Chapitre 13

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Contrairement à la première fois, je sentis presque immédiatement le subtil changement dans l'atmosphère. Le silence presque dérangeant de la forêt et l'immobilité des arbres. Je m'étais suffisamment réveillée dans cette chambre pour savoir que cette fois-ci était différente. Le soleil rasait l'horizon en propageant une douce lumière orangée. Je fis un tour sur moi-même, guettant l'arrivée de mes deux amis mais la chambre était toujours vide. J'aurais voulu que ce moment dure toujours, cette atmosphère était apaisante et rassurante mais j'étais également impatiente de voir apparaître les jumeaux. Peut-être avaient-ils enfin trouvé un moyen de venir me chercher ?

Puis, comme si je venais de les invoquer, la porte s'ouvrit et Elena et son frère apparurent. Ils paraissaient en meilleure forme que la dernière fois que je les avais vus, mais quelque chose dans leurs regards avait changé. Ils étaient bien différents des deux adolescents avec lesquels je partageais les terrasses parisiennes. Leurs yeux étaient plus froids, plus sérieux et leurs traits plus durs. Lorsqu'ils me virent à leur tour, ils se détendirent et un sourire radieux illumina le visage d'Arthur. Sans perdre un instant, je me jetai dans les bras de mon ami, savourant la chaleur de son corps et le réconfort de ses bras. Je savais bien que j'aurais dû faire preuve de plus de retenue car tout ça ne devait pas avoir la même signification pour lui que pour moi, mais je n'y pouvais rien. J'avais besoin de lui, j'avais besoin qu'il me retrouve et me supporte comme lui seul savait le faire.

— Je vois que tu es plutôt bien traité, lâcha Elena en désignant la pièce.

— Je ne m'en tire pas trop mal pour le moment oui, répondis-je en me détachant de son frère pour la prendre dans mes bras à son tour.

J'étais heureuse de les revoir. C'était comme prendre une bouffée d'air frais. J'avais beau apprécier les gens avec lesquels je passais mes journées, leur présence me rappelait sans cesse l'endroit où j'étais.

— Alors, vous avez trouvé ces gens en Grèce ? demandai-je en prenant place sur mon lit.

— Oui, en quelque sorte. C'est un peu compliqué à expliquer, mais disons qu'on a trouvé de l'aide. Ils sont d'accord pour tenter de t'aider en échange de quelques services, m'expliqua Arthur en s'appuyant sur la petite table en métal qui me servait de bureau.

— Quel genre de service ?

— Pour commencer, ils nous ont demandés de les rejoindre. Notre don les a beaucoup impressionnés et il facilite grandement les choses pour eux. Ça leur permet de faire passer des messages aux quatre coins du monde sans risque de se faire intercepter par l'ANH.

— Et ?

— Et ils veulent également que tu nous aides, compléta Elena d'un ton grave.

— Je vois mal ce que je pourrais faire pour eux d'ici.

— C'est là que tu te trompes. Tu es à l'intérieur de leurs murs, tu as accès à beaucoup plus d'informations que les meilleurs de leurs espions.

— Les rebelles ont des espions ? m'étonnai-je. Pourquoi faire ?

— Peu importe, sache seulement qu'ils ne restent pas les bras croisés, reprit Arthur. Ça fait des années qu'ils cherchent un moyen de renverser le régime, mais nous sommes trop peu nombreux et nous manquons de moyens et d'informations. Et toi, tu pourrais régler ça.

La manière qu'il avait de dire « nous » me fit tiquer. Il connaissait ces gens depuis quoi ? Quelques jours à peine, et le voilà qui parlait déjà d'eux comme de son groupe ? C'était un peu rapide à mon goût...

— Je n'ai accès à aucune information. Je ne fais que m'entraîner du matin au soir.

— Ça ne durera pas éternellement, il faut que tu arrives à gagner les faveurs de tes supérieurs et à entrer au service de quelqu'un d'important. Avec un peu de chance il laissera filtrer quelques infos. Et puis tu pourras toujours nous tenir au courant de tes missions.

Aloys (Tome 1) : lightning and shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant