Les semaines passaient et malgré moi, je commençais doucement à entrer dans cette routine ennuyante qui consistait à assister à tout un tas de cours plus inutiles les uns que les autres. Si mes études à la fac avaient été par moment ennuyantes, rien n'était comparable aux journées que je passais ici. Non seulement je ne pouvais jamais rater le moindre cours, ni même être en retard, mais en plus de ça, tout ce qu'on y « apprenait » me mettait les nerfs à vif. Les plus jeunes de notre groupe auraient dû aller au lycée et apprendre ce que tout le monde se doit de savoir : les sciences, la géographie, l'histoire, les langues ! Au lieu de ça, on leur inculquait la meilleure manière de tuer, de mutiler ou de neutraliser un ennemi et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les exemples choisis par nos « professeurs » étaient rarement des Elémentaires.
« Apprenez d'abord à maîtriser vos semblables avant de vouloir tuer un Elémentaire »
Au moins le message était clair : notre ennemi ce n'était pas seulement ces créatures venues d'un autre monde, c'était tout ceux qui s'opposaient à l'ANH, quelques soient leurs espèces ou leurs origines.
Il m'arrivait de me perdre dans les longs couloirs du bâtiment, cet endroit était un véritable labyrinthe, pourtant je persistai à m'y enfoncer dans l'espoir de trouver une porte de sortie. Au point où j'en étais, une simple fenêtre aurait suffit à me redonner le sourire. Manque de chance, cet endroit en était totalement dépourvu. Cette fois-ci ne faisait pas exception, sans Alice et Eren pour m'aider à retrouver mon chemin, je tournais en rond. Toutes les pièces se ressemblaient, chaque dortoir, chaque salle d'entraînement, tout était rigoureusement identique, même les gens, dans leurs uniformes gris me paraissaient être des copies les uns des autres. Du moins jusqu'à ce que les cheveux bleus d'une fille viennent attirer mon regard. Je ne l'avais jamais vu ici et en y regardant de plus près, sa tenue n'évoquait ni un apprenti, ni l'un de nos instructeurs. J'ignorai pourquoi, mais je pivotai aussitôt dans sa direction et abandonna l'idée de retrouver mon chemin, j'avais encore du temps devant moi et quelque chose dans son comportement m'intriguait. On aurait dit qu'elle cherchait quelque chose, comme moi, sauf qu'elle, elle semblait parfaitement dans son élément. Je la suivis pendant quelques minutes jusqu'à ce qu'elle entre dans l'une des salles d'entraînements. Les portes coulissèrent à son approche et se refermèrent dans un claquement sonore. Je m'arrêtai en retrait et longeai le mur pour éviter que l'ouverture automatique ne me trahisse.
Je ne savais déjà pas pourquoi je m'étais mise en tête de suivre cette fille, je n'avais aucune envie de me retrouver nez à nez avec elle à devoir me justifier.
— Hé ! ça fait une éternité que je t'attends ! s'écria une voix grave et malheureusement trop familière.
C'était Don, aucun doute la dessus, même si la porte étouffait un peu les sons : le seul aspirant de mon unité à me vouer une haine féroce. Me voir paresser lors des entraînements de luttes ou de combats l'irritait, même s'il donnait toujours un malin plaisir à me botter les fesses lors des cours « pratiques », mais ce qu'il détestait le plus c'était que je refuse de me servir de mes pouvoirs lors des cours du major Lensbrack.
— ça va morveux, j'avais d'autre chose à régler. Alors tu l'as vu ?
Sa voix à elle aussi m'était familière, mais j'étais bien incapable d'y associer un visage.
— Oui, grogna-t-il. Et qu'est-ce que tu attends de moi maintenant ?
— La même chose que ce que j'ai fait pour toi Don. Protège là.
— Facile à dire, ta sœur est... difficile. Elle ne craint rien ici et je ne pourrais pas faire grand-chose pour elle une fois l'exam d'affectation passé. Tu n'as qu'à t'en charger toi-même, je ne suis pas venu ici pour jouer les nounous.
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Aloys (Tome 1) : lightning and shadow
Science FictionLa guerre est arrivée de nulle part, sans qu'on puisse l'empêcher. Les Elémentaires ont traversé leurs immenses portails luminescents avec un seul objectif : tout ravager sur leur chemin, détruisant jusqu'à la plus faible lueur d'espoir. Ils ne sont...