Donc ça fait une petite semaine que nos entraînements que tous les deux se font avec le poignard, justement. Ça motive. Ça motive drôlement, vraiment, bien plus que quand je prends ses mains pour des armes, s'amusa le jeune homme. Au début, elle faisait attention. Moins maintenant, j'ai l'impression, ce qui signifie que je m'améliore, qu'elle m'estime suffisamment pour compter sur mes esquives pour que je ne sois pas blessé.

- C'est ultra dangereux, commenta Antoine, impressionné. Elle est folle. Non, vous êtes fous.

Alexandre eut un petit rire.

- C'est la guerre, comme elle dit. Et à la guerre comme à la guerre !

Antoine leva les yeux au ciel. Il entendait les arguments de son ami mais ne partageait définitivement pas son avis.

- Donc ça fait quoi, comptons trois et deux et deux quatre, oui, si, une semaine d'entraînement avec poignard. Et ce matin, comme plus ou moins chaque matin, finalement, elle a senti l'arrivée d'une patrouille et on a couru comme des dératés, comme on le fait chaque samedi, somme toute.

Alexandre se coupa, amusé de sa propre attitude désabusée. Il secoua légèrement la tête avant de reprendre le cours de son récit.

- Elle se bat toujours toute seule, c'est pas bien drôle, mais ce matin, elle m'a laissé le dernier. C'est-à-dire qu'elle les a tous maîtrisés et assommés, sauf le dernier qu'elle a envoyé valser vers moi. Habituellement, je me tiens un peu à l'écart, pour que les mercenaires restent à se battre avec elle, parce que je ne me fais pas d'illusions, s'ils s'y mettent à deux pour m'attaquer, je suis mort. Et je n'exagère pas. Bon, bref, donc elle m'a laissé le dernier et je l'ai désarmé. J'étais trop fier ! Il avait une épée, j'ai réussi, à mains nues, à la lui voler, c'est génial !

Les trois garçons rirent de l'excitation d'Alexandre.

- Tant mieux mon gars, tant mieux, lui sortit Lucas en lui tapotant l'épaule.

EllisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant