Cela fait désormais une semaine que je suis au courant de ma grossesse et une semaine que je souffre en silence.
Bon quand je dis souffrir c'est par les nausées quotidiennes qui me surprennent dès le matin et des maux de ventre constants. Mon ventre est tendu, ma tête me martèle et je suis stressée à l'idée qu'on remarque quelque chose de bizarre dans mon comportement. Ma mère n'est pas trop dans les parages mais mon petit-frère est toujours collé à moi et il est très futé. Donc... j'ai chaud.
Reda me harcèle pour qu'on se voit mais je fais tout pour l'esquiver depuis un moment. J'avais envie d'être seule plus que jamais. Je n'ai plus versé de larmes depuis que j'ai croisé Osmane mais je remet toujours en question ma grossesse.
Celui-ci m'a envoyé quelques SMS, j'ai failli céder et répondre à toutes ses questions mais j'ai fini par réussir à me résonner. Je ne comprend pas ce qui me pousse toujours à vouloir aller vers lui.
Finalement grâce à lui quand même j'ai réfléchi pendant des heures et des heures à en ne pas dormir. C'est peut-être le seul enfant que je réussirais à avoir, donc je dois assumer et accepter de le porter. Si ça se trouve tout va se passer mieux que prévu ? Je ne sais pas. Je reste quand même sceptique mais dans une optique plus optimiste qu'il y a une semaine de ça.
J'ai rendez-vous demain au centre de santé pour en parler et ça aussi j'hésite à esquiver. Et c'est ce que je fais, j'appelle pour annuler mon rendez-vous et fonce chez Anaïs à qui je déballe mon sac.
Celle-ci est accoudé sur son lit et me contemple de près. Je suis assise vers elle et mord dans le saucisson qu'elle vient de me donner.
– Je suis enceinte.
– Anaïs : Bah sur la tête de ma mère je le savais !
– Mm... t'es une sorcière quand même.
– Anaïs : J'te connais trop bien c'est tout. T'avais 0 énergie, t'étais toute patraque. J'ai le flair.
– Tu peux pas tomber enceinte aussi pour qu'on vive ça ensemble ?
– Anaïs : Ta gueule. Non mais t'es enceinte en fait. Je réalise là. T'es enceinte ? Genre enceinte ou enceinte enceinte ?
– Elle est où la différence ? Et chut les murs sont fins chez toi !
– Anaïs : Je vais être tataaaaa ! J'espère que c'est une petite fille je serais aux anges !
– Sous pilule, je suis tombée enceinte sous pilule. Dieu il a la haine contre moi Anaïs !
– Anaïs : Eh dit pas ça, jamais de la vie. C'est un cadeau un enfant. Quand il va sortir tu vas regretter toutes les conneries que tu racontes.
– Hmm...
– Anaïs : Maintenant faut l'annoncer à la famille et tout. Tu vas pas rester comme ça jusqu'à ce que tu accouches ?
– Franchement cette idée elle est bonne, je l'avais même pas eu dans ma tête !
– Anaïs : Épuisante, parle-en avec Reda.
– Ouais c'est clair mais je fais que de l'ignorer c'est plus fort que moi.
– Anaïs : Eh arrête ça, c'est un bon gars. Mes confrères timal, un z ou un caps aurait déjà pris la fuite depuiiiiiis.
– Quel stéréotype ! Le bébé il est même pas encore sorti, il peut toujours me lâcher en cours de route.
– Anaïs : De toute façons il fait ça Nils l'égorge.
– Mouais... si je suis encore en vie oui. Nils il va me démembrer, j'ai chaud.
– Anaïs : Putain... je suis tata Jaya wesh, je suis TA-TA, t'es tâta toi ? Non !