_Tu peux me donner des explications mr le Génie ?, m'interroge une femme enceinte au bord de la crise de nerf.
_Ça va, ce n'était qu'un petit mensonge de rien du tout, me défendis-je en essayant de garder une expression sérieuse.
À vrai dire, le visage déformé de Aliyah par l'agacement est la chose la plus drôle qu'il m'ait été donné de voir. Elle est à mi-cheval entre une citrouille d'halloween et un farfadet à qui on aurait piqué son chaudron d'or. À moins que ce soit un leprechaun. Peu importe, elle était drôle.
Depuis mon réveil ce matin, la mère et la tante de ma future "compagne" n'arrêtent pas de m'assaillir de questions concernant un possible mariage. Apparemment, ça a l'air de leur tenir à cœur cette cérémonie. Las d'esquiver sans cesse leurs questions, je me suis pris au jeu d'insinuer une union avec leur fille et nièce. Elles avaient l'air tellement ravies de la nouvelle que je n'avais pas le cœur à leur dire la vérité. Bien évidemment, la sœur de Aliyah, une jeune fille un peu trop fouineuse pour son âge, quitte la conversation un peu après mes fines allusions sur cet engagement. La minute d'après, j'ai vu la concernée débarquer avec des éclairs foudroyant dans les yeux. Elle leur a demandé de but en blanc ce dont nous parlions et j'ai vu son visage se décomposer lorsqu'elles ont commencé à évoquer notre mariage, la merveilleuse idée d'un lâcher de colombe et la perspective de le faire sur la plage, dans cette maison. Le regard assassin qu'elle m'a lancé à ce moment là en disait long sur le savon qu'elle me passerait une fois seuls. Voilà donc le moment tant attendu durant le repas.
_Tu te fous de moi Davis ? Tu débarques dans ma famille depuis à peine deux jours et tu commences à raconter des histoires ?! Je ne vais pas tenir assez longtemps pour ne pas t'étriper.
_Relax Mme caprice. Ce n'est pas bon pour le bébé..., dis-je en essayant de lui prendre les mains.
_Me touche pas, cingle mon assistante en retirent vivement ses mains comme si du feu l'avait brûlé.
"Quelle actrice !", pensai-je. Elle n'avait jamais eu de réaction proportionnée depuis que nous nous étions rencontrés. Vraisemblablement, cette folle avait un goût prononcé pour le théâtre. Bien que l'envie de m'en aller sans lui répondre me tente assez, je fais un effort pour l'écouter.
Après avoir poussé un long soupir, elle reprend:
_Davis Brown, nous savons très bien tous les deux que nous ne pouvons pas nous supporter...
_Ah bon ?! Ce n'est pas ce que j'avais cru comprendre hier soir dans le lit !, dis-je sur un ton narquois.
_Oui et bien hier soir, c'est du passé. Ce n'était qu'un moment d'égarement que je souhaiterais oublier si tu arrêtais d'en parler ! Donc je disais, mr Brown, qu'il faut que tu cesses tout de suite de faire miroiter un mariage avec l'espèce de mufle que tu es à ma mère.
_Ah c'est joli tout ça. Je voudrais bien, mais ce n'est pas moi qui ai commencé toute cette histoire. Si tu ne m'avais pas caché cet enfant, je ne serais pas ici à promettre la lune et le soleil à tout le monde. Tu es celle qui me mets dans une situation indélicate.
_Ah parce que c'est de ma faute maintenant ?!, s'indigne-t-elle. En vérité, tout ça ne serait pas arrivé si tu avais su garder ta queue entre tes jambes et fait semblant de conserver le minimum de relation pro qu'on avait encore. Ma vie n'en serait pas chambouler à ce point. Je regrette terriblement d'avoir couché avec toi.
J'avoue que celle-là, je l'avais pas vu venir. Ça me fait un pincement au cœur de savoir qu'elle peut regretter ces moments intimes qu'on a partagé tous les deux parce que moi, je les ressens encore quand je suis près d'elle. Sa bouche, sa langue contre la mienne, ses baisers fiévreux, ses gémissements... Ils menacent à tout instant de me faire perdre la raison.
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Un boss encombrant
Storie d'amore"Il m'exaspère!"..." Quel goujat ! "..." J'ai envie de l'étrangler ". C'est ce que Aliyah Smith, toute nouvelle assistante de Davis Brown, n'arrête pas de se répéter à propos de son patron. Ce bel homme charismatique a le don de l'énerver continuell...