Un boss encombrant

42-Le Dîner Gala

Je termine de me préparer, peu sûre de ma tenue. Ce soir, comme ces cinq dernières années, se tient le gala annuel de charité organisé par mr Jefferson. La plupart des avocats de la ville ainsi que certaines personnalités comme le Sénateur y sont toujours conviés. Nous y assistons depuis que mon père connaît cet homme mais désormais, je m'y rends avec Davis. Malgré le fait qu'il ne m'ait pas adressé la parole aujourd'hui excepté pour me dire bonjour, il m'a quand même envoyé un message pour me rappeler d'être prête pour le dîner qui se tient à 20h30. Depuis hier soir, l'ambiance est assez tendue entre nous. Et on ne peut pas dire que j'ai vraiment eu le temps d'arranger les choses. On s'est croisé in extremis avant qu'il aille au travail ce matin , c'est à peine si j'ai pu lui servir un café. Il faut avouer que ça me fait tout drôle de le voir me snober, je n'y suis plus habituée. On se plaît vite à être chouchoutée.

Je lisse pour ce qui doit être la centième fois les plis de ma robe bordeaux. Pour me faire pardonner, je ne sais pas pourquoi ni quoi d'ailleurs, je me suis décidée à enfiler la robe que Davis m'avait offerte la veille. Et comme je m'y attendais, elle est beaucoup trop échancrée et près du corps, mais comme je suis déterminée à regagner son affection et à le dérider, je reste dans cette robe et choisis de mettre une échale. Un peu de parfum plus tard, je vais voir à sa chambre si Davis est prêt. Une voix étouffée de l'autre côté m'autorise à entrer. Je reste un instant interloquée face à la vision que j'ai en poussant la porte. Mon ex amant est sans haut, dos à moi en train de faire je ne sais quoi. Je peux voir distinctement tous les muscles de son dos large et impressionnant. Sa peau hâlé s'harmonise parfaitement avec le gris anthracite de son pantalon. Je ne peux absolument pas le nier, le voir ainsi me fait de l'effet. Je suis tellement obnubilée par la vison qui s'offre à moi que je n'entends pas Davis m'autoriser à pénétrer dans son antre. Il se tourne face à moi et mes yeux restent rivés sur ses incroyables abdominaux ciselés au couteau . Il est tellement bien foutu.

_Tu veux quelque chose ? S'enquiert-il rapidement un sourcil levé

_Je...je..., bafouillais-je. Je me racle la gorge pour reprendre un semblant de stoïcisme. Je venais te demander si tu avais fini et étais prêt à partir.

_Presque, dit-il en enfilant sa chemise.

C'est la seule phrase qu'il m'adresse avant de s'affairer à mettre ses boutons de manchettes.

_Tu as vu ? J'ai mis la robe que tu m'as offerte. C'est joli n'est-ce pas ?

Il hoche imperceptiblement la tête. Davis s'asseoit sur le rebord du lit et entreprend de nouer les lacets de ses souliers. Naturellement, je m'avance à grandes enjambées et m'accroupit pour l'aider mais il me stoppe dans mon geste.

_Tu fais quoi là ?, fait Davis incrédule.

Je me le demande aussi pourtant je réponds quand même, un brin insolente:

_Je t'aide, ça se voit pas ?!

_Je ne parle pas de ça et tu le sais très bien. Tu agis bizarrement, tu es gentille tout d'un coup... À moins que ce soit pour hier soir ?

Je reste silencieuse. Ça se voit tant que ça que je m'en veux?
Devant mon mutisme, il poursuit :

_Écoute, j'ai peut-être un peu surréagi hier au dîner, je m'en excuse. Je suis celui en tort, tu n'as pas besoin de faire tout ça. Je n'aurais pas dû m'emporter pour si peu.

_Si, je...Je me sens coupable. J'aurais dû te dire...

_Me dire quoi ? Que tu n'as jamais rien envisagé avec moi ? Effectivement, ça aurait évité que je m'enflamme mais le mal est déjà fait. Je ne t'en veux pas, m'assure mon ex patron en posant tendrement sa main sur ma joue.